Edouard Philippe devrait solliciter un nouveau vote de confiance de l’Assemblée. (Sipa)

Ne sursautez pas, et rassurez vous. Non, vous n’avez pas manqué un épisode. Édouard Philippe va bien rester premier ministre à l’issue du remaniement qui devrait intervenir en début de semaine et qui devrait aller au-delà du seul remplacement de Gérard Collomb au ministère de l’Intérieur. Et pourtant, il est bien question depuis le début du week-end de sa démission.

Ce n’est pas pour partir déjà en campagne pour les municipales de 2020 (au Havre ou à Paris) que le chef du gouvernement envisage de la présenter.

D’ailleurs, si tel est le cas, il sera aussitôt chargé par Emmanuel Macron de former un nouveau gouvernement; celui-ci serait ensuite annoncé sur le perron de l’Elysée par le secrétaire général Alexis Kohler.

Si l’option est évoquée c’est que de vastes mouvements sont en préparation et qu’ils nécessitent davantage qu’un communiqué de la Présidence (comme ce fut le cas début septembre pour le remplacement de Nicolas Hulot et Laura Flessel) pour les présenter.

Cette étape, et la nomination du gouvernement Philippe III, devrait en effet marquer le début d’une nouvelle phase dans le quinquennat. Emmanuel Macron et ses proches l’imaginaient pour la fin du printemps 2019 (après les européennes) mais l’enchaînement de l’affaire Benalla et les démissions surprises de deux poids lourds du gouvernement qui plombent la rentrée de l’exécutif (et le font dévisser dans les sondages) sont passées par là.

Un vote de confiance qui l’exposera

« Repartir du bon pied », comme l’exhorte le député Matthieu Orphelin ou donner « un nouveau souffle », selon l’expression de Richard Ferrand rendent cette démission symbolique nécessaire.

Et tant pis si le chef de l’Etat a parlé du départ de Gérard Collomb comme d’une « péripétie » ou l’affaire Benalla d’une « tempête dans un verre d’eau ».

Cette possible démission générale du gouvernement s’accompagnera en théorie d’un autre moment symbolique et fort, destiné avant tout aux membres de la majorité: un discours de politique générale d’Édouard Philippe devant l’Assemblée nationale et un vote de confiance de la part des députés.

« C’est une indispensable marque de respect due à la représentation nationale », estime dans Le JDD le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand.

Si le premier ministre s’expose dans ce cas à obtenir un résultat moins flatteur qu’en juillet 2017 (seulement 69 députés avaient voté contre puisque une partie des parlementaires LR s’étaient abstenus), il peut aussi trouver une occasion de reprendre la main et de marquer son territoire par rapport à l’Élysée; surtout s’il est parvenu, lors du remaniement à imposer certains choix au président de la République.

Par Alexandre Boudet

Le HuffPost

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Jg

Lui ou un autre , le resultat sera le meme . Ce pays est ingouvernable , car trop longtemps mal dirige .
Heureusement , il y a la tele pour pour aveugler les francais .