Washington redoute les capacités de cyber-guerre de Jérusalem, et veut des gages de non agression.

Israël cherche à montrer patte blanche depuis la mise à l’index par le Département américain du commerce des sociétés-sœurs NSO et Candiru spécialisées dans le cyberoffensif.

Des envoyés du ministère israélien de la défense à Washington tentent désespérément de discuter directement du dossier NSO à la Maison Blanche mais, selon nos informations, ils n’ont pour le moment pas encore réussi à le faire. Pour Jérusalem, il devient urgent de lever la mise à l’index par le Département américain du commerce des sociétés sœurs spécialisées dans le cyberoffensif NSO et Candiru.

Cet effort vient en parallèle de celui des sociétés elles-mêmes, qui attendent toujours de pouvoir présenter leur cas légal devant le Département du commerce. Si elles affirment être confiantes, la difficulté à se faire retirer de la liste des groupes bannis sur le territoire américain est encore montée d’un cran depuis que Washington a confirmé début décembre que des traces du logiciel phare de NSO ont été retrouvées dans les téléphones de plusieurs de ses diplomates. La plainte d’Apple en ce sens contre la société ne fait qu’amplifier le mouvement. Pour les juristes des sociétés, la question reste de savoir si Washington va traiter à la même enseigne ses propres opérateurs privés de cyber-renseignement, actifs dans le Golfe.

Timide damage control israélien

Dans un geste de bonne volonté, la défense israélienne vient de changer quelques discrets termes dans les nouveaux formulaires d’export de matériel sensible, ses end-users certificates, qu’Intelligence Online a pu consulter. Censé être dédié à la lutte contre le terrorisme et la criminalité, un cyberproduit israélien ne pourra pas, selon la nouvelle nomenclature, être utilisé pour des cibles exposant une opinion ou critiquant le gouvernement acheteur. Une manière de tenter de maîtriser les dégâts causés par les révélations d’ONG, emmenées par Amnesty International, sur les traces du logiciel Pegasus dans les téléphones d’opposants dans différents pays.

Ces addendas dans les end-user certificates interviennent après que le ministère a déjà réduit la liste des pays (de 102 à 37) pouvant se passer de licences d’autorisation de « marketer » les produits – et ce, comme Intelligence Online l’a relevé, même si cela n’empêche pas de décrocher des autorisations d’exportation finales à ces mêmes pays. Cependant, la nouvelle politique restreint la visibilité commerciale des firmes : au salon dédié ; l’ISS de Prague, qui s’est tenu début décembre, les stands des sociétés israéliennes les plus en pointe comme Candiru ne pouvaient plus exposer beaucoup de matériel marketing.

Le secteur cyber-offensif israélien s’inquiète de savoir si la politique en germe à Washington contre les entreprises du secteur va, à l’avenir, heurter le marché. Celui-ci pèse aujourd’hui plusieurs centaines de millions de dollars chaque année dans le pays.

IOL

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