HaYé SaRa: les miracles dans la tente de Sara (vidéo)

Abraham et Isaac reviennent du Mont Moriah où ils ont conjointement rendu grâce au Créateur après avoir sacrifié le bélier dont les cornes s’étaient embrouillées dans les épines du buisson situé non loin de l’autel préparé par Abraham pour y exécuter l’acte illustrant tout l’amour et toute la crainte ressentie, à l’égard du Tout-Puissant. Ces cornes de bélier seront « présentes » lors du don de la Torah sur le Mont Sinaï l’une de ces cornes ayant été le shofar dont le son a retenti en ce moment solennel et c’est de l’autre corne du bélier sacrifié à la place d’Isaac que le Mashiah sonnera l’heure de la Guéoula (Rédemption).

Par prophétie, Sara comprend pourquoi Abraham est parti avec Isaac et elle meurt d’un grand chagrin. Cependant, Sara, meurt à Kyriat Arba alors qu’Abraham habite à Beer Shéva.

Combien grande est la personnalité de Sara pour mériter d’avoir une parasha à son nom ! Sara possédait une personnalité hors pair et elle a joui d’une vie stable et harmonieuse. C’est pour nous enseigner cela que la Torah nous explique qu’elle a vécu cent ans et vingt ans et sept ans c’est-à-dire qu’elle a été belle et pure à cent ans comme à 20 ans ou comme à 7 ans.
Se pose la question pourtant de savoir pourquoi Sara est morte à Kyriat Arba et comment se fait-il qu’Abraham ne se soit pas trouvé à ses côtés. La réponse semble-t-il se trouve dans l’orientation que le Patriarche a donné à sa mission sur terre et à la dimension que Sara donna à la sienne. En effet, Abraham était davantage préoccupé par la vocation universelle qu’il donne à ce qu’il considère comme mission : faire connaître le Créateur comme D. Un et universel alors que Sara a une vocation essentiellement juive et uniquement juive, c’est pour cela qu’elle a rejeté Hagar et Ismaël : de manière à protéger son fils unique de toute iniquité qui pourrait menacer l’identité juive d’Isaac.
Ce souci constant de Sara d’être et de vivre en symbiose avec l’esprit du judaïsme a provoqué le fait qu’au-dessus de la tente de Sara flottait constamment un nuage qui n’était autre que l’expression de la présence divine et le fait que dorénavant la femme juive en allumant les bougies de shabbat n’essaie pas seulement de faire briller sur le monde la lumière qu’Ève a éteinte en mangeant du fruit de l’arbre de la connaissance mais elle tente également de raviver la flamme de Sara pour son peuple.

Cette sidra va nous permettre d’assister « in live » à la première transaction immobilière en Canaan, transaction en bonne et due forme qui est une preuve de notre présence en ce lieu.

La Torah précise : Kyriat Arba est Hébron. Rashi donne deux explications au nom de Kyriat Arba la première est qu’en cette région résidaient les quatre géants qui effrayaient la région et la seconde est un nom prophétique : la ville où seront enterrés les trois patriarches et leurs épouses en plus du couple d’Adam et Eve. Dans la précédente péricope, nous avons vu Abraham courir après un veau qui s’était échappé et l’avait conduit jusqu’à une caverne où le patriarche avait décelé un parfum paradisiaque s’exhalant de ce lieu et où il avait « aperçu » le premier couple Adam et Eve.

Cette sidra nous fait enchaîner les peines et les joies, entrevoir aussi un point dans la tradition biblique où les futurs couples vont se rencontrer au bord d’un puits.

Sara est morte et ensevelie. Abraham décide d’envoyer Eliezer en Chaldée chercher une épouse pour Isaac. Abraham ne veut pas que son fils épouse une cananéenne (issue de Ham, fils indigne de Noé) et Eliezer craignant d’échouer dans sa mission propose à HaKadosh Baroukh Hou de faire en sorte que la jeune-fille à laquelle il demandera de l’abreuver et qui lui proposera aussi d’abreuver les chameaux sera la « promise ». Nous verrons plus tard que Jacob lui aussi va rencontrer Rahel au bord d’un puits ainsi que Moïse et Tsipora……
Puis, après le mariage d’Isaac et de Rivka et le fait que la Shekhina se manifesta à nouveau sur l’ancienne tente de Sara et tente du nouveau couple, Abraham manifeste le désir de se remarier avec Hagar qui, parce qu’elle a changé porte aussi un autre nom « Ketoura ». Cette nouvelle union va permettre à Abraham de donner naissance à d’autres nombreux enfants qui seront appelés Bné Kedem auxquels Abraham aura enseigné une grande partie de ce qu’il savait.
Abraham vécut longtemps et mourut. Ismaël aussi mourra dans cette parasha.

Cette sidra met en scène deux femmes de beauté exceptionnelle mais aussi de « dimension » au-dessus du commun car entre elles des points communs se dégagent telle leur stérilité, leur origine et bien d’autres.

