Les rappeurs allemands Kollegah, à gauche, et Farid Bang posent avec leur trophée de l’Echo obtenu dans la catégorie hip/hop musique urbaine, le 12 avril 2018 (Crédit : AFP PHOTO / dpa / Jens Kalaene0
Deux rappeurs allemands qui ont créé un tollé avec des paroles antisémites ont visité le mémorial d’Auschwitz.
Kollegah et Farid Bang ont effectué une visite privée de l’ancien camp de concentration en Pologne sur l’invitation du Comité International Auschwitz.
Le vice-président de l’organisation, Christoph Heubner, qui les a accompagnés dans leur voyage, a déclaré aux médias allemands que la visite correspondait à une manière de s’excuser auprès des survivants de l’Holocauste, « et qu’il s’agissait aussi d’un geste vers leurs jeunes fans, montrant que la haine, le mépris pour l’humanité et l’antisémitisme n’ont pas leur place dans l’art ».
Les musiciens ne se sont pas exprimés dans les médias immédiatement après la visite.
Heubner a déclaré qu’ils ont déposé une gerbe au Block 11 du mémorial et ont également rencontré des volontaires allemands et polonais.
Kollegah et Farid Bang ont été au cœur d’une tempête médiatique en avril après avoir remporté le célèbre Echo Awards dans la catégorie hip-hop pour un album avec des paroles se vantant de physique « plus définis que les prisonniers d’Auschwitz » et un appel à un « autre Holocauste ; prenons les [cocktails] Molotov ».
Charlotte Knobloch, responsable de la communauté juive de Munich et de Bavière, elle-même survivante de l’Holocauste, avait condamné le prix comme étant un exemple « dévastateur » de la normalité de l’antisémitisme dans la société d’aujourd’hui.
De nombreux artistes ont rendu leurs prix par dégoût, et, au final, l’Association de l’Industrie Musicale d’Allemagne, a annoncé qu’elle annulait l’Echo Awards une bonne fois pour toute.
Des officiels de l’Association ont déclaré qu’ils ne veulent pas être associés à l’antisémitisme, la misogynie, l’homophobie ou la banalisation de la violence.
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