« Ne va pas avec eux, ne maudis pas le peuple, car il est béni. » (Nombres, 22, 12)
C’est une bien étrange visite que reçoit Balaam en cette fin d’après-midi.
Une délégation, vient, de la part de Balak, roi de Moab, lui demander de maudire le peuple d’Israël. C’est que Balak, affolé à l’idée de voir les Hébreux passer sur son territoire, veut absolument les en empêcher. Or il sait que Balaam possède un pouvoir surnaturel et il veut l’utiliser pour réaliser ses desseins.
Balaam cependant, qui croit en Dieu, demande à le consulter avant de se décider. II ne peut agir contre la volonté de l’Éternel ; il lui faut donc connaître celle-ci. Et l’Éternel lui fait savoir qu’il ne peut être question de maudire le peuple d’Israël puisque, de par la volonté de Dieu, il est béni.
Lorsque Balak insiste cependant, et envoie auprès de lui une délégation plus importante que la première fois, Balaam, sur le conseil de Dieu, accepte de se rendre chez le roi de Moab. Mais, au grand dam de Balak, malgré les promesses royales que celui-ci lui a faites et les honneurs dont il était prêt à le combler, Balaam refuse de maudire Israël. Bien au contraire, il ne peut qu’ajouter à plusieurs reprises ses bénédictions à celles que l’Éternel déjà a accordées aux Hébreux.
C’est que le peuple d’Israël a été choisi et distingué par Dieu en vue d’une mission bien précise parmi les autres peuples. Tant qu’il reste conscient de son rôle, tant qu’il reste fidèle à l’alliance contractée avec l’Éternel, il jouit, de son côté, de la bénédiction et de la protection divines. Personne, jamais, ne réussit à transformer celle-ci en malédiction, car l’Éternel fait tout pour s’y opposer.
Bien plus, dans toute la mesure où – tout comme le fit Balaam qui, de loin observa le peuple d’Israël sous différents angles – nos ennemis mêmes nous voient fidèles à Dieu et fidèles à nous-mêmes, ils sont contraints, en toute loyauté, de désarmer et d’ajouter leurs bénédictions à celles que l’Éternel déjà nous a octroyées.
Le choix du peuple d’Israël, opéré par Dieu en Égypte, puis confirmé au Sinaï, est irréversible: » Dieu n’est point homme pour changer d’avis selon son humeur du jour » (Nombres 23, 19). C’est pour toujours que, si nous le voulons, sa bénédiction nous est acquise.