La péricope commence par le mot « vayihyou » ; en général lorsqu’un verset commence par le mot vayéhi nous savons que nous allons apprendre une nouvelle peu agréable. Le début de cette parasha est décidément peu habituel étant donné que cette portion de Tora est la seule de tout le Pentateuque à être nommé sur le prénom d’une femme : la vie de SARA et au lieu d’être au singulier, vayéhi est au pluriel. Nous apprenons ainsi que d’une part Sara est une femme unique dont la vie de femme vertueuse n’a d’égale que sa vie de prophétesse et dont la vie dans ce monde est égale à celle du monde futur voici pourquoi il est écrit vayihyou au lieu de vayéhi.
Les commentaires s’attachant à l’âge de Sara sont connus mais nous résumerons le fait qu’à chaque étape de sa vie Sara est restée l’égale d’elle-même en beauté et en innocence.
Lors de l’Alliance « beyn habetarim »,  Abraham demanda à avoir une preuve de propriété du pays pour qu’un jour, il puisse montrer que ce pays fut attribué à ses descendants et arraché aux Cananéens. C’est un peu selon le même principe qu’est conclu cet acte de propriété sur le caveau de Makhpela à Hébron. Et, ceci nous enseigne qu’une transaction quelle qu’elle soit doit être menée, réglée et conclue dans les moindres détails de manière à éviter tout conflit par la suite. Il pourrait sembler étrange qu’Abraham se présente aux enfants de Heth comme un étranger cependant, si l’on reprend les explications de Rashi, Abraham s’est appuyé sur la promesse divine dont les termes sont : « c’est à ta descendance » que ce pays sera donné et donc pas aujourd’hui, à lui-même……… C’est donc pour cette raison, qu’Abraham a mené cette acquisition de terrain dans ses moindres détails de manière à produire dès que cela serait nécessaire cet acte de propriété sur ce tombeau familial.
Kyriat’ Arbâ est Hébron’. Pourquoi cette cité est-elle appelée Kyriat’ Arbâ ? Une première raison est évoquée dans le livre des Nombres 13,22 : c’est en souvenir du géant qui y habitait et qui avait effrayé les explorateurs ANAK – c’est d’ailleurs de son nom que vient le mot géant – et ses trois fils : Ahiman, Sheshaï et Talmi. Mais il y a une autre raison : dans la parasha de vayéra, Abraham a poursuivi un veau et l’endroit où le veau s’est laissé capturer était l’entrée du Gan Eden. Abraham « sut » que dans ce lieu était enseveli le premier couple de l’humanité et, à présent, il désira enterrer Sara auprès de ce premier couple et ainsi créer un caveau de famille puisqu’il sera lui-même enterré là-bas ainsi qu’Isaac et Rivka et Jacob et Léa donc ces 4 couples se sont retrouvés ainsi pour l’éternité.
La spécificité de Sara était d’être entièrement vouée à D. et au peuple juif. En ceci réside la raison pour laquelle dans la tente de Sara se perpétuaient trois miracles : les lumières du shabbat restaient constamment allumées, le pain de Sara était un pain particulier que l’on ne pouvait trouver dans aucune demeure et la Shekhina reposait constamment sur la tente de Sara car dans cette tente le couple préservait l’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre dans une pureté et une pudeur extrêmes et dans une harmonie à nulle autre pareille si ce n’est après les épousailles d’Isaac et de Rebecca lors que l’harmonie qui régnait entre Sara et Avraham sera également concrète et servira d’exemple au nouveau couple au point qu’Isaac se consola ainsi de la perte de sa mère. Et c’est ainsi que la Shekhina est revenue résider au-dessus de la Tente de Sara/Rebecca. Ces trois miracles se rattachent directement aux trois mitsvoth « féminines » l’allumage des bougies du shabbat, le prélèvement de la halla de la pâte pétrie et la mitsva de nidda (pureté familiale). Ces mitsvoth entraînent la femme vers un terrain spirituel bien que matériel à la base.
Dans la rencontre de Rebecca et Eliezer les qualités de la jeune fille parlent d’elles-mêmes ainsi l’empressement et toute l’énergie qu’elle met pour étancher la soif du voyageur et de ses chameaux prouvent au serviteur d’Abraham, qu’il ne s’est pas trompé de personne.
Le Patriarche, comblé par une existence exceptionnelle (par le fait de constater d’après Rashi qu’Ishmaël fit repentance), et, soucieux de ne point créer de litiges graves entre les frères d’un même père, désigna aux autres enfants d’Agar (Ketoura est Agar) de s’installer en Extrême-Orient. La tradition nous enseigne qu’Abraham aurait dû vivre 180 ans. Cependant, pour ne pas s’affliger de la conduite de son petit-fils Esaü, le patriarche ne vécut que 175 ans et fut à son tour enseveli au caveau de Makhpela aux côtés de Sara.

Caroline Elisheva REBOUH

 

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