En Egypte les Israéliens se font braquer

Braquage dans le Sinaï : « Tirer un coup dans les poches des Israéliens – c’est illégal »

De nombreux Israéliens de retour de vacances dans le Sinaï rapportent que ces derniers mois, en plus de la forte augmentation des prix, les prestataires de services, notamment les chauffeurs de taxi et les restaurants, ont commencé à exiger le paiement en shekels. Selon les Égyptiens, il s’agit d’une tentative de lutte contre les pertes dues à la situation économique difficile du pays, mais dans la pratique, les prix en shekels sont beaucoup plus élevés qu’auparavant.

Ces dernières semaines, de plus en plus d’Israéliens en vacances dans le Sinaï ont rencontré des chauffeurs de taxi, des restaurateurs et des entreprises qui vendent des cartes SIM pour téléphones portables, exigeant qu’ils paient en shekels et non en livres égyptiennes. La raison : la livre égyptienne s’est effondrée ces derniers mois d’un niveau de 5 livres pour un shekel à 8 livres pour un shekel et la situation économique en Egypte se dégrade. Maintenant, alors que de nombreux Israéliens passent la fête de Pessah dans le Sinaï, les nombreuses plaintes s’ajoutent à celles qui ont mis en garde contre le phénomène il y a quelques mois.

« Le salaire des fonctionnaires n’a guère augmenté. Il s’est fortement érodé. La classe moyenne en Egypte a été gravement endommagée », explique un responsable israélien qui se rend souvent en Egypte et a demandé à rester anonyme. « Au Sinaï, ils ont appris la méthode et exigent des voyageurs israéliens qu’ils paient en shekels afin de faire un profit à leurs dépens et de ne pas subir de préjudice financier en raison de l’érosion de la livre égyptienne, et c’est ainsi que les voyageurs israéliens paient beaucoup plus. »

Par exemple, avec certains chauffeurs de taxi et au passage de la frontière, les Israéliens sont tenus de payer en shekels et non en livres égyptiennes. Ceci est également similaire aux propriétaires de restaurants et autres propriétaires d’entreprises dans tout le Sinaï, qui fonctionnent de la même manière pour gagner de l’argent et ne pas absorber dans leurs poches l’érosion de la livre égyptienne et l’augmentation des prix de l’électricité et du carburant.

Nous sommes allés dans l’un des restaurants et avons découvert que tout le menu avait été changé de livres égyptiennes en shekels, ce qui a augmenté les prix de centaines de pour cent. Vraiment culotté. Pouvez-vous imaginer qu’au Caire il y avait des menus ou des prix en shekels ? Nulle part dans le monde il n’y a une telle chose. Les prix dans les hôtels, restaurants et partout sont en monnaie locale. Ils ne le font qu’aux touristes israéliens pour nous piquer. Ils n’oseraient pas faire des menus et des prix en euros pour n’importe quel touriste européen », dit Ella. « C’est une jungle. Ils veulent nous baiser et gagner de l’argent à nos dépens. Aucun touriste au monde ne ferait une chose pareille. »

Anat a rencontré le même phénomène lorsqu’elle et les membres de sa famille sont arrivés dans un restaurant de la région de Nueva. « Nous avons reçu un menu et avons vu que les prix sont en shekels et que tout est des centaines de pour cent plus cher que l’année dernière. La livre égyptienne a chuté, le shekel est fort et ils veulent faire de l’argent avec les vacanciers israéliens et veulent que nous payions Nous avons décidé de quitter l’endroit et de boycotter tous les endroits du Sinaï dont les menus sont en shekels. Nous ne serons pas des ventouses. Ils sont vraiment grossiers. « Les prix sont devenus comme en Israël. Ils nous volent et la solution est de boycotter le Sinaï jusqu’à ce qu’ils reviennent à des prix sains. »

Le rabbin Shird, qui est parti en vacances dans le Sinaï, raconte également les niveaux de prix qui ont bondi dans le Sinaï. « Ce sont des prix fous. Ils ont tout augmenté et veulent que nous financions les augmentations à cause de l’érosion de la livre égyptienne », explique R. « Nous avons décidé de former un groupe que nous boycotterons tout endroit du Sinaï qui nous obligera à payer en shekels. C’est illégal et peut-être qu’ils reviendront tout payer en livres égyptiennes et à des prix qui correspondent au Sinaï et non aux restaurants en Israël. »

Il y a quelques mois, nous avons rapporté dans Mako le phénomène au Sinaï où les Israéliens étaient tenus de payer en shekels, et avons même publié un menu avec des prix en shekels au lieu de livres égyptiennes. Aujourd’hui, le phénomène s’étend et atteint des services qui n’étaient auparavant qu’en livres égyptiennes. « Nous sommes venus prendre un taxi pour Sharm, et le chauffeur nous a demandé de payer en shekels, ce qui a augmenté le prix de plusieurs dizaines de shekels », raconte Nir et ajoute : « C’est la première fois que je viens au Sinaï, je n’ai pas compris qui était contre qui, alors j’ai payé en shekels. Plus tard, des amis qui m’ont piqué m’ont appris que je conduisais des taxis et que les restaurateurs travaillaient de manière « réussie » afin d’escroquer les voyageurs israéliens qui ne voyagent pas beaucoup en Israël. Sinaï. »

Selon ces voyageurs israéliens du Sinaï, il s’avère que des dizaines d’Israéliens qui étaient en vacances dans la péninsule le mois dernier ont rencontré ce phénomène, la plupart d’entre eux ont dû payer en shekels à cause d’une sorte de « cartel » que les restaurateurs et les chauffeurs de taxi ont récemment fait contre eux. « Ils profitent du fait que la plupart des voyageurs dans le Sinaï sont des Israéliens, alors ils ont commencé à fixer le prix de beaucoup de choses en shekels, en particulier des choses essentielles comme les taxis et les restaurants », explique un guide touristique. « Ça a commencé il y a quelques mois et maintenant ça s’accélère. On fait tourner les poches des Israéliens, c’est illégal puisque la livre est la monnaie officielle échangée en Égypte et non le shekel. »

JForum.fr & Mako