Avec l’aide des Frères musulmans l’organisation tenterait de répandre la peur en brandissant la menace de l’EI
L’organe de presse officiel égyptien al-Ahram a accusé samedi le Hamas et les Frères musulmans de comploter afin d’évincer le régime de Abdel Fattah al-Sissi, a rapporté samedi le Times of Israel.
Le subterfuge dissimulerait, selon le journal, une tentative de convaincre la communauté internationale que le gouvernement d’al-Sissi est un obstacle à la stabilité régionale.
L’aile militaire de l’organisation terroriste qui gouverne de facto la bande de Gaza, en collaboration avec le groupe égyptien qui l’a engendrée, auraient « répandu des rumeurs alléguant que l’Etat islamique était en action en Egypte », dans le but de « semer la panique parmi la population », clâme le journal égyptien, qui cite des sources « bien informées ».

Ce complot aurait pour objectif de porter un coup à la confiance de la population envers le régime, en attaquant des cibles militaires et en diffusant des vidéos des attentats. Al-Ahram accuse également les deux organisations affiliées d’avoir placé des pions au sein du gouvernement et des autorités afin d’user le système « en coulisse ».
Les relations entre le Hamas et l’Egypte sont au plus bas depuis la destitution en juillet 2013 du président islamiste Mohamed Morsi par l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi.
Le Hamas est issu, comme Morsi, de la confrérie des Frères musulmans, cible d’une implacable répression et déclarée elle aussi « terroriste » par Le Caire. Les terroristes palestiniens sont soupçonnés d’aider les djihadistes qui ont multiplié les attaques meurtrières contre l’armée dans la péninsule du Sinaï (nord-est).
L’organisation gazaouie est pour sa part considérée comme « terroriste » par Israël et les Etats-Unis.
L’armée égyptienne a entamé la construction d’une zone-tampon à la frontière avec Gaza pour faire cesser la menace de ces tunnels.
En mars, l’Egypte avait interdit le Hamas et proscrit ses activités sur le sol égyptien, ordonnant le gel de ses avoirs.
Mais malgré la détérioration des relations, l’Egypte a continué de jouer son rôle traditionnel de médiateur entre le Hamas et Israël, comme au moment de la dernière guerre de Gaza, en juillet-août 2014.
La décision de justice est intervenue au surlendemain d’attaques coordonnées spectaculaires contre l’armée dans le Sinaï qui ont fait 30 morts en majorité des soldats. Ces attaques ont été revendiquées par Ansar Beït al-Maqdess, la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI).
Les groupes djihadistes dans le Sinaï disent agir en représailles à la répression égyptienne contre les islamistes.
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