De l’huile sainte pour oindre le roi Charles préparée dans la vieille ville de Jérusalem.

L‘huile destinée au couronnement de Charles III a été bénie vendredi 3 mars à Jérusalem. Elle est composée des mêmes ingrédients que celle utilisée lors du couronnement de la reine Elizabeth II, il y a sept décennies.
Le couronnement du roi Charles III se prépare. Le Saint Chrême, l’huile d’onction qui sera utilisée pour son couronnement le 6 mai prochain, a été bénie à Jérusalem, a annoncé le palais de Buckingham. Le patriarche grec orthodoxe Theophilos III et l’archevêque anglican de Jérusalem, Hosam Naoum, ont béni le Saint Chrême vendredi 3 mars lors d’une « cérémonie spéciale » dans l’église du Saint-Sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem, site où Jésus a été crucifié, mis au tombeau et a ressuscité d’après la tradition chrétienne, a indiqué le palais dans un communiqué.

Une formule « utilisée depuis des centaines d’années »

C’est avec cette huile que Charles III et son épouse la reine consort Camilla recevront l’onction lors de leur couronnement à l’abbaye de Westminster à Londres, dans trois mois. Elle a été fabriquée à partir d’olives récoltées dans deux oliveraies situées sur le mont des Oliviers à Jérusalem, au monastère de l’Ascension et à l’église Sainte-Marie-Madeleine, où est enterrée la grand-mère de Charles, la princesse Alice de Grèce.

Les olives ont été pressées dans la ville de Bethléem. « Parfumée aux huiles essentielles », elle contient des essences de sésame, de rose, de jasmin, de cannelle et de fleur d’oranger. Composée des mêmes ingrédients que l’huile utilisée lors du couronnement de la reine Elizabeth II en 1953, elle repose sur une formule « utilisée depuis des centaines d’années », a indiqué le palais.

Olives récoltées à Jérusalem et pressées à Bethléem pour être utilisées par le monarque britannique lors du couronnement de mai.

Le mélange d’huile d’olive, de rose parfumée et de fleur d’oranger a été consacré par le patriarche orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, et l’archevêque anglican de Jérusalem, Hosam Naoum, lors d’un service à l’église du Saint-Sépulcre vendredi. 

Les olives ont été récoltées dans deux bosquets sur le mont des Oliviers à Jérusalem-Est occupée, au monastère de Marie-Madeleine et au monastère de l’Ascension.

L’ancienne église est l’endroit où la grand-mère du roi Charles, la princesse Alice de Grèce, est enterrée. Les olives ont été pressées près de la ville occupée de Bethléem en Cisjordanie, où les chrétiens croient que Jésus est né.

L’huile de couronnement « reflète le lien familial personnel du roi avec la Terre Sainte et son grand soin pour ses peuples », a déclaré l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, qui dirigera le service du couronnement, dans un communiqué.  La défunte mère de Charles, la reine Elizabeth II, a été ointe avec un mélange similaire d’huiles saintes il y a 70 ans. 
Son épouse, Camilla, sera également ointe du mélange lors de la cérémonie du 6 mai. « Depuis le début de la planification du couronnement, mon souhait est qu’une nouvelle huile de couronnement soit produite à partir d’huile d’olive du mont des Oliviers », a déclaré Welby. « Cela démontre le lien historique profond entre le couronnement, la Bible et la Terre Sainte. » Il a ajouté que les anciens rois jusqu’aux monarques actuels avaient été oints d’huile « de ce lieu sacré ». 

Le roi Charles III s’est rendu à Jérusalem en tant que prince de Galles en 2020.

Elizabeth II du Royaume-Uni s’est éteinte le 8 septembre. Si elle n’est jamais venue en Terre Sainte, son fils – le roi Charles III – s’y est rendu en tant que Prince de Galles et a des liens serrés avec le Moyen-Orient.

 

Au décès de la reine Elizabeth II l’archevêque anglican de Jérusalem, Mgr Hossam Naoum, a rendu grâce pour la vie de la reine Elizabeth II, reine du Royaume-Uni et gouverneur suprême de l’Église anglicane. Le service commémoratif s’est tenu à la cathédrale Saint-Georges le Martyr à Jérusalem. Et ce, en présence notamment de représentants des Églises de Jérusalem, du consul général britannique à Jérusalem, de l’ambassadeur britannique à Tel-Aviv, des consuls généraux d’Australie, de France, de Grèce.
En hommage aussi, la mairie de Tel Aviv et les remparts de Jérusalem ont été illuminés aux couleurs britanniques après le décès de la reine. Il convient cependant de rappeler qu’Elizabeth II, montée sur le trône quatre ans après la fin du mandat britannique en Palestine, n’a jamais mis les pieds en Israël et dans les Territoires palestiniens. Cela a été vu comme une sorte de boycott ambigu de la part de celle qui a visité plus de 120 pays, notamment à plusieurs reprises au Moyen-Orient, comme en Jordanie et en Égypte voisines. Un responsable du gouvernement britannique déclarait au Telegraph, en 2015, sous couvert d’anonymat, que « tant qu’il n’y aurait pas de règlement de la question entre Israël et l’Autorité palestinienne, la famille royale ne pourrait pas vraiment s’y rendre ».

Le prince Philip, époux de la reine, s’est quant à lui rendu en Israël, en 1994, à titre privé, pour honorer sa mère, la princesse Alice de Grèce, déclarée à titre posthume « Juste parmi les Nations » et inhumée sur le mont des Oliviers à Jérusalem.

Charles III – alors prince de Galles – s’était, pour sa part, rendu en Israël en 1995 et en 2016 pour assister aux funérailles de l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et de l’ex-président israélien Shimon Peres. Ces séjours n’étaient cependant pas des visites royales officielles.

En 2018, le prince William, alors deuxième dans l’ordre de succession, avait été le premier membre de la famille royale à effectuer une visite officielle dans l’Etat hébreu pour le 70e anniversaire de l’indépendance d’Israël, et dans les Territoires palestiniens. Un événement considéré comme la levée d’une sorte de boycott non officiel.

Le roi Charles III : premier chef d’Etat britannique à fouler la Terre Sainte ?

En 2020, alors fils héritier de la reine, le désormais roi Charles III, a effectué sa toute première visite officielle en tant que prince de Galles en Terre Sainte. Il s’est en effet rendu en Israël pour le 5e Forum mondial de la Shoah, organisé pour marquer les 75 ans de la libération du camp de la mort nazi d’Auschwitz. A cette occasion, il a été reçu par le Président israélien et s’est adressé aux dirigeants mondiaux réunis pour l’occasion à Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem. « Les leçons de la Shoah restent pertinentes de nos jours. 75 ans après la libération d’Auschwitz-Birkenau, la haine et l’intolérance guettent le cœur humain. Cette haine se déguise et cherche sans cesse de nouvelles victimes », avait-il alors déclaré. Au cours du même voyage, le lendemain, le prince Charles a visité la basilique la Nativité dans la ville palestinienne de Bethléem et a rencontré le président Mahmoud Abbas. Il a alors déclaré avoir prié pour « une paix juste et durable » et avait aussi confié avoir eu le cœur brisé à la vue des « souffrances » et « difficultés » des Palestiniens. Ces propos constituaient, avait alors commenté le journal britannique Sky News, « la plus grande manifestation de soutien qu’un membre de la famille royale ait jamais [témoignée] envers les Palestiniens ». Reste à savoir aujourd’hui, si après avoir accédé au trône, le roi Charles III sera le premier chef d’Etat britannique à visiter la Terre Sainte.

Un chef de l’Église anglicane, ami du Moyen-Orient, ouvert au dialogue interreligieux…

Aussi, ce n’est un secret pour personne, le roi Charles III, depuis de longues années avant de monter sur le trône, cultive des relations fortes avec les pays du Moyen-Orient. Son dernier voyage dans la région date de novembre 2021, en Jordanie et en Egypte. Là, le prince Charles a salué le travail du royaume hachémite dans l’accueil des réfugiés de Syrie et d’Irak. Au Caire, le prince s’est montré ouvert au dialogue interreligieux en déclarant qu’il croyait « de tout cœur que des hommes et des femmes responsables devaient travailler à restaurer le respect mutuel entre les religions, et que nous devions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour surmonter la méfiance qui empoisonne la vie de nombreuses personnes ». A noter qu’en 2015, la presse avait rapporté que le prince avait passé les six mois précédents une visite dans la région à apprendre l’arabe avec un professeur, afin de pouvoir lire le Coran dans sa langue originale.

… et soutien des chrétiens d’Orient

Le prince Charles s’est aussi plusieurs fois prononcé sur le sort des chrétiens d’Orient. En 2014, dans une vidéo diffusée sur le site du journal The Telegraph, il avait partagé ses préoccupations : « C’est une tragédie indescriptible de voir aujourd’hui la menace qui pèse sur le christianisme au Proche-Orient, une région où les chrétiens vivent depuis 2000 ans (…) avec des gens de différentes croyances vivant en paix depuis des siècles » Il avait alors appelé « les gouvernements à assurer le droit des gens à pratiquer leur religion ». Il s’était exprimé déjà en décembre 2013 à Londres, à l’occasion de l’Avent, devant des responsables religieux orientaux, chrétiens et musulmans. En décembre 2018, à l’abbaye de Westminster à Londres, le futur roi a aussi prononcé un discours de soutien pour les chrétiens persécutés au Moyen-Orient. Plusieurs autres déclarations concernant les chrétiens persécutés viennent s’ajouter à ces prises de parole de celui qui est désormais chef de l’Église anglicane.

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