HaYé SaRa: les années de la vie de Sarah (vidéo)

Dans cette parasha qui nous parle du décès de Sara et de son ensevelissement à Hébron (Kyriat Arba), nous allons assister aux épousailles d’Isaac et de Rivka. Quelques versets de cette parasha sont généralement lus lors de shabbat hatan (shabbat après le mariage) où la Torah nous explique qu’Avraham était très âgé et il s’est préoccupé du mariage de son fils.

Il est une poésie que dans la plupart des familles on psalmodie le vendredi soir qui est un hommage véritable à la femme vertueuse. Ce petit chapitre est inclus dans les Proverbes de Salomon bien que la Tradition soutienne que ce texte fut l’éloge funèbre de Sara prononcé par Abraham avant l’ensevelissement de son épouse fidèle et dévouée qui rendit son âme au Créateur après que « le Malin » lui ait appris qu’Abraham s’apprêtait à sacrifier leur seul et unique fils. La Matriarche mourut de saisissement.

A ce propos, les exégètes soulignent qu’Abraham savait que la prophétie de Sara était en quelque sorte d’un niveau supérieur à la sienne et, c’est la raison pour laquelle, en faisant l’éloge funèbre de Sara il mit en exergue (Proverbes XXXI, 13) : דרשה צמר ופישתין.... « elle se procurait de la laine et du lin » en allusion au fait qu’elle savait la loi de la shaâtnez (ne pas porter de tissu où lin et laine sont tissés ensemble) car le sens de ce verset est très subtil et au figuré le sens du verset se rapportant aux enfants du premier couple de la terre : en effet, Caïn et Abel étaient frères mais ils n’étaient pas de la même « essence » : alors que Abel qui était berger offrait en sacrifice à l’Éternel les premiers nés de son troupeau et les plus belles bêtes, Caïn, pour sa part, agriculteur de son état, s’est livré à une sorte de spéculation intellectuelle : il offrit à l’Éternel du lin. Pourquoi du lin et que cela représentait-il pour lui ?

Les midrashim et les exégètes expliquent la chose ainsi : Caïn aurait pris le mot korban (sacrifice) et aurat pris la dernière lettre du nom de chaque lettre formant ce mot korban : kouf-resh-beith-noun c’est-à-dire : pé-shine-tav-noun soit פשתן = lin !! au lieu de’offrir en gratitude des fruits ou du blé il offrit du lin ; ce choix indique qu’il ne fit pas ce sacrifice volontiers, bien au contraire ! Sara sut qu’il fallait opérer une séparation entre Ishmaël et Isaac car ils n’étaient pas de la même essence…

Cette sidra est le « témoin » de la première transaction immobilière effectuée en Israël par notre père Avraham puisque le détail de cette transaction est rapporté dans la Torah, ainsi le patriarche tint à payer le terrain pour avoir des droits sur cette terre et pour la mériter. Abraham voulut être attaché à cette terre pour qu’on ne la lui reprenne pas. De plus, nous avons dans ce texte deux « remazim » au caractère exceptionnel de la Méârat’ ‘hamakhpéla.

Ainsi il est écrit :
קיריית ארבע היא חברון Kyriat’ Arbâ est Hébron’. Pourquoi cette cité est-elle appelée Kyriat’ Arbâ ? Une première raison est évoquée dans le livre des Nombres 13,22 : c’est en souvenir du géant qui y habitait et qui avait effrayé les explorateurs ANAK – c’est d’ailleurs de son nom que vient le mot géant – et ses trois fils : Ahiman, Sheshaï et Talmi. Mais il y a une autre raison : dans la parasha de vayéra, Abraham a poursuivi un veau et l’endroit où le veau s’est laissé capturer était l’entrée du Gan Eden. Abraham sut que dans ce lieu était enseveli le premier couple de l’humanité et, à présent, il désira enterrer Sara auprès de ce premier couple et ainsi créer un caveau de famille puisqu’il sera lui-même enterré là-bas ainsi qu’Isaac et Rivka et Jacob et Léa donc ces 4 couples se sont retrouvés ainsi pour l’éternité. Kyriat Arba ou la cité des 4 couples.

Depuis la parasha de Lekh Lekha nous savons que Sara était d’une beauté irréelle et ici on nous donne davantage de détails sur cette beauté nous dit Rashi en s’appuyant sur la façon de détailler l’âge de la défunte : les années de la vie de Sara étaient de cent ans vingt ans et sept ans et le grand commentateur nous explique qu’à chacune des étapes de sa vie elle jouissait d’une beauté mais aussi d’une pureté exceptionnelle.

La personnalité de Sara s’est révélée lorsqu’elle a dit à Abraham de renvoyer Agar non par méchanceté mais parce qu’Agar n’a pas su rester à sa place et a cru du fait qu’elle avait eu la chance de donner un fils à Abraham qu’elle était devenue l’épouse légitime et non pas qu’elle était restée la concubine du grand homme. De plus, elle a raillé l’épouse du patriarche ce qui a provoqué son renvoi. Dans la parasha précédente nous avons évoqué le fait que la naissance d’Isaac a été miraculeuse pour le début de la création du peuple juif. Il y a encore une autre raison c’est que, si le patriarche avait une personnalité encline à se tourner vers l’ensemble des nations pour les ramener vers D. et leur enseigner le monothéisme, Sara de son côté n’était tournée que vers D. et le destin d’Israël. En chassant Agar, elle ne cherche qu’à protéger son fils Isaac et elle reste fidèle à son peuple.

La spécificité d’Abraham et de ses descendants directs réside en ceci que nous nous réclamons dans toutes nos prières de nos patriarches dont les valeurs morales sont des plus élevées. C’est dans cette optique qu’Avraham charge son serviteur Eliezer de partir jusqu’à Haran pour ramener de là-bas une fiancée pour Isaac, les Cananéennes descendantes de Ham fils de Noé ayant mauvaise réputation à cause du mauvais exemple de la conduite de leur ancêtre.

La spécificité de Sara était d’être entièrement vouée à D. et au peuple juif. En ceci réside la raison pour laquelle dans la tente de Sara se perpétuaient trois miracles : les lumières du shabbat restaient constamment allumées, le pain de Sara était un pain particulier que l’on ne pouvait trouver dans aucune demeure et la Shekhina reposait constamment sur la tente de Sara car dans cette tente le couple préservait l’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre dans une pureté et une pudeur extrêmes et dans une harmonie à nulle autre pareille.

Ainsi, ce n’est après les épousailles d’Isaac et de Rebecca, l’harmonie qui régnait entre Sara et Avraham devint également concrète dans le nouveau couple au point qu’Isaac se consolant ainsi de la perte de sa mère, la Shekhina va revenir résider au-dessus de la Tente de Sara/Rebecca. Ces trois miracles se rattachent directement aux trois mitsvoth « féminines » l’allumage des bougies du shabbat, le prélèvement de la halla de la pâte pétrie et la mitsva de nidda (pureté familiale). Ces mitsvoth entraînent la femme vers un terrain spirituel bien que matériel à la base.

Dans la rencontre de Rebecca et Eliezer les qualités de la jeune fille parlent d’elles-mêmes ainsi l’empressement et toute l’énergie qu’elle met pour étancher la soif du voyageur et de ses chameaux prouvent au serviteur d’Abraham, qu’il ne s’est pas trompé de personne.

Nous avons évoqué plus haut le fait que l’éducation dispensée aux enfants est fondamentale dans la personnalité qui sera celle de l’enfant mais, non seulement les enfants mais les bêtes elles-mêmes peuvent subir l’influence de leur maître, on cite souvent pour exemple la « aggada » de la vache qui respectait shabbat et qui ne voulait pas céder et désirait continuer à respecter shabbat bien qu’elle fût vendue.

Le nouveau maître se plaignit à l’ancien propriétaire de la vache de ce comportement inadéquat selon lui et, l’ancien maître parla à l’oreille de la vache en lui disant que désormais elle devrait travailler shabbat n’appartenant plus à un Juif et, le pauvre animal pleura mais obtempéra. Dans un article suivant vous trouverez d’autres exemples.

Caroline Elishéva REBOUH

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