Encore un bras de fer entre les Démocrates et les Républicains au Sénat américain. En cause : une lettre ouverte rédigée par le petit nouveau du groupe républicain au Congrès, Tom Cotton, à l’adresse de l’ayatollah suprême, concernant ce que sa lettre appelle le « très mauvais accord » sur le nucléaire iranien, qui a recueilli 47 signatures de membres du Congrès républicain, soit la quasi-totalité d’entre eux.
Ces élus de la ‘droite’ américaine avertissent l’ayatollah que tout accord nucléaire conclu par Barack Obama pourrait être annulé quand ce dernier aura quitté la Maison blanche en janvier 2017.
Comme il se doit, cette lettre audacieuse a déchaîné la critique dans le camp opposé. Sans parler du Président Obama, qui a donné pas moins de deux interviews, et qualifié d’inexacts et d’inappropriés les termes du document. Shane Smith, fondateur de Vice News, s’est dit gêné de ce que les Républicains aient osé dire en substance au dirigeant iranien : « Ne faites pas d’affaires avec notre président, parce que vous ne pouvez pas vous fier à lui en ce qui concerne l’application de l’accord. » Et d’ajouter : « C’est sans précédent ! ».
Autre réaction, aussi hostile que martiale : celle de l’ancien major-général Paul D. Eaton, qui a dit au Washington Post que les sénateurs républicains se comportent comme des «mutins». «Ils se sont rebellés contre la chaîne de commandement et cela pourrait être considéré comme un acte illégal», a-t-il dit au quotidien. «En tant qu’ancien militaire, Cotton devrait savoir qu’en s’adressant directement à un autre État de cette manière, en sapant la stratégie et le travail de nos diplomates et de notre commandant en chef, il ébranle la discipline et la structure dont dépend la réussite de notre politique étrangère.».
L’avenir dira s’il s’agit d’un simple coup de vent dans le marigot politique américain, ou d’une tempête de plus grande ampleur. Car, de fait, l’initiative peut avoir des conséquences diplomatiques.
Et au fait, on est en droit de se demander si Benyamin Netanyahu n’a pas joué, dans cette affaire, le rôle de Poséidon, dieu de la mer et « ébranleur de sol », quand il est venu semer la zizanie au Sénat, il y a peu, vouant aux gémonies ce qu’il appelait déjà « un très mauvais accord ».
Souvenez-vous : son souffle oratoire puissant et sa conviction de prophète de malheur, lui ont valu des “standing ovations” aux allures de tempête, laissant présager celle qui, aujourd’hui, souffle sur les deux chambres du Capitole, et bien au-delà…
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