Jforum, vient d’apprendre le décès du Général Aharon Davidi. Peu connu du grand public, le Général Davidi n’en demeure pas moins un des héros d’Israël.

Toute sa vie fut consacrée à la défense de son pays que ce soit dans son engagement dans la fameuse Unité 101, ou en participant à la création du Volontariat Civil pour Israël.

JForum entend lui rendre hommage. Cette information nous parvient de personnes proches du Général Aharon Davidi z’al. ————-

Aharon Davidi est né en 1927 à Tel Aviv, il fut le plus jeune fils de Sarah et Lévi Davidi (Davidovici) venus en Israël en 1920 après avoir quitté Bessarabia. Il fit ses études à Tel Aviv et s’enrôla dans la Haganah dès l’âge de 14 ans puis à 15 ans au Palmach.

Durant la guerre d’Indépendance (1948) il a lutté sur le front du sud avec la Brigade Negev, où il a rencontré sa future femme, Hassida.

En 1953, Davidi s’est engagé dans le nouveau corps des parachutistes de Tsahal comme commandant de compagnie. L’année suivante l’unité était très active dans les opérations de représailles et d’autres missions dangereuses derrière les lignes ennemies. (Voir l’Unité 101 plus bas)

Davidi et sa compagnie ont soutenu l’Unité d’Ariel Sharon 101 dans le raid sur Qibya et ils sont restés des bons amis. Il a été décoré pour ses actions dans la bande de Gaza en 1955, avec la Médaille de Courage.

Durant la Campagne du Sinaï, Davidi était Lieutenant-colonel et commanda un régiment qui joua un rôle décisif dans la bataille de Mitla. De 1965 à 1968, il est colonel, et premier commandant du Corps d’Infanterie et de Parachutiste de Tsahal. Pendant la guerre des Six Jour en 1967, Davidi a ordonné les actions décisives pour capturer Sharm-el-Sheik. Quand Raful Eitan a été blessé dans l’action, ses parachutistes ont été menés par Davidi au Canal Suez.

En 1970 il a pris sa retraite comme le général de brigade du service militaire actif et a passé trois ans à l’Université de Londres où il obtient un master et un doctorat. Il s’est intéressé aux problèmes culturels de minorités chinoises.

Et a commencé à enseigner la géographie à l’Université de Tel Aviv en 1974. Trois ans plus tard, il est parti dans le Golan comme directeur de Communauté et d’Activités Culturelles du Golan et la Vallée du Jourdain. En été 1982, pendant la guerre du Liban Davidi a fondé le Sar-el, le programme de volontaire. En 2010, Davidi a reçu le Prix Moskowitz pour le Sionisme.

Davidi a vécu à Ramat Gan et avait trois enfants, 11 petits-enfants, et deux arrière-petit-enfant. Sa soeur, Rivka Davidi, était auteur et critique littéraire.

Le général Aharon Davidi est décédé le 11 février 2012. Il reste un des héros d’Israël.

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Aharon DAVIDI – Capitaine dans l’Unité 101

L’Unité 101 est la première unité de forces spéciales de l’histoire de l’armée israélienne. L’unité, qui exista entre le 28 août 1953 et janvier 1954, avait pour but de mener des opérations de représailles à l’encontre des palestiniens, après une série de raids contre les civils israéliens. Elle était dirigée par Ariel Sharon et placée sous les ordres directs du premier ministre israélien David Ben Gourion. Même si l’unité 101 connut d’incontestables succès dans la lutte contre les combattants palestiniens, elle ne parvint cependant pas à empêcher la poursuite de leurs opérations.

L’action la plus connue de l’unité 101 est l’opération Shoshana (également connue en tant que massacre de Qibya) au cours de laquelle 70 civils palestiniens moururent, le 12 octobre 1953.

Contexte

À partir d’avril 1951, les colonies agricoles israéliennes proches de la ligne de cessez-le-feu sont attaquées de manière répétée par les Syriens. Dans le même temps, les infiltrations palestiniennes en provenance de Gaza, de Cisjordanie et du Liban se multiplient. Toutes les mesures prises par Israël (établissement de nouvelles colonies le long des frontières), la Jordanie et l’Égypte (qui essayent de se conformer aux accords d’Armistice de 1949) ne parviennent pas à empêcher les opérations palestiniennes. Entre avril 1951 et l’automne 1952, 182 civils israéliens trouvent la mort.

Suite à des protestations auprès de la commission d’armistice des Nations unies restées sans effet, David Ben Gourion autorise l’armée à mener des représailles contre les Palestiniens.

En 1952, le roi Farouk Ier d’Égypte est déposé suite à un coup d’État militaire mené par un groupe d’officiers. L’un d’entre eux, le colonel Nasser, prend le pouvoir. Rapidement, il entend devenir la figure de proue du nationalisme arabe.

Dès 1953, l’Égypte soutient le mouvement palestinien et envoie des combattants palestiniens infiltrer Israël. En dépit de mesures défensives, Tsahal ne parvient pas à empêcher les infiltrations. L’armée israélienne procède alors à des opérations offensives : elle attaque les villages palestiniens mais les troupes régulières israéliennes sont peu adaptées pour conduire ce genre de missions. Lors d’une attaque contre le village palestinien de Falameh entre les 25 et 28 janvier 1953, un bataillon d’infanterie perd plusieurs fois son chemin, se trompe de cible en attaquant un village israélien, puis après avoir engagé le combat avec quelques combattants palestiniens de la Garde nationale jordanienne, se retire rapidement en raison des quelques pertes qu’il compte.

Suite à cet échec cinglant et devant l’inefficacité des raids israéliens, de nombreuses mesures sont prises par l’état-major, parmi lesquelles la fondation de l’unité 101.

Activités

L’unité 101 est fondée le 28 août 1953 par Mordechaï Makleff, chef d’état-major de l’armée israélienne, afin de mener des opérations de représailles contre les palestiniens. Le réserviste Ariel Sharon est rappelé au service actif avec le rang de major et choisi pour commander l’unité 101 qui compte selon les sources entre 20 et 50 hommes, venant essentiellement de l’unité 30 et T’zanhanim.

Ariel Sharon recrute alors les meilleurs soldats israéliens.

L’unité, spécialisée dans l’infiltration silencieuse et le combat nocturne, agit essentiellement sur la ligne verte et dans la bande de Gaza. Elle mène des opérations de représailles contre les palestiniens, notamment les civils. Elle élimine des combattants palestiniens et enlève des officiers jordaniens, égyptiens et syriens en territoire ennemi afin de les échanger par la suite.

Comme souvent dans les unités de forces spéciales, ses hommes ont à disposition un grand choix d’armes. En raison de la nature potentiellement controversée de leurs actions, les hommes de l’unité 101 ne portent ni uniforme, ni insignes afin qu’ils ne puissent être assimilés à l’armée israélienne.

Opération à El-Bureij

Immédiatement après sa fondation en 1953, l’unité entreprend une série d’opérations de représailles visant des bases et des villages qui servent de bases pour des infiltrations.

Lors de l’une de ses premières missions, l’unité attaque un camp de réfugiés à El-Bureij dans la bande de Gaza. La mission vise le colonel Mustafa Hafez, le chef des services de renseignement égyptiens dans la bande de Gaza (alors sous domination égyptienne).

Les Israéliens pensent qu’il est responsable d’un grand nombre d’infiltrations violentes en Israël. Selon d’autres sources, cette opération a uniquement pour but d’exercer des représailles contre les palestiniens. L’officier de l’ONU sur place, le major-général Vagn Bennike, décrit l’opération israélienne :

« Des grenades à main furent lancées à travers les vitres des cabanes où les réfugiés dormaient, et ceux qui fuirent furent attaqués à l’arme légère et l’arme automatique. »

Opération Shoshana

En octobre de la même année, une femme israélienne et ses deux enfants sont tués par des terroristes arabes. L’unité 101 reçoit alors l’ordre de mener une opération de représailles contre le village jordanien de Kibiah qui abrite une position de la Légion arabe.

L’unité 101 et des parachutistes attaquent le village le 12 octobre en utilisant une méthode similaire à celle employée à Ei-Bareij. 709 civils palestiniens furent tués dans l’opération.

La scène est décrite par des observateurs des Nations unies arrivés sur place deux heures après la fin de l’opération :

« Des corps criblés de balles étendus près du seuil des habitations et de nombreux impacts de balles sur les portes des maisons détruites indiquaient que les habitants avaient été forcés à rester à l’intérieur jusqu’à ce que leurs maisons fussent démolies sur eux…. Les différents témoins décrivaient de façon consistante la nuit d’horreur qu’ils venaient de vivre, durant laquelle des soldats israéliens avaient pénétré dans leur village en détruisant les bâtiments, faisant feu à travers les portes et les fenêtres à l’arme automatique et en jetant des grenades à main. »

L’attaque sur Kibiah est largement condamnée, mais Moshe Dayan, alors chef des opérations à l’état-major israélien, couvre Ariel Sharon en raison de l’efficacité que l’unité connait par ailleurs. Elle incite cependant les dirigