Benjamin Netanyahou devant la justice : un témoignage sous tension
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a comparu mardi devant le tribunal de district de Tel Aviv, marquant un moment inédit dans l’histoire politique du pays. Accusé dans trois affaires distinctes de corruption, dont l’affaire 4000, la plus grave, il a entamé son témoignage en dénonçant ce qu’il qualifie de « persécution politique » orchestrée à son encontre.
Netanyahou, qui a toujours clamé son innocence, a ouvert son intervention en critiquant la nature et le timing des accusations portées contre lui. « C’est une absurdité monumentale et une injustice flagrante », a-t-il affirmé. Son témoignage intervient alors qu’Israël traverse une période de crises multiples, entre la guerre contre le Hamas à Gaza, les tensions au Liban avec le Hezbollah et les récents bouleversements en Syrie.
Le Premier ministre a insisté sur la charge qui pèse sur ses épaules, affirmant : « Je dirige Israël sur sept fronts stratégiques, dans une période où la région connaît des changements tectoniques. »
Netanyahou fait face à des accusations dans les affaires dites 1000, 2000 et 4000 :
Affaire 1000 : Il est accusé d’avoir reçu des cadeaux de luxe de la part de milliardaires, pour une valeur estimée à 196 000 dollars.
Affaire 2000 : Il aurait négocié un accord avec un éditeur de presse pour une couverture médiatique favorable, en échange de lois affaiblissant un concurrent.
Affaire 4000 : Il est accusé d’avoir favorisé l’entreprise Bezeq Telecom à hauteur de 1,8 milliard de shekels en échange d’une couverture positive sur le site Walla.
Les avocats de Netanyahou ont dénoncé des « dossiers fragiles », soulignant l’absence de preuves directes dans plusieurs de ces cas. En juin 2023, les juges avaient même recommandé d’abandonner certaines poursuites en raison de leur manque de solidité, une suggestion ignorée par le parquet.
Lors de cette audience, Netanyahou a été soutenu par plusieurs figures politiques majeures, notamment des membres de son parti, le Likoud, et des ministres influents tels qu’Itamar Ben-Gvir et Miri Regev. Ces alliés dénoncent une instrumentalisation de la justice visant à écarter Netanyahou du pouvoir.
Le ministre de la Justice, Yariv Levin, a publiquement exprimé son soutien, déclarant : « Ce procès est une injustice. Monsieur le Premier ministre, vous êtes la voix de la vérité. »
À l’inverse, l’opposition considère ces affaires comme une preuve flagrante de corruption au plus haut niveau. Yair Golan, dirigeant de gauche, a accusé Netanyahou d’avoir plongé Israël dans une crise sans précédent pour échapper à la justice, mentionnant les multiples élections et le débat sur la réforme judiciaire.
Ce procès met en lumière les fractures profondes de la société israélienne, entre partisans d’un leader accusé d’abus de pouvoir et critiques qui voient en lui une menace pour l’intégrité des institutions démocratiques.
Alors que les audiences doivent se poursuivre à un rythme soutenu, l’issue de ce procès pourrait marquer un tournant décisif pour Israël, tant sur le plan judiciaire que politique.
Jforum.fr
![]() |
![]() |
ET SI À LA FIN DE CE PROCÈS IL N Y A AUCUNE CHARGE AVÉRÉE CONTRE NETANYAHOU QUEL SERA LE DEVENIR DES ACCUSATEURS?