Le marché de Noël de Bruges.  / Edouard Bride/VOIX DU NORD

L’hiver n’est pas encore à nos portes, mais le marché de Noël de Bruges fait déjà parler de lui.

À trois semaines de son inauguration sur la Grand-Place de la ville flamande, différents hommes politiques ont vivement réagi à la décision de renommer le traditionnel marché de Noël (« kerstmarkt » en néerlandais) en marché d’hiver, « wintermarkt ».

« C’est incroyable de voir comment certains veulent voir disparaître nos traditions les plus anciennes au nom du soi-disant concept de ‘tolérance’ », s’est ainsi exprimé le 28 octobre sur Twitter le sénateur Pol Van Den Driessch, du parti de droite Nouvelle Alliance Flamande (N-VA)+

« Ce nom est carrément ridicule », poursuit-il dans une interview au quotidien néerlandophone Het Nieusblad.

« Que vous soyez religieux ou non, le marché de Noël fait partie de notre culture. Il n’y a aucune raison de jeter les traditions par-dessus bord, et certainement pas sous prétexte de la neutralité. Connaissez-vous un musulman qui refuse de visiter un marché de Noël de peur d’être bousculé par les valeurs et les normes catholiques ? »

« Allons-nous en », a commenté ironiquement sur Twitter le secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations Theo Francken, également du parti N-VA, et connu pour ses déclarations polémiques en matière d’immigration.

Faire place à plus d’activités

La fédération des marchands de Bruges affirme pourtant ne pas saisir les raisons d’une telle polémique. « Avec cette dénomination, nous voulons adopter une position neutre », a déclaré l’organisateur Piet Vanderyse au quotidien Het Laatste Nieuws. « C’est déjà la deuxième année que nous utilisons cette appellation et nous ne comprenons pas d’où vient cette soudaine indignation. »

D’après les organisateurs, ce changement de nom aurait pour but d’accorder plus de place à d’autres activités hivernales, notamment sportives.

Il permettrait en outre de justifier l’ouverture du marché avant la Saint-Nicolas, le 6 décembre. « Cela ne signifie pas qu’il n’y aura plus d’esprit de Noël, tient cependant à rassurer Piet Vanderyse, il y aura des chants de Noël, une crèche et un arbre de Noël. »

Le marché de Noël de Bruges n’est pas le premier de Belgique à adopter une dénomination non religieuse : la ville de Bruxelles a par exemple opté pour « Plaisirs d’hiver ». Gand, Hasselt et Anvers, commune pourtant dirigée par le président du N-VA Bart de Wever, ont également opté pour des noms comprenant le mot « hiver ».

Un problème superficiel

Selon le philosophe de la culture Lieven De Cauter, de l’université catholique de Louvain, rien de surprenant à ce que l’évolution des traditions de Noël provoque une telle polémique.

« Nous sommes très doués pour être sensibles à des problèmes aussi superficiels », a-t-il déclaré dans une interview à Het Nieusblad. « Le marché de Noël n’est même pas une tradition flamande.

Ces étals ne sont certainement pas ici depuis plus de vingt ans », poursuit-il, avant de noter qu’une tradition peut néanmoins se développer rapidement

« Autrefois, c’était la messe du soir, maintenant c’est le marché qui fait partie des coutumes de Noël, affirme-t-il. Qu’importe le nom, ceux qui le veulent continueront toujours à l’appeler un marché de Noël. »

Pierre Sautreuil

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Batatabelkamoun

Les anciens se souviennent des calendriers où le 1er janvier était appelé « circoncision » ( logique imparable quand on pense à la judaïcité de Jésus).Cette denomination est désormais  » jour de l’an « . …Juste retour de bâton !!

fin qu'il y ai une égualiter

tout le monde sait pourquoi : parce que les musulmans ne vont pas tarder à demander le marché de l’aïd .
Bientôt les femmes devront porté le voil aussi.je donne pas 10 ans pour que la culture cato vole en éclat.vive nos politiciens.

PHIL

Puisque cela n’a pas grande importance, pourquoi alors changer de nom, si ce n’est pour faire plaisir aux pétrodollars?

Élie de Paris

La première chose que la pax romana avait entreprise était de renommer les lieux. Et pas que.
Les jours de calendriers, les mois et les années, jusqu’à ce que la langue, elle-même…
Pauvre Belgicle, deja bien Mollenbekée… Bientôt, elle tombera toute seule, sans qu’on l’ait bousculée…

Samson et dalilah.

le plus énervant c’est l’explication donnée pour ce changement de nom !!
Allons donc , Mr le philosophe : si c’est « qu’importe le nom » alors pourquoi le changer ?
Pourquoi vouloir donner un nom plus neutre ?
tout le monde sait pourquoi : parce que les musulmans ne vont pas tarder à demander le marché de l’aïd .