LIBAN Une force conjointe armée-FSI-Sûreté générale a pris la relève du Hezbollah dans 44 points de contrôle de la banlieue sud de Beyrouth.
Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a entamé l’opération de relève par le boulevard de l’aéroport. Photo Ibrahim Tawil

« Il vaut mieux allumer une bougie que maudire l’obscurité. » C’est dans la volonté de croire à cet adage que le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a déclenché hier une opération de relève des miliciens du Hezbollah dans la banlieue sud.

Une force de 800 militaires et agents de sécurité ont participé à ce déploiement, en vertu d’un accord avec le Hezbollah mettant fin à une période d’autosécurité intensive ayant suivi le sanglant attentat de Roueiss (15 août), qui avait fait 27 morts. Un premier attentat, à la périphérie de la banlieue, avait fait 50 blessés le 9 juillet.

La première partie de ce déploiement, assurée par près de 500 agents des Forces de sécurité intérieure et de la Sûreté générale, épaulés par 300 soldats, a débuté à 15 heures, avec l’ancien boulevard de l’aéroport et les entrées de Ghobeyri et Mar Mikhaël. Les membres de la force conjointe ont progressivement pris la relève des miliciens du Hezbollah, aux 44 points de contrôle que ces derniers avaient installés. Vers 20 heures, ce premier déploiement était achevé, avec la mise en place de barrages tenus par la Sûreté générale aux accès sud de la banlieue, une première. Le déploiement devrait se poursuivre aujourd’hui et demain, avec deux nouveaux contingents mixtes de 800 agents et militaires chacun. Au total, ce plan de déploiement engagera donc 2 400 éléments.

Sous la forme d’une caserne de l’armée et de 10 postes de gendarmerie, l’armée et les FSI étaient déjà présentes dans la banlieue sud de la capitale, mais après les attentats de l’été, le Hezbollah avait décidé de prendre totalement en main le contrôle de ce qu’il considérait comme « des périmètres de sécurité ». C’est ainsi que des miliciens se sont mis à contrôler les identités et à fouiller les véhicules circulant dans ce périmètre.
Cela a suscité une réaction négative de la classe politique, poussant le Hezbollah à faire marche arrière et accepter de laisser les forces officielles reprendre leur rôle.

En outre, plusieurs frictions avec la population s’étaient produites aux barrages tenus par les hommes du Hezbollah, dont l’un avait dégénéré en accrochages avec des réfugiés palestiniens faisant un mort et quatre blessés le 9 septembre.

La fouille des autos continuera-t-elle d’être systématique, passés les premiers jours ? Photo Ibrahim Tawil

Charbel

Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, qui a supervisé le déploiement sur le terrain, a démenti hier les rumeurs selon lesquelles le Hezbollah aurait eu un droit de regard sur les noms des agents et militaires déployés. « Le Hezbollah n’a aucun droit de regard sur les FSI et l’armée », a-t-il dit, faisant exception pour la Sûreté générale. « Ne jetons pas tout de suite le soupçon les uns sur les autres », a quand même plaidé le ministre de l’Intérieur. « L’État se doit d’étendre son contrôle sur tout le territoire libanais », a-t-il ajouté.

Relancé par les journalistes sur le cas de Tripoli, M. Charbel y a déploré le manque de consensus politique. « Nous disposons à Tripoli de 300 à 350 militaires et agents de l’ordre, a-t-il dit, et n’oublions pas que 11 militaires et 2 agents des FSI ont été tués au cours des flambées de violences dans la capitale du Liban-Nord. »

Un début encourageant

Que le plan de déploiement entamé hier signe totalement la fin de « l’autosécurité » dans ce fief du Hezbollah reste à démontrer. « L’autosécurité s’éclipse, mais ne disparaît pas », estiment les plus sceptiques. Pour sa part, le parti Kataëb a décidé d’y voir « un début encourageant », tandis que Ammar Houri (Futur) y a vu « un pas dans la bonne direction ».

Pour l’analyste Paul Salem, directeur du centre Carnegie pour le Moyen-Orient, le déploiement est « positif », mais il souligne que le Hezbollah garde la main sur les décisions sécuritaires le concernant. Le Hezbollah « prend des décisions sur des enjeux sécuritaires majeurs dans le pays sans consultation (…) et il est un acteur stratégique indépendant qui agit sans considération pour la volonté de l’État ou de l’opinion publique libanaise », a-t-il estimé, dans un court entretien accordé à l’AFP.

lorientlejour.com Article original

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Elie

Il se réveille enfin le pays du cèdre ??? …lui qui n’a cessé de livrer le Liban à la vermine depuis Gémayel

alors que Ariel SHARON lui avait proposé aide et assistance….mais celui ci a EU PEUR des réactions de l’Arabie saoudite …..RESULTAT :Assassiné par le père d’Assad …………………………………………..