L’étrange fiasco des forces de l’ordre devant le Capitole

La passivité et l’impréparation de la police soulèvent des questions.

Le Capitole a-t-il été livré aux manifestants, c’est une question à poser à la maire démocrate.

Des policiers écartant des barrières pour laisser s’engouffrer des centaines de supporters, un officier de police posant, souriant, pour des selfies avec des manifestants. Un fin cordon de vigiles casqués refluant sur ces mêmes marches face à la pression de la foule. Un agent de sécurité esseulé reculant, paniqué, dans les escaliers de marbre du Sénat face à des intrus à peine menaçants, ne cherchant même pas à l’agresser. Les images affluent depuis mercredi après-midi, qui toutes instillent un malaise grandissant: pourquoi les forces de l’ordre ont-elles agi avec tant de passivité pour certains, et d’impréparation?

«Un fiasco stratégique s’est produit, de toute évidence. Personne n’aurait jamais dû atteindre les marches du Capitole.»

Tim Ryan, représentant démocrate

La question a pris de l’ampleur depuis le retour au calme dans la capitale. «Il y a clairement eu d’énormes erreurs stratégiques et de planification qui ont été commises de la part de la police du Capitole, par le sergent d’armes, et de tous ceux impliqués dans cet effort de coordination, gronde le représentant démocrate Tim Ryan. On m’avait dit que les renforts de la Garde nationale, de la police métropolitaine de D.C., des unités d’élite SWAT seraient en place, que nous étions parés. Un fiasco stratégique s’est produit, de toute évidence, et je peux vous assurer que nous allons en avoir le cœur net. Personne n’aurait jamais dû atteindre les marches du Capitole. Vous pouvez être autorisé à vous approcher sensiblement, afin de vous permettre de vous exprimer et de manifester, mais personne, absolument personne, ne devait fouler la place du Capitole ni ses marches. Ce sont des actions illégales, et ces gens auraient dû être immédiatement arrêtés.»

Les arroseurs seront-ils arrosés ? 

En lieu et place, le fin cordon de sécurité du périmètre a rapidement reflué, violemment bousculé, par une foule déterminée mais clairsemée. Loin, en tout cas, des «centaines de milliers de personnes» décrites par Donald Trump.

«Il est assez clair, de mon point de vue, qu’un certain nombre de responsables vont se retrouver prochainement sans emploi, ajoute Tim Ryan. Je veux dire, est-ce un problème de formation? Je ne sais pas. Le Capitole est pris d’assaut par des excités et vous êtes occupés à poser pour des selfies avec certains de ces gens? C’est tout simplement dingue.»

«Des Noirs n’auraient même pas eu le temps de pénétrer dans l’enceinte que la police aurait déjà ouvert le feu.»

DeRay McKesson, dirigeante du mouvement Black Lives Matter

«Franchement, ces gens ont envahi le Capitole, et se sont même assis sur le fauteuil de la présidente de la Chambre (Nancy Pelosi), soupire DeRay McKesson, dirigeante du mouvement Black Lives Matter (BLM). Des Noirs n’auraient même pas eu le temps de pénétrer dans l’enceinte que la police aurait déjà ouvert le feu, à la minute où les premiers auraient commencé à s’approcher d’eux.»

Reviennent en mémoire les souvenirs de la manifestation BLM organisée le 28 août dernier sur les mêmes lieux. Le Capitole était alors protégé par des rangs serrés d’officiers anti-émeute lourdement armés. Rien de tout cela n’était visible ce mercredi à Washington. Et pourtant des drapeaux confédérés sont apparus sur les façades et les murs d’enceinte pris d’assaut, sans que quiconque tente de les déloger. Des traces de sang souillaient même le buste du président américain Zachary Taylor, tandis que le personnel du Congrès, hébété, relevait les déprédations dans les bureaux des élus, comme celui de la démocrate, Nancy Pelosi, bête noire des ultraconservateurs.

«Il va nous falloir du temps pour comprendre exactement ce qui s’est passé.»

Muriel Bowser, maire de Washington

Vingt-quatre heures plus tard, seules 68 arrestations avaient été comptabilisées à Washington, malgré les promesses d’une enquête approfondie de la part du FBI et de vagues d’arrestations dans les milieux d’extrême droite. «Il va nous falloir du temps pour comprendre exactement ce qui s’est passé», éludait jeudi matin la maire démocrate de Washington, Muriel Bowser, profondément embarrassée par ce nouveau «jour d’infamie», selon les termes du démocrate Chuck Schumer, qui n’hésite pas à comparer ce 6 janvier 2021 à l’attaque japonaise contre Pearl Harbor, le 7 décembre 1941.

A-t-on voulu, voire rechercher ce désordre pour mieux l’exploiter politiquement ?

A voir les réactions de toutes parts et celles en particulier des réseaux sociaux anti-Trump qui ont financé la campagne des démocrates à coup de centaines de millions de dollars, la chose ne serait pas improbable.

Nous vendre ce court moment d’anarchie du 6 novembre comme un putsch, alors qu’il s’agissait d’un acteur de foire avec quelques acolytes, c’est simplement nous prendre pour des idiots. Pourtant l’ensemble des médias en ont fait souvent sans peu de discernement l’écho.

Il y a un problème grave de démocratie, et il n’est pas du coté de Trump celui-là.

Maurin Picard, New York

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Élie de Paris

Jolie manigance, nécessairement orchestrée par les démocrates, dont les agents, identifiés !, recrutés chez les antifas et les BML, ont été au premier plan de la casse au capitol ! Tout était préparé pour instrumentaliser les excès sur le dos du D. Trump, alors que ses tweets ont été simplement bloqués par Tweeter !
Dans quelques années, peut-être, la vérité sortira, trop tard, bien entendu…
Il y a quelque chose de »malin » dans cette lutte du pouvoir au USA.
Il me semble que ce quelque chose fera évoluer le monde dans les extrêmes, soit du Bien, soit du mal.
Soit d’un monde stable, prospère et en paix, soit un monde corrompu, gangrèné et en guerre. Ce qui est sûr, c’est que la démocratie, la vraie, est en ce moment même torturée et en danger.
On ne sait pas ce que la Providence a prévu, mais il faut vraiment prier Dieu…

Filouthai

Bonne question !
On attend la réponse , en se doutant qu’on ne l’obtiendra jamais, tant les démocrates ont de détestation pour leurs concitoyens américains, pour la vérité et pour la liberté d’expression.