LE MINISTRE DU COMMERCE CANADIEN VOIT UN GRAND POTENTIEL DE DEVELOPPEMENT DANS LES RELATIONS CANADA-ISRAËL

« L’expérience israélienne » pourrait éclairer la prise de décision économique au Canada.

Le ministre canadien du commerce, Jim Carr

Le ministre canadien du commerce, Jim Carr. (Crédit photo: MARC ISRAEL SELLEM)

 

Jim Carr, récemment nommé ministre de la Diversification du Commerce et des Ressources Naturelles, se souvient avec émotion de sa première visite en Israël au début des années 1990.

Descendant d’immigrants juifs russes arrivés au Canada en 1906, il a parcouru le pays de long en large dans une voiture de location non climatisée, dans la chaleur étouffante de l’été en Israël.

«C’était une première expérience formidable. Israël a changé, le monde a changé. Alorsje grandissais en tant que juif à Winnipeg, je mettais 10 cents dans le pushka [boîte caritative en yiddish], sachant que cela finirait par planter un arbre en Israël », raconte Carr, alors qu’il s’entretenait avec le Jerusalem Post à son hôtel de Tel Aviv mercredi.

Près de trois décennies après cette première visite dans l’État juif, Carr n’a fait d’Israël que sa cinquième destination étrangère, depuis qu’il a pris ses fonctions il y a moins de deux mois.

La visite en Israël peu après sa prise de fonctions n’est pas surprenante, étant donné que Carr identifie un grand potentiel de croissance dans les relations commerciales déjà florissantes entre Israël et le Canada.

Le commerce bilatéral a totalisé 1,7 milliard de dollars canadiens en 2017, ayant plus que triplé au cours des deux décennies écoulées, depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange Canada-Israël en 1997.

En mai, Israël et le Canada ont signé un protocole d’accords commerciaux les plus libéraux au monde à ce jour, comprenant des clauses reconnaissant les droits des femmes et l’égalité des sexes dans le commerce.

« Israël est très important pour le Canada en raison des liens personnels étroits que nous avons, entre les familles, les communautés, sur le plan politique et des valeurs que nous partageons », a déclaré M. Carr. « Nous sommes très fiers des changements que nous avons apportés à l’accord de libre-échange.

 » En 2018, les cerveaux, l’énergie et la créativité des femmes n’ont pas été utilisés à leur plein potentiel. Nous sommes très heureux de reconnaître parmi nos partenaires israéliens une telle ambition pour les deux pays. »

En plus de la CIFTA, les pays ont renforcé leurs relations commerciales en 2012 avec la mise en œuvre de l’Accord Canada-Israël de coopération bilatérale en recherche industrielle et Développement : l’accord engage les deux pays à investir 1 million de dollars canadiens par an dans la recherche industrielle.

Carr n’est pas seulement en Israël pour promouvoir le commerce canadien, a-t-il expliqué, mais aussi pour apprendre de l’excellence israélienne en matière d’innovation et de technologie et pour évaluer comment « l’expérience israélienne » pourrait éclairer les décisions économiques canadiennes.

«L’essence, l’énergie, le sens de l’esprit d’entreprise et de l’innovation, la créativité sont très forts dans ce pays. C’est un moyen très puissant de comprendre ce qui motive les individus et les groupes dans l’édification nationale. »

Au cours des dernières semaines, le gouvernement canadien a relancé les démarches de son organisme de promotion des investissements intitulé «Investir au Canada», en invitant d’éventuels investissements étrangers directs au Canada, y compris en provenance d’Israël.

« Un grand nombre des valeurs qui font la promotion du Canada comme lieu d’investissement sont partagées avec les Israéliens. C’est un endroit avec un système politique très stable, un environnement fiscal compétitif et une main-d’œuvre qualifiée et diversifiée », at-il ajouté. Les relations canado-israéliennes positives servent de plate-forme pour travailler main dans la main avec le secteur privé des deux pays, créant ainsi une richesse, une croissance et des emplois en plein développement.

Jeudi, Carr se rendra à Ramallah pour lancer le Conseil commercial canado-palestinien. Il considère sa visite comme mutuellement bénéfique, tant pour les entreprises palestiniennes que pour lui-même et sa délégation.

« Je pense que le savoir-faire canadien et la technologie canadienne peuvent aider le développement de l’économie en Cisjordanie. Je suis également là pour écouter, observer et être mieux informé.

L’empressement de Carr à écouter et à apprendre à chaque occasion reflète son rôle de membre fondateur du groupe de dialogue judéo-arabe, établi à Winnipeg en 2006. Il représente toujours sa ville natale aujourd’hui en tant que député de Winnipeg-Centre-Sud.

« Les Arabes et les Juifs se rencontreraient une fois par mois. Ils continuent à parler de choses que nous n’avions probablement jamais discutées auparavant. Nous cherchons toujours des moyens d’établir des relations de personne à personne. »

Loin du monde politique dans lequel il travaille actuellement, Carr a commencé sa carrière en tant que musicien – hautboïste et administrateur de l’Orchestre Symphonique de Winnipeg. Ses racines musicales restent pertinentes aujourd’hui comme analogie pour une coopération internationale réussie.

« Un musicien doit être discipliné et doit comprendre que la seule façon dont un orchestre peut produire de l’harmonie est de jouer ensemble – en rythme et en synchronisation. Sinon, vous obtenez la dissonance et non l’harmonie.

 » On peut utiliser cette métaphore à la collaboration dans les affaires inter-étatiques et collaborer signifie que vous êtes à l’écoute », a déclaré Carr.

PAR EYTAN HALON
 6 SEPTEMBRE 2018 02:36
Adaptation : Marc Brzustowski

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