CHeMiNi: le Mishkan rachète la faute du veau d’or (vidéo)

Moïse, pendant sept jours enseigna son frère Aaron et ses 4 fils les tâches incombant au Cohen Gadol et tous les autres travaux du Cohen tout au long de la semaine ainsi que tout ce qui devait être fait dans le Mishkan tout au long de l’année.

Puis, cette semaine d’entraînement écoulée, c’est avec entrain, ferveur, piété et avec un grand bonheur, qu’investis et parés de tous leurs atours que les Cohanim prirent leurs marques pour se montrer dignes de l’honneur qui leur fut fait de rendre Son culte à l’Éternel, Maître de l’Univers.

Nous savons d’ores et déjà que certains faits de l’histoire universelle et de l’histoire juive se reproduisent au long des millénaires puis des siècles car les hommes ne sont que des êtres de chair et de sang et sont toujours « piégés » par des fautes qui prennent parfois de très longues périodes avant de pouvoir être rachetées.

Nous avons déjà évoqué cette question lors des différents commentaires précédents. Cependant, de très nombreux Sages se sont étonnés de certains points et ont posé les réponses de manière claire montrant de manière tout aussi claire combien nos actes se doivent d’être ordonnés pour ne pas avoir à pâtir de conséquences inévitables.

Ainsi, cette péricope de Shemini entraîne la pensée très loin : en effet, il est question donc de l’inauguration du Mishkan, le 1er Nissan.

De la plume de tous les exégètes ce jour fut le plus merveilleux pour HaShem depuis le 1er jour de la Création du Monde. Or, comment se fait-il qu’en ce jour la vie de Nadav et Avihou fut ravie ?

Les prestigieux exégètes tels que furent, Rabbi Moshé HaDarshan, le Kli Yakar, le Oznayim la Torah, le Méshekh Hokhma, mettent l’accent sur la mort des deux fils d’Aharon.
En effet, lorsque le feu sacré enveloppa les deux jeunes Cohen, Moïse, s’exprima avec gravité envers son frère, Cohen Gadol, en lui faisant remarquer que les deux jeunes-gens étaient d’une dimension spirituelle à la leur : Moïse et Aharon, car, dit-il, leur mort témoigne de ce fait puisque la vie d’Aharon fut préservée bien qu’il y eut chez lui un manquement lorsque, dans l’espoir de gagner du temps pour que Moshé revienne, il demanda de l’or pensant que tout rentrerait dans l’ordre dans un court laps de temps. Or, cette faute d’Aharon fut partielle car il n’avait pas réellement l’intention de faire une idole.

Les exégètes cités plus haut expriment leur étonnement ainsi : pour quelle raison, ce jour grandiose que fut ce huitième jour ou jour de l’inauguration du Tabernacle dût-il être assombri par le deuil des enfants d’Aharon ? Toutes les réponses ramènent au camp du Mont Sinaï où Aharon demanda au peuple – désirant fort une statue – d’aller chercher de l’or, pensant ici gagner suffisamment de temps afin que Moïse puisse revenir au camp et remettre les choses en ordre. Le zèle ou l’excès de zèle ne peuvent tout absoudre. Et faire plus qu’il n’est nécessaire n’est pas non plus pardonnable.

Cependant, Aharon ne put imaginer que les hommes reviendraient chargés d’or en un laps de temps si court. Il en résulta que la faute d’Aharon fut jugée partielle car, en effet, il s’exprima, par la parole, en demandant l’or mais l’intention de faire une idole ne l’effleura pas.

La faute en revint à Mikha qui, présent au moment où Moshé inscrivit sur une feuille d’or les mots « alé shor » taureau monte , lorsque Moîse voulut retrouver le sarcophage dans lequel étaient enfermés les ossements de Joseph le Tsadik, et cette « tasse » d’or fut récupérée par Mikha qui jeta dans la masse d’or fondu aux pieds d’Aharon et alors, surgit un veau d’or.

Lorsque, réapparaissant au Camp des Bené Israël, après avoir séjourné 40 jours et 40 nuits sur le Mont Sinaï, dans les nuées, Moïse vit le peuple s’adonnant à un spectacle affligeant d’hommes et de femmes ayant oublié en un instant ce qu’ils avaient entendu lors de la dédicace de la Loi : NE PAS AVOIR D’AUTRES DIEUX QU’HASHEM, il s’écria : « MI LEHASHEM ELAÏ » (que ceux qui sont pour HaShem me rejoignent) or, là, en cet instant, qui furent ceux qui rejoignirent Moïse ? Qui furent ceux, qui, motivés par un zèle inouï rejoignirent Moïse ? Seuls, les enfants de la tribu de Lévy, s’élevèrent contre ceux qui étaient en train d’entraîner les plus faibles vers la déchéance spirituelle. Cette faute du veau d’or est appelée aussi différemment HETE HASHNIYOUTH. Ce mot SHNIYOUT vient du mot SHENI (deuxième).

Quelle est donc cette signification ? Nous allons faire un saut en arrière, un saut de 2411 ans !!! Lorsque le 1er jour de la Création fut terminé, nous lisons qu’HaShem a vu que c’était bien et « JOUR UN ».

A ce sujet beaucoup de commentaires s’étalent dans les divers houmashim et, l’un d’entre eux attire notre attention : c’est que le deuxième jour de la Création furent créées les armées célestes avec les Anges et donc, aussitôt ont été créées les divergences d’opinion, si je puis m’exprimer ainsi, et ces êtres purent également donner leur avis… ce fut le deuxième jour. Car, il y eut autre chose que l’Unicité de D…..

Plusieurs jours plus tard, le sixième jour, lorsqu’apparurent sur la Terre les animaux et Adam et Hava (Eve), dès le moment où le serpent sut habilement faire naître en Adam et Hava le doute quant à HaShem et l’arbre de la connaissance, apparut alors le HETE HASHNIOUTH ou la faute de la dualité ou encore la grave faute de la pluralité dans la croyance. En effet, lorsque le serpent entreprit de détourner Adam et Eve et de les inciter à désobéir à D. il induisit en erreur le premier couple de l’univers en diffusant de fausses notions sur l’éternité et l’unicité de HaShem. Et, donc, il introduisit le doute en sous entendant qu’il n’y avait pas Unicité mais pluralité, en « polluant » Eve et en faisant apparaître la mort dans le monde terrestre.

Par l’œuvre d’élaboration du Mishkane, HaShem voulut ôter définitivement la notion de « sacralisation » du taureau en sacrifice et l’illustration de l’idole qu’ils voulurent construire.
C’est ainsi qu’apparut le « tahash » ou licorne avec une seule corne et pas deux comme le bœuf.

La dualité a apporté à l’humanité, la division/ le désaccord et le désordre. Le zèle dans toutes sortes de choses a apporté la violence. C’est ainsi que lorsque Shimon s’est joint à Lévy pour venger l’honneur de leur sœur, le désordre et la violence sont apparu et, lorsque Shimon a révélé son manque d’adhésion aux Léviim, il s’en est suivi une réelle mise au point dans la façon de venger l’honneur d’HaShem : lorsqu’ après l’épisode des filles de Moav venues semer l’impudicité chez les Bené Israël, c’est Pinhas (petit-fils d’Aharon, de la tribu de Lévy, donc), qui rétablit l’ordre en embrochant Zimri ben Salou (de la tribu de Shimon)et Kozbi bat Tsour.

Le zèle ne se remarque que dans la découverte des unions interdites (guilouy ârayoth) ou dans l’idolâtrie (âvoda zara). Cela se vérifie également lorsque l’épidémie se propagea parmi les Bené Israël, où la mortalité se remarqua dans la tribu de Shimôn car ils n’étaient pas animés du même zèle désintéressé que les Bené Lévy.

L’inauguration du Mishkane représentait, en conséquence, une sorte de rachat de la faute du veau d’or et du même coup la faute de la dualité fut éradiquée.

Caroline Elishéva REBOUH.
MA Hebrew and Judaic Studies

CHABBAT PARA

 Lue le Chabbat qui suit Pourim

Chabbat Para, qui décrit le processus de purification par la vache rousse (Nombres 19,1-22).

Chabbat Para précède toujours chabbat Hahodech, chabbat précédant Roch Hodech Nissan.

Ainsi, on lira comme maftir de chabbat para, les lois concernant la vache rousse. Pourquoi cette lecture, avant Roch Hodech Nissan ?

A l’époque du temple, chacun avait l’obligation de se purifier de l’impureté venant d’un mort, avant l’arrivée du 14 Nissan, jour du sacrifice pascal.

Seules les eaux lustrales (cendres de vache rousse mélangés à de l’eau vive) pouvaient servir à cette purification. C’est pour rappeler à la communauté ceci, que fut instauré chabbat para.

De nos jours, bien que le temple soit malheureusement détruit, cette paracha est tout de même lue. L’étude des lois de la vache rousse nous sera comptée comme si nous avons fait l’effort de nous purifier, afin d’accomplir le pèlerinage de pessah. Le rite de purification grâce à la vache rousse est un rite très minutieux, même s’il demeure incompréhensible. Ceci démontre bien l’attachement d’Israël à la Tora. Nous bénéficierons alors d’une protection divine spéciale, Hachem nous purifiant, et nous aidant à nous perfectionner et à nous approcher de lui ! Par ailleurs, la vache rousse vient quelque part expier la faute du veau d’or (la vache étant la mère du veau).

Source

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires