Les Frères Musulmans font appel à Al Qaïda pour planifier des attentats en Egypte,Libye, Tunisie. 

Le Caire, Asharq Al-Awsat—Les Frères Musulmans hors-la-loi, selon l’Egypte, ont fait directement appel au chef d’Al Qaïda, Ayman Al Zawahiri, pour que le mouvement envoie 3.000 volontaires islamistes afin de combattre les forces du gouvernement dans la Péninsule du Sinaï, dont le copntrôle est si difficile à reprendre, selon ce qu’affirme un nouveau rapport des renseignements égyptiens. 

Ce rapport, dont le journal Asharq Al-Awsat a obtenu une copie, est le résultat d’unez coopération sécuritaire entre l’Egypte, la Russie et d’autres pays de la région. 

Le document fait mention de deux appels téléphoniques intercpetés, dans lesquels une personnalité dominante des Frères Musulmans, dont le nom n’est pas évoqué, s’adresse à Ayman Al Zawahiri, en employant le mot Mawlana, qui est un terme usuel pour exprimer un ton révérencieux, en Arabe. 

Les forces jihadistes ont augmenté le nombre et la qualité de leurs attentats contre les forces du gouvernement, ainsi que leur infrastructure en Egypte, après l’éviction de Mohammed Morsi du pouvoir, en juillet 2013. Les autorités égyptiennes ont, par la suite, déclaré les Frères Musulmans hors-la-loi, en affirmant qu’ils étaient responsables des attaques terroristes au Caire. Bien que le groupe jihadiste Ansar Bait al Maqdis, appartenant à l’Etat Islamique, revendique sa responsabilité pour ces attentats – Le Caire affirme que les Frères Musulmans et l’Ansar al Maqdis ne forment qu’une seule et même entité. 

Ce rapport révèle, également, que le groupe islamiste a établi un centre nerveux des opérations dans un pays méditerranéen non-identifié (qui pourrait être la Turquie?), où ses membres tiennent des réunions régulières avec les membres d’autres groupes radicaux. 

« Les Frères Musulmans misent sur la situation en voie de détérioration en Libye, pour s’assurer un afflux d’armes vers tous les extrémistes des pays voisins, de façon à appuyer des opérations terroristes dans le sinaï », dit ce rapport. 

L’Egypte a renforcé sa sécurité le long de sa frontière avec la Libye déchirée par la guerre, à l’ouest et avec Gaza, au nord-Est, parmi ses mesures de précaution, en réponse à ces activités terroristes. 

Al Qaradawi, l’inspirateur terroriste de l’UOIF en France.

Ces nouvelles restrictions contre les Frères Musulmans ont poussé plusieurs de ses membres à s’enfuir vers les déserts du Sinaï et de Libye, pour y implanter des camps d’entraînement et préparer de futurs attentats. 

Les responsables de la sécurité d’Egypte et de de Russie ont tenu toute une série de rencontres, en marge de la visite du Président Vladimir Poutine au Caire, la semaine dernière. 

Se confiant à l’Asharq al-Awsat, sous condition d’anonymat, un expert militaire libyen qui a assisté à la rencontre du Caire a dit que les responsables ont discuté de l’expansion de l’Etat Islamique en Libye voisine, en particulier dans les zones riches en pétrole. 

Ces discussions ont aussi abordé la question de l’intérêt amoindri de l’Occident face à la présence grandissante des groupes islamistes en Afrique. 

Dans des commentaires en exclusivité pour l’Asharq Al-Awsat, le Générla-Major Mohamed Bilal, responsable de haut-rang dans l’armée d’Egypte, qui commandait les forces égyptiennes durant la Guerre du Golfe, a insisté sur le fait qu’il était grand temps de prendre au sérieux les rapports sur l’alliance des Frères Musulmans avec les groupes radicaux. 

« Le monde est complètement obnubilé par le combat contre l’Etat Islamique en Irak et en Syrie, abandonnant aux autres pays de devoir faire face aux groupes islamistes par leurs propres moyens », signale Bilal. 

Le conseiller à l’Académie militaire Nasser, en Egypte, le Général de Brigade Adel El-Umda, a mis en garde contre « le financement massif que reçoivent les Frères Musulmans et leurs alliés islamistes ». 

Une note qui a récemment circulé parmi les responsables arabes, égyptiens et africains suggère queles Frères Musulmans cherchent, à présent, à établir un poste avancé en algérie. 

Il y a aussi sur l’agenda du groupe, des plans pour faire pression sur les nouveaux maîtres de la Tunisie, afin qu’ils allègent les restrictions qui pèsent sur le mouvement Ennhahda. A la suite d’une manoeuvre politique précise, le Premier Ministre tunisien Habib Essid a été en mesure d’instaurer un gouvernement d’unité nationale qui inclut des Ministres d’Ennhahda. 

A moins que les pays arabes n’adoptent une strat&égie globale pour se confronter aux Frères Musulmans, ce groupe continuera à poser des risques élevés », a déclaré l’ancien dirigeant du groupe égyptien du Jihad Islamique (ancêtre d’Al Qaïda), Sheikh Nabeel Naeem. 

L’ancien Jihadiste qui opérait autrefois en Afghanistan, a conseillé que les gouvernements arabes devraient réprimer tous les acteurs des investissements en lien avec les Frères Musulmans, dans le but d’interrompre toutes leurs sources de financement. 

« Le groupe a fait des millions de dollars US en dirigeant des agences d’aide caritative, en prélevant des dons charitables et en se servant d’autres sociétés-écran. Les attentats à la bombe et les violences se perpétueront tant que leurs financements restent en mesure de traverser les frontières », déclare l’ancien Jihadiste, connaisseur. 

aawsat.net

Adaptation : Marc Brzustowski.