Abdelkader Merah: 20 ans pour association de malfaiteurs terroriste
Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah, est reconnu coupable d’association de malfaiteurs terroriste criminelle, mais non coupable de complicité d’assassinats. Il est condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Fettah Malki écope de 14 ans de réclusion.
Historique de la journée du jeudi 2 Novembre 2017
La cour d’assises spéciale de Paris, le jeudi 2 novembre, a reconnu non-coupable Abdelkader Merah de complicité d’assassinats perpétrés en mars 2012 par son frère Mohamed à Toulouse et Montauban.
Après s’être retirés pour délibérer peu avant 10 heures, les juges sont attendus vers 18 heures pour rendre leur verdict. Abdelkader Merah, 35 ans, est accusé d’avoir « sciemment » facilité « la préparation » des crimes de son frère en l’aidant à dérober un scooter et à acheter un blouson utilisés lors des tueries. Il est également accusé d’avoir participé « à un groupement criminel affilié à Al-Qaïda ».
Peines maximales requises. L’avocate générale, Naïma Rudloff, a réclamé les peines maximales encourues. Contre Abdelkader Merah, elle a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans et contre Fettah Malki, vingt ans de réclusion criminelle assortie d’une peine de sûreté des deux tiers.
Acquittement plaidé. La défense d’Abdelkader Merah a plaidé l’acquittement, demandant à la cour de juger « dans le respect du droit » et en constatant « l’absence de preuves » des assertions de l’accusation.
« Pardon aux familles ». Fettah Malki, un délinquant ami de Mohamed Merah, a, lui, demandé pardon jeudi aux familles de victimes en assurant qu’il ignorait les projets du tueur au scooter. « Je leur dis que je communie et compatis avec leur douleur », a déclaré le jeune homme.
Avant la délibération des magistrats, jeudi matin, Abdelkader Merah a de nouveau clamé son innocence. « Je dis et je redis que je n’ai rien à voir avec les assassinats commis par mon frère », a déclaré depuis le box l’accusé qui s’exprimait pour la dernière fois avant de connaître son jugement, attendu dans la journée.
« Et, c’est tout ce que vous avez à dire ? », a demandé le président France Zientara à Merah. « C’est tout ce que j’ai à dire M. le Président », a-t-il sobrement confirmé avant de se rasseoir.
L’autre accusé du procès, Fettah Malki, avait auparavant été plus disert dans ses derniers mots à la cour, après cinq semaines d’audiences sous haute tension. « Je voulais dire aux familles que j’ai entendu leur désolation. Je leur dis que je communie et compatis avec leur douleur », a-t-il expliqué d’une voix nouée par l’émotion.
Après cinq semaines d’audiences sous haute tension, marquées par les témoignages poignants de proches de victimes du jeune jihadiste Mohamed Merah, ce jugement est très attendu dans le contexte d’une menace terroriste persistante depuis la vague d’attentats sans précédent ayant frappé la France. France24.com
La cour d’assises spéciale de Paris a condamné jeudi Abdelkader Merah à 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Mais la cour l’a acquitté du chef de complicité des sept assassinats perpétrés en mars 2012 par son frère Mohamed.
Fettah Malki, reconnu coupable d’avoir vendu l’arme et le gilet pare-balles à Mohamed Merah en connaissant sa radicalisation, a écopé de 14 ans de prison, également pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Les peines des deux hommes sont assorties d’une période de sûreté des deux tiers.
L’accusation avait requis la perpétuité contre Abdelkader Merah et 20 ans de réclusion criminelle contre Fettah Malki.
« Les juges, et c’est leur honneur, ont résisté à la pression de l’opinion publique », a réagi Me Eric Dupond–Moretti, avocat d’Abdelkader Merah.
La cour a rendu son verdict après huit heures de délibéré, au terme de cinq semaines d’un procès sous haute tension, marqué par les témoignages poignants de proches de victimes de Mohamed Merah et un contexte pesant de menace terroriste persistante depuis la vague d’attentatssans précédent ayant frappé la France.
Mohamed Merah a « toujours été seul » au moment où il a commis ses assassinats, les 11, 15 et 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban, avant d’être abattu par le Raid le 22 mars, a souligné la cour. Et « s’il partageait bien les motivations » du jihadiste, « aucun élément de la procédure ne montre » qu’Abdelkader Merah « connaissait les objectifs visés et les crimes commis par son frère », a-t-elle ajouté.
« C’est un jugement qui devrait satisfaire les parties civiles », a commenté Me Simon Cohen, principal avocat des familles de victimes: « La cour (…) n’a pas cédé ni devant les terroristes de tout poil ni devant certaines menaces ».
Cette satisfaction était loin d’être partagée par deux figures emblématiques des parties civiles, Latifa Ibn Ziaten, mère du premier soldat tué par Mohamed Merah et Samuel Sandler, père et grand-père de trois victimes de l’école juive de Toulouse.
« On est trop naïf en France. Il faut qu’on se réveille pour protéger notre pays, pour protéger nos enfants », a réagi la première, pour qui les magistrats « n’ont pas été jusqu’au bout ».
« C’est mieux que rien mais nos enfants, eux, ont pris perpétuité. Dans quinze ans, il aura tout oublié. Nous, notre peine, notre malheur est éternel », a abondé le second.
– « Complicité délicate à qualifier » –
Mais pour Me Olivier Morice, avocat d’une famille de victime, c’est bien « une justice sereine qui a été rendue ». « Nous savions depuis le début que la complicité était délicate à qualifier », a-t-il convenu, estimant que le verdict pourrait conduire Abdelkader Merah à ne pas faire appel.
« En acquittant Abdelkader Merah du crime de complicité d’assassinats, la cour a rappelé que même dans les affaires de terrorisme les plus graves, la preuve et la règle de droit n’étaient pas reléguées au rang d’accessoires », a déclaré Me Dupond-Moretti, à sa sortie de l’audience, sous les huées.
Maître Eric Dupond-Moretti (au centre), l’un des avocats d’Abdelkader Merah, jeudi au palais de justice de Paris. Photo Laurent Troude pour Libération
L’avocat, qui avait plaidé l’acquittement, a aussi adressé ses pensées « pour le désarroi et le chagrin des victimes injustement confrontées à un faux coupable que l’on a fabriqué pour étancher leur soif de justice ».
Le Conseil représentatif des institutions juives de France(Crif) a exprimé dans un communiqué sa crainte « que les terroristes islamistes voient dans ce verdict un signe de faiblesse ». Verdict « fatalement décevant au regard des vies brisées », a réagi le président du Consistoire Joël Mergui.
De son côté, le Front national a dénoncé une décision de justice « dérisoire et incroyablement laxiste ».
Présenté comme un mentor religieux dissimulateur ayant téléguidé sept assassinats par l’accusation mais comme un bouc-émissaire expiatoire des crimes de son frère jihadiste par ses avocats, Abdelkader Merah, frère aîné du « tueur au scooter » avait clamé une dernière fois son innocence jeudi matin.
« Je dis et je redis que je n’ai rien à voir avec les assassinats commis par mon frère », a déclaré Merah, 35 ans, accusé d’avoir « sciemment » facilité « la préparation » des crimes de son frère en l’aidant à dérober un scooter et à acheter un blouson utilisés lors des tueries et d’avoir participé « à un groupement criminel affilié à Al-Qaïda ».
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Puisque nous ne sommes pas dans un état Israélien, et encore moins sur un état Américains, et que cet individu, en se servant de son frère, a fait tuer des religieux et surtout des enfants, il doit prendre au minimum une perpétuité incompressible.