Dans la sidra Emor sont abordés des thèmes très importants tels que le chabbat et les fêtes qui rythment la vie de l’homme juif mais cette paracha va se terminer sur une note assez maussade qui est celle de l’homme qui se permet de blasphémer.

Ici encore, il va être question de sainteté comme toujours dans le livre du Lévitique (Vayikra) avec, cependant une différence : c’est que, comme nous nous en souvenons lors du rêve de l’échelle de Jacob où nous avons vu les anges « monter et descendre » nous pourrons voir à présent que si Hashem nous inonde et nous bénit dans Sa Sainteté en nous en envoyant (vers le bas) des éclats de sainteté (quantité que nous pouvons supporter), nous devrons, à notre niveau et dans chacun des actes de notre vie quotidienne Lui montrer ou Lui prouver que nous, êtres humains, nous efforçons de renvoyer vers le haut le reflet de qui est la sainteté sur terre.

En effet, Hashem, nous dit la Torah, a choisi d’établir Sa demeure parmi nous ainsi qu’il est écrit : ושכנתי בתוכם ou Je résiderai parmi eux ou encore comme l’exprime le Tanya : D. a voulu « un appartement (pied-à-terre) dans ce monde ci »  et c’est la raison pour laquelle, IL a institué le mishkan (dans le désert qui est devenu le Mikdash dans le Temple) pour que nous, pauvres humains aux moyens intellectuels limités par rapport à la Toute Puissance du Créateur, puissions rendre la Résidence divine plus concrète et que nous puissions ainsi « nous tourner » vers Lui par nos prières et nos sacrifices et c’est ainsi qu’a eu lieu le « tsimtsoum » ou « réduction » de la Magnificence divine vers ce lieu restreint qu’est le mishkan.

De cette façon, la Sainteté de D. ou Sa Magnificence n’est lus aveuglante mais « supportable » pour des êtres humains  à la destinée relativement éphémère.

En évoquant la sainteté des fêtes, la Torah nous précise que la sainteté des fêtes n’est pas moins importante que celle du Chabbat la chose est simplement perçue de manière légèrement différente du fait que le Chabbat se représente chaque semaine alors que les fêtes ont lieu chacune une fois l’an….. La différence apparaît dans la formulation de la  Torah  qui s’exprime ainsi :

ששת ימים תעשה כל מלאכה(….) וביום השביעי, שבת שבתון לה’

Il faut comprendre le verset ainsi : Pendant six jours tout votre travail sera fait et le septième jour sera un jour de repos par excellence pour D.

Que faut-il comprendre par Chabbat Chabbaton ? Le mot Chabbaton est employé en particulier pour Yom Kippour c’est-à-dire donc que ce jour de repos qui peut être un jour de semaine et pas forcément un jour de chabbat est un jour sacré, sanctifié.

Quelle est donc la différence ici avec le texte du Lévitique qui enjoint de faire du Chabbat habituel un jour de Chabbaton ?

C’est que la Torah vient nous apprendre une nuance que nous devons ajouter à notre vie : tous les jours de la vie quotidienne, nous nous devons de prier, d’étudier la Torah et de sanctifier nos actes de tous les jours  en mêlant nos sentiments et notre réflexion (comme avec les tefiline de la tête et du bras : la tête étant symboliquement le siège de notre réflexion ou de nos pensées et le bras symbolisant l’action – et, le boîtier des tefiline regardant le cœur siège symbolique de notre amour : amour tout court et amour de Hashem – ) nous devons donc constamment mêler et élever nos actions et nos pensées pour qu’en une symbiose parfaite le sacré ou la sainteté jalonne notre vie et nos actes les plus simples.

Lorsque nous nous préparons, en travaillant pendant six jours à goûter au repos hebdomadaire, nous nous préparons à goûter aux délices du jour de repos que nous offre le Créateur car, le Chabbat est une sorte de vestibule au monde futur l’on a l’habitude de proclamer que le Chabbat est un soixantième des délices du monde futur.

Le Tanya insiste en disant qu’en fait, le Shabbat représente un peu de la demeure de Hashem sur terre. C’est pourquoi, nous devons préparer et nous préparer au Chabbat et bien réaliser qu’en mélangeant nos forces intérieures (spirituelles) et extérieures ou physiques nous arrivons à réaliser ce que l’homme doit accomplir pour sa parnassa (subsistance).

Et ainsi jouir dans ce monde ci et dans le monde futur. Et nous nous devons de mêler D. dans chacune de nos pensées et nos actions de façon à jouir du monde matériel et du monde spirituel.

Caroline Rebouh

 

Emor: le prophète Ezéchiel nous annonce la construction du troisième Temple

Le prophète Ezéchiel au chapitre 44 de ses prophéties fait référence à sa vision du Temple :  au 3ème Temple,  celui qui descendra des cieux tout prêt , marquant ainsi l’avènement de l’ère messianique et le début du septième millénaire.

Ezéchiel évoque pour nous tous les travaux que le cohen gadol aura à faire dans ce Temple tout comme la parasha de la semaine le rappelle.  Sont évoqués les chemins permettant à l’homme de se tenir dans le domaine de la sainteté et de la pureté et comment s’éloigner de l’impureté.

Ezéchiel vit en terre d’exil, en Babylonie. Là-bas plus de Temple mais l’espoir vit et se renforce : retrouver la Patrie et  revenir aux rites  et prier pour que le 3ème Temple descende du Ciel tout prêt et que tout redevienne comme avant avec des Prêtres maîtres de cérémonies pour un culte rendu avec des sacrifices et des offrandes. La seule chose est que personne n’est là pour guider  le peuple ni pour enseigner.

Plus tard, Ezra et Néhémia instaureront des prières en lieu et place des offrandes et des sacrifices. Ces prières tisseront un lien solide entre le peuple juif désespéré en terre étrangère et le Créateur, Lui qui a promulgué la Torah ou l’enseignement des Lois, des règlements qu’IL désire voir observer par Son peuple. Par CE Peuple que l’Eternel veut tellement voir s’inscrire dans une dynamique de vie et ne pas rester statique, immobile, atteint d’immobilité. Ne pas être passifs mais actifs.

Cette  dynamique propulsera chacun des fidèles dans une volonté d’apprendre, d’appliquer, d’observer. Aller au-devant et ne pas attendre. Montrer au Roi des Rois que la volonté du Peuple est de provoquer le Messie et le 3ème Temple et ne pas attendre qu’il descende du ciel. Et pour cela, se précipiter, observer le shabbat et les fêtes pour profiter par nous-mêmes de la « proximité »  du Saint Béni soit-IL, d’entrer ou de créer une plus forte proximité et baigner dans la sainteté, dans la pureté, pour lui donner une impulsion, et faire en sorte que l’impureté recule.

L’homme doit utiliser son énergie pour faire en sorte que les choses changent, avancent, progressent et en ceci l’homme dispose de trois « outils » ses mains, son cœur et son esprit. Le texte du kidoush du shabbat nous indique que pendant les six jours de la semaine nous devrons abattre toute la tâche que nous avons à faire grâce à quoi l’homme pourra vivre toute la semaine et s’arrêter le shabbat pour profiter des bienfaits de D.

Les mains servent à l’action, à travailler, le cœur à gérer et régler les émotions et grâce à l’esprit, gérer les réflexions, tisser un lien avec D et plus simplement choisir une façon de se rapprocher de D.

Caroline Elishéva REBOUH

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