Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Yukiya Amano. L'AIEA estime que Les autorités iraniennes ont déployé jusqu'en 2003 des "efforts coordonnés" pour se doter de l'arme nucléaire. /Photo prise le 26 novembre 2015/REUTERS/Heinz-Peter Bader

Le rapport sur les activités nucléaires de l’Iran, pourtant central des négociations avec Téhéran, est très diversement accueilli.

Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israëlien, estime que l'enquête doit se poursuivre «pour s'assurer que l'Iran est incapable de fabriquer secrètement l'arme nucléaire». L'Iran, de son côté, fait de la clôture de cette enquête une des conditions du respect de l'accord sur le nucléaire iranien ouvert en juillet 2015. (Image d'archive)

Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, estime que l’enquête doit se poursuivre «pour s’assurer que l’Iran est incapable de fabriquer secrètement l’arme nucléaire». L’Iran, de son côté, fait de la clôture de cette enquête une des conditions du respect de l’accord sur le nucléaire iranien ouvert en juillet 2015. (Image d’archive)Image: Reuters

Pour le gouvernement israélien, l’enquête doit se poursuivre. «Israël compte sur la communauté internationale pour approfondir son enquête (…) et utiliser tous les moyens dont elle dispose pour s’assurer que l’Iran est incapable de fabriquer secrètement l’arme nucléaire», a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué, mercredi.

Pour Israël, le rapport rendu public par l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui confirme que l’Iran a bien mené jusqu’en 2003 des activités visant à se doter de l’arme nucléaire et souligne ne pas avoir «d’information crédible» sur leur poursuite après 2009, montre que l’enquête doit être approfondie.

La rapport de l’AIEA dévoilé mercredi «prouve sans doute possible que l’Iran menait un projet secret pour développer une arme nucléaire après 2003, ainsi que le disait Israël», poursuit le communiqué israélien. «Sans une enquête (approfondie), le monde ignorera jusqu’à quel point le programme secret iranien a progressé et quel est son état actuel», est-il ajouté.

Israël est la tête de l’opposition à l’accord sur le nucléaire iranien, dossier qui a terni les relations entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu.

Scission

Les Américains et les Européens voient dans l’accord de Vienne, conclu en juillet dernier, la meilleure manière d’empêcher l’Iran d’accéder à la bombe nucléaire. Benjamin Netanyahu martèle en revanche que Téhéran cherche à détruire Israël et est donc susceptible de ne pas respecter sa part de l’accord.

L’enquête, longue de plusieurs années de l’AIEA, a débouché sur un rapport qui doit être examiné le 15 décembre par les gouverneurs de l’agence, selon une feuille de route adoptée en juillet à Vienne dans le cadre des négociations entre Téhéran et les grandes puissances pour mettre un terme à plus de treize ans de différends concernant le dossier nucléaire iranien.

Clore l’enquête : une condition pour l’Iran

Préjugeant de la décision de l’exécutif de l’agence onusienne, le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a estimé mercredi soir que l’Iran considérait désormais l’enquête comme «close», ouvrant la voie à une mise en application de l’accord nucléaire conclu le 14 juillet par Téhéran avec les grandes puissances.

Selon l’analyste Kelsey Davenport, de l’institut Arms Control Association, les conclusions de l’enquête inciteront les «opposants» au compromis du 14 juillet, «tant en Iran qu’aux Etats-Unis, à essayer de s’appuyer sur ce rapport pour tenter de faire échouer cet accord nucléaire historique».

Fin novembre, un haut responsable iranien, Ali Shamkhani, avait rappelé que la République islamique n’appliquerait pas l’accord nucléaire de Vienne si l’AIEA ne refermait pas formellement le dossier de la PMD le 15 décembre.

Quid des engagements iraniens ?

D’ici là, l’Iran ne modifiera pas le réacteur à eau lourde d’Arak et n’enverra pas à l’étranger la majeure partie de son stock d’uranium enrichi, deux de ses engagements pris en juillet, a prévenu Téhéran.

Les Etats-Unis, désireux de voir cet accord entrer en vigueur, ont toutefois fait savoir dès octobre que les conclusions de l’AIEA sur la PMD n’entraveraient pas la levée des sanctions promise à Téhéran en échange d’une limitation de ses capacités nucléaires.

L’AIEA doit remettre dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois un autre rapport, concernant le respect par Téhéran de ses engagements préliminaires à l’application de l’accord nucléaire, conclu le 14 juillet par l’Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne).

L’Iran, une puissance pétrolière et gazière dont l’économie est bridée par les sanctions internationales, a indiqué récemment espérer une entrée en vigueur de l’accord début janvier. (afp/nxp)

SCISSIONS

L’Iran aurait mené avant 2003 une série de travaux pour avoir la bombe atomique

Téhéran a mené avant 2003 une série de travaux pour se doter de l’arme atomique, mais aucune indication « crédible » ne suggère la poursuite de telles activités depuis 2009. Au terme d’une enquête de plusieurs années sur la « possible dimension militaire » (PMD) du programme nucléaire iranien, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en est venue à cette conclusion.

Dans un rapport rendu public, mercredi 2 décembre, l’organisation onusienne détaille ainsi que plusieurs activités « liées au développement d’un engin explosif nucléaire ont été menées » jusqu’à il y a douze ans, précisant que « celles-ci n’ont pas dépassé le stade d’études de faisabilité et scientifiques, et l’acquisition de certaines compétences et capacités techniques ». Si certaines se sont poursuivies quelques années plus tard, les experts ne disposent d’aucun élément attestant qu’elles ont continué après 2009.

Ce document doit encore être examiné le 15 décembre par les gouverneurs de l’AIEA, selon la feuille de route adoptée en juillet à Vienne dans le cadre des négociations entre Téhéran et les grandes puissances pour mettre un terme à plus de treize ans de différends concernant le dossier nucléaire iranien.

Enquête « close » pour l’Iran

Le vice-ministre des affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a toutefois d’ores et déjà estimé mercredi soir que son pays considérait désormais l’enquête comme « close », ouvrant la voie à une mise en application de l’accord nucléaire conclu le 14 juillet. « Comme nous l’avons affirmé plusieurs fois, les armes nucléaires n’ont et n’auront aucune place dans la doctrine de défense de l’Iran », a-t-il assuré à la télévision d’Etat.

Le rapport de l’AIEA n’en corrobore pas moins, au moins partiellement, les soupçons que nourrissait depuis plusieurs années l’agence sur des tentatives passées de Téhéran de militariser son programme nucléaire, ce que le pays a toujours démenti. Le gouvernement israélien a ainsi estimé que ce document montrait que l’enquête sur la PMD devait être approfondie. Jérusalem est la tête de l’opposition à l’accord de Vienne, dossier qui a terni les relations entre Barack Obama et Benjamin Nétanyahou.

Le Monde.fr

 

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blum

Israël étant, malheureusement, à la pointe de tous les combats que se voient obligés de mener MAINTENANT, les pays européens — et qu’ils mènent mollement—, ils seraient bien avisés de prendre au sérieux la menace iranienne de parvenir à son but: se doter de l’arme nucléaire.
Depuis le temps que les gouvernants avertissent ( leurs services de renseignements faisant des envieux partout, dans le monde, à commencer par la France qui patauge, dans ce domaine comme dans les autres), l’UE ne peut, en conscience, permettre que les inspections ne soient faites que par des Iraniens ou des gars dociles de l’AIEA qui se laisseront promener où les mollahs voudront bien les emmener.

Disraeli

N’est-ce pas El Baradei, le précédant président égyptien de l’AIEA qui a tout fait pour dissimuler les preuves ? Curieux, non ?