La dissolution, ce scénario auquel le RN se prépare.

Le parti investit des candidats à tour de bras au cas où des élections législatives avaient lieu.

Même si ce cas de figure n’est pas à l’ordre du jour, en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, le Rassemblement national se trouverait dans une situation inédite dans son histoire. Pour la première fois, il ferait campagne pour « gagner et avoir une majorité », assure Renaud Labaye, bras droit de Marine Le Pen. Les cadres RN décortiquent les sondages et planchent sur la structure d’une hypothétique campagne législative.

Tout est prêt. Enfin presque. La commission d’investiture du Rassemblement national, présidée par Jordan Bardella, le président du parti, avec la présence permanente de Marine Le Pen, enchaîne à un rythme hebdomadaire ses réunions. Le sujet du moment ? La dissolution, évidemment, et les investitures des futurs candidats en cas d’élection législatives anticipées. Tous les sortants seraient évidemment reconduits. Et selon plusieurs cadres du mouvement frontiste, le reste est pratiquement bouclé. Il y avait du travail : 488 circonscriptions à pourvoir.

Le RN de Marine Le Pen se prépare activement, au cas où, tout en regardant passivement la situation se dégrader sous ses yeux. Mais est-ce que tout doit être prêt aussi vite ? C’est la question que se posent quelques élus du parti à la flamme. Un élu est sceptique : « Cela ne sert à rien d’aller trop vite dans les investitures. Il faut pouvoir être souple. Peut-être que des personnalités voudront nous rejoindre, et il faudra leur trouver de la place. Que se passera-t-il si on doit désinvestir un militant pour un profil d’ouverture ? Cela va créer du ressentiment, forcément, et donc des problèmes ». Voilà une différence d’approche, une de plus, entre le parti et le groupe parlementaire RN. Jordan Bardella veut que son « plan Matignon » soit finalisé au plus vite, quand les proches de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale plaident pour davantage de flexibilité.

Contacts. C’est que la députée du Pas-de-Calais rencontre beaucoup de monde. Sébastien Chenu, député du Nord, vice-président de l’Assemblée, fait jouer à fond son réseau. Il a notamment organisé une rencontre entre sa patronne et Sami Biasoni, un essayiste, proche de Front populaire, la revue de Michel Onfray. Le rendez-vous avait été pris au Bourbon, la brasserie voisine de l’Hémicycle, à la vue de tous. Une preuve de plus que Marine Le Pen « fait de moins en moins peur », constate un proche. Ils ont parlé de « wokisme », de la gauche, mais pas de législatives cette fois-ci, contrairement à d’autres rendez-vous plus secrets. Traduction aussi : il ne faut pas que le RN reste dans son entre-soi lors d’hypothétiques élections législatives anticipées. Il faut ouvrir le mouvement, pointent des députés RN.

« On voit maintenant que l’on grappille des voix chez LR. Et cela ne peut profiter qu’à nous ! »

En cas de dissolution de l’Assemblée nationale, le Rassemblement national se trouverait dans une situation inédite dans son histoire. Pour la première fois, il ferait campagne pour « gagner et avoir une majorité », assure Renaud Labaye, bras droit de Marine Le Pen au Palais Bourbon, et secrétaire général du groupe RN. En 2012, la campagne législative ne pouvait être que mineure : Marine Le Pen ne s’était pas qualifiée pour le second tour. En 2017, le désastreux débat face à Emmanuel Macron avait enrayé les espoirs frontistes de faire élire un maximum de députés. En 2022, Marine Le Pen ne pensait pas possible de faire entrer plus de 80 députés RN à l’Assemblée. Elle avait donc lancé sa campagne tardivement et sans espoir, au contraire de Jean-Luc Mélenchon, qui avait demandé à être élu Premier ministre. Cette fois-ci, l’ambiance sera différente.

Son entourage a détricoté le dernier sondage évoquant une dissolution et une élection, celui de l’Ifop, dans la dernière édition du JDD. Si le premier tour des législatives avait lieu dimanche, le RN arriverait en tête avec 26 % des voix, à égalité avec la Nupes de Jean-Luc Mélenchon, et loin devant la majorité présidentielle, avec 22 %. Un proche de Marine Le Pen voit dans ces résultats « l’amplification réussie de nos cibles de la présidentielle, qui étaient le seul axe pour contrebalancer les retraités » qui reste un électorat « intouchable » pour le RN. Le parti à la flamme est en tête chez les actifs (30 %), les classes populaires (39 %) et parmi les chefs d’entreprise, il fait jeu égal avec la majorité présidentielle et la Nupes, tous à 22 %. L’électorat des retraités n’est d’ailleurs pas si inatteignable, puisque 22 % d’entre eux pourraient voter RN, contre 33 % en faveur de la majorité présidentielle.

Cohabitation. C’est ce que les proches de Marine Le Pen appellent le « peuple de droite ». Franck Allisio, député RN des Bouches-du-Rhône, ex-cadre UMP, rappelle souvent qu’au second tour des législatives de 2022, le RN avait été en duel avec Les Républicains dans 23 cas. Le parti de Marine Le Pen n’avait pu l’emporter que dans deux circonscriptions : celle de Franck Allisio, face au député sortant Eric Diard, et celle de Laurence Robert-Dehault face au député sortant François Cornut-Gentille, dans la Haute-Marne. « Ce genre de duel a toujours été difficile pour nous, on ne pouvait pas profiter d’un réflexe anti-Nupes ou anti-Macron », explique un député RN. Les caciques frontistes imaginent que la situation sera bien différente aujourd’hui après les fractures LR sur la réforme des retraites. « On voit maintenant que l’on grappille des voix chez LR, constate un stratège RN. Et cela ne peut profiter qu’à nous ! »

« Je n’ai aucune inquiétude : le parti sera prêt en cas de dissolution. On l’a bien vu pendant la présidentielle, on est capable de faire une campagne sans argent. Le vrai problème du parti, c’est de le faire exister hors campagne électorale ! »

L’état-major frontiste planche sur les côtés pratiques d’une éventuelle campagne législative. « Je n’ai aucune inquiétude : le parti sera prêt en cas de dissolution, croit savoir un proche de Marine Le Pen. On l’a bien vu pendant la présidentielle, on est capable de faire une campagne sans argent. Le vrai problème du parti, c’est de le faire exister hors campagne électorale ! ». Le mouvement frontiste a l’habitude de produire des documents de campagne (affiches, professions de foi) sans moyens, surtout que les candidats frontistes surferont sur l’image de Marine Le Pen pour pouvoir être élu.

D’autres commencent à réfléchir à la stratégie de campagne. « Il est clair que l’on ne pourra pas proposer uniquement le programme présidentiel de Marine Le Pen, déjà parce qu’on sera dans une situation de cohabitation s’il y a une dissolution et que l’on gagne », pointe un cadre RN, qui explique que, par exemple, il ne sera pas possible de promettre alors un référendum sur l’immigration, un des points phares du programme mariniste, puisque « c’est le chef de l’Etat qui peut décider de cela ».

 Par Paul Laubacher

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Marco 22

Je constate que cela fait un p’tit moment qu’on ne voit plus de commentaires de « Galil » et je me pose des questions !

Galil, si vous lisez ce commentaire, tout va bien ?

Franck DEBANNER

Commentaire général, et réponse à Asher COHEN.
C’est devenu clair avec la tentative de CLINTON, voulant à tout prix l’apparition d’un enclos à déchets en Israël, dans le prolongement de la malédiction d’Oslo. Aujourd’hui, il n’y a plus ni droite, ni gauche, correspondant aux définitions de notre jeunesse dans les années 50-60.
Aujourd’hui, partout dans le monde, surtout dans le monde occidental, c’est une lutte à mort entre les « mondialistes-écolo-woke » d’un côté, et les patriotes, populistes, identitaires de l’autre. ימח שמום, les déjections pour le maintien de la dictature des rats de palais du bagats sont les nouveaux ennemis des Juifs, exactement comme le furent les nazis, et comme le sont toujours les déchets nazislamistes. Ce n’est pas par hasard, si le robinet de bidet,macrotte et le successeur d’hitler pressent Bibi pour stopper la réforme.
Alors ici en francekipu, tout ce qui participe à l’élimination, meêm seulement politique de macrotte, c’est bon à prendre.

Richard Malka

Alors que Ce gouvernement prétend vouloir reindustrialiser la France, Latécoère se délocalise….le boulot des hauts fonctionnaires donner à Mac Kinsey etc…
Djebbari prend un poste de direction dans un fond d’investissement Immobilier decarbonne etc…..
Alors rassurez vous on va innover dans l’inquisition écologique !!!!
Donc svp, europkipu, gouvkipu mais pas francekipu….France a qui ces politiques commencent à nous les briser menu maintenant !

MD545

A @Asher Cohen
Monsieur , dans quelle époque croyez vous vivre . Le temps du ghetto dans lequel vous voulez nous fermer est révolus .
Pour les religieux ,comme vous semblez vouloir paraitre et les non religieux Les vrais valeurs du judaïsme peuvent êtres appliquées partout ou cela est possible ,
Les capacités a commercer ont été acquise par nos anciens au fil du temps par contrainte et a cause de l’antisémitisme primaire des sociétés de l’époque.
Il me semble que le Juif a vocation à apporter la lumière et non pas l’obscurantisme comme vous le préconisez.

Non le JUIF n’est pas supérieur au reste de L’Humanité il vit parmi les Nations

Je me demande même si vous êtes vraiment juif et si le nom que vous avancez n’est pas un camouflage.

Richard Malka

Que pensez-vous que cette mascarade présidentielle a fait d’autre que de placer Macron entre Lepen et Mélenchon ?
A trop jouer avec le feu…..
C’est dans ce sens que j’ai toujours mis des commentaires sur le danger que Macron représenté, il a besoin de ces oppositions irréconciliables pour imposer ses diktats européens, mais de l’extrême droite à l’extrême gauche le peuple de France qui comme les juifs a su s’affranchir de ses diktats sera balayer tôt ou tard ces dilapidateurs qui détruisent durablement le pays.

Asher Cohen

Il est affligeant de voir combien des Juifs s’intéressent, et même se mêlent, de la politique de la France. Où est-il écrit dans la Bible que nos ancêtres se seraient mêlés de la politique des peuples de goyim ? Nous vivons en Diaspora comme des étrangers, inclassables dans aucune catégorie sociale, pour faire des affaires, pas pour nous mêler de politique. En quoi la politique de ces pays serait notre problème ? Les Juifs qui se mêlent de la politique de ces pays sont des manipulés, piégés par le système.

Juifs, ne donnez-pas dans le panneau de la désinformation et des propagandistes. Prenez conscience de ce qu’est la France dans la Réalité : un pays de ratés, jaloux des Juifs, pervers et corrompus, bêtes et méchants, destructeurs et lâches. Si vous vous mêlez de politique, c’est que vous vous identifiez à ces gens-là et êtes comme eux. Ce n’est pas une gloire. Ouvrez les yeux, reconnaissez, et acceptez, la Réalité de la France. Comprenez que vous n’avez rien a y gagner, et partez. Le Monde est immense.

Richard Malka

Au nom de qui parlez-vous ?
Vos propos n’engages que vous, mais franchement pour tous les gens qui consulte ce site, juif ou pas, votre commentaire n’incite pas au respect…si ce n’est pire!

Jean-Jacques Amerein

Franchement, Asher Cohen, pour qui vous prenez-vous ?
Croyez-vous vraiment être un « homme d’affaire » ?
Réveillez-vous, vous êtes en France, de quoi vous plaignez-vous ?
De ce que des Juifs parmi les plus excellents d’entre-eux militent pour l’Humanité au sein de la République Française, cela vous déplait-il ?
Mais enfin, vous considérez-vous, vous aussi, comme issu d’une « race supérieure » au reste de l’humanité ?
Merci de vous calmer dans vos déclarations insultantes et inadmissibles.