Israël : Benyamin Netanyahou peut-il vraiment retrouver le pouvoir ?

Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, est en difficulté après avoir perdu sa majorité au Parlement et après un nouvel attentat à Tel Aviv. Benyamin Netanyahou est en embuscade pour récupérer le pouvoir.

L’opération militaire israélienne menée samedi dans la ville de Jénine, dans le nord de la Samarie, ne visait pas seulement les proches du terroriste qui avait tué par balles la veille trois Israéliens à une terrasse de café de Tel-Aviv. C’était aussi une réponse politique à la volonté, clairement exprimée, de Benyamin Netanyahou de revenir diriger l’État d’Israël. Après les précédentes attaques terroristes du 22 mars à Beersheba, du 27 mars à Hadera et du 29 mars à Bnei Brak, qui ont fait onze morts au total, l’ancien Premier ministre avait évoqué l’impératif de « ramener la paix et la sécurité aux Israéliens » et déclaré qu’une « main déterminée et des actions décisives » étaient requises pour y parvenir. Pour lui, la coalition actuelle dirigée par l’ultra-nationaliste Naftali Bennett, dont la majorité dépend du soutien du parti du Mouvement islamique, en est « incapable ».
Le chef du gouvernement a beau avoir donné « carte blanche » aux forces de sécurité pour « vaincre la terreur », il n’est pas certain qu’il obtienne des résultats suffisamment vite pour écarter le risque d’un éclatement de sa coalition.

Rivalités au sein de la coalition

Comme l’écrit Ben Caspit, expert de la politique israélienne et biographe de Netanyahou, dans les colonnes du site Al-Monitor , Bennett se retrouve « confronté à un calendrier difficile ». Non seulement il vient de perdre sa majorité à la Knesset, avec la défection de l’une de ses députées en raison d’un conflit sur l’obligation de fournir du pain azyme dans les hôpitaux publics pendant la période de la Pâque juive. Mais de plus les festivités de Pessah, qui démarrent vendredi, coïncident avec le mois de Ramadan des musulmans israéliens et palestiniens, une période habituelle de tension sécuritaire en Israël.
Ce contexte rappelle à beaucoup la période qui a précédé la deuxième intifada en 2000, mais aussi la vague d’attentats des années 1995 et 1996. Déclenchée après l’assassinat du Premier ministre Itzhak Rabin, elle avait provoqué, sous les coups de boutoir déjà de Benyamin Netanyahou, la chute de son successeur Shimon Peres. Les rivalités au sein de la coalition actuelle, notamment entre Benny Gantz, ministre de la Défense issu du centre-gauche, et Yaïr Lapid, ministre centriste des Affaires étrangères, qui aurait la charge de diriger le gouvernement en cas de dissolution de la Knesset, favorise l’instabilité. Ainsi que les surenchères du camp Netanyahou avant que ne reprenne son procès pour corruption au mois de juillet.

 

Le chef de la Liste arabe unie ne s’engagera pas à renverser le gouvernement.

Le chef de la Liste arabe unie, une alliance de partis à prédominance arabe, a déclaré samedi qu’il ne s’engagerait pas à se joindre à un éventuel vote de défiance pour faire tomber le gouvernement si cela signifie aider le chef de l’opposition, le député Benjamin Netanyahu.

Le député Ayman Odeh a déclaré qu’il était encore trop tôt pour parler de la dissolution de la Knesset, bien que le gouvernement ait perdu sa courte majorité au parlement la semaine dernière lorsque le député Idit Silman, membre du parti Yamina du Premier ministre Naftali Bennett, a quitté la coalition.
Alors que la coalition ne détient désormais plus que la moitié des sièges à la Knesset, le Likud de Netanyahu cherche à rallier suffisamment de députés pour soutenir un vote de censure, déclenchant de nouvelles élections. Du coup, la Liste arabe unie, avec six sièges, pourrait se retrouver à détenir l’équilibre des forces.
Bien qu’Odeh ait déclaré que la coalition actuelle est « un mauvais gouvernement de droite » qui nuit aux Arabes israéliens, il a souligné que Netanyahu n’était pas une alternative viable à ses yeux. « Si quelqu’un pense que nous nous associerons à Netanyahu pour un vote de défiance constructif, il se trompe totalement », a déclaré Odeh lors d’une interview accordée à la Douzième chaine.

« Nous sommes les plus éloignés du Likud – c’est ce que nous étions, ce que nous resterons – surtout avec le Likud d’aujourd’hui de Benjamin Netanyahu », a-t-il déclaré. « Je pense que Netanyahu est la personne la plus dangereuse du pays. »
Odeh a noté que « personne du gouvernement ne [les] a approchés »  à la suite des récents développements. Lorsqu’on lui a demandé si son collègue membre de la Liste arabe unie, le député Ahmad Tibi, pouvait décider de voter pour faire tomber le gouvernement, Odeh a insisté sur le fait qu’aucune des factions de son parti ne romprait les rangs.
« Les six membres de la Liste arabe unie sont unis », a-t-il déclaré.
Le député Mansour Abbas, qui dirige Raam, un parti islamiste arabe qui fait partie de la coalition, a déclaré à la Douzième chaîne qu’il n’est pas garanti que sa faction fasse défection vers la coalition. « Je ne laisserai pas ce gouvernement s’effondrer, même si j’obtiens un engagement de Netanyahu. » a dit Abbas.
Silman a annoncé mercredi qu’elle quittait le gouvernement suite aux «préjudices» à l’identité juive en Israël, privant la coalition de sa majorité à un siège près.
Silman a déclaré qu’elle travaillerait pour établir une coalition de droite à la Knesset actuelle, mais a démenti les informations selon lesquelles elle aurait conclu un accord pour rejoindre le Likud. Elle a également affirmé que la coalition actuelle lui avait proposé de lui confier le poste de ministre de la Santé pour regagner son soutien, ce qu’elle a dit avoir rejeté.
La coalition – une alliance improbable de huit partis disparates – s’est efforcée de maintenir alignés d’autres déserteurs potentiel et de donner une illusion de stabilité, alors même qu’elle est au bord de l’effondrement après le départ de Silman.
Avec Silman quittant la coalition mais pas la Knesset, le gouvernement de Bennett ne détient plus que 60 sièges sur les 120. Les voies à suivre pour la coalition et la Knesset ne sont pas évidentes, une nouvelle élection étant considérée comme l’issue la plus probable, mais le calendrier reste incertain.

JForum – Times of Israël

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LCHARTIER

La coalition actuelle, il faut la comprendre, pratiquement tous les Partis ont travaillé avec Netanyahou: Liberman, bennet, Gantz, Lapid, Avodah, et d’autres et tous ont été écoeuré, qui apparemment dénonce, la pratique et refuse de travailler de nouveau avec Mr Netanyahou, il faudra un jour se poser la question, du POURQUOI………..??

Yéochoua Sultan

On tourne en rond. Netanyahou n’a jamais mené une politique de droite, dans le sens où on l’entend : poursuite des accords d’Oslo, gel de la construction, vote en faveur de l’expulsion des Juifs de Gaza et de son abandon aux forces terroristes armées, inaction vis-à-vis de l’activisme médiatique et juridique des minorités de la haine de soi de l’intérieur, imposition du couvre-feu et fermeture du système social de la Koupat Holim aux malades pendant le corona, dont beaucoup sont décédés, possibilité laissée aux Arabes de faire des émeutes dans les villes dites mixtes etc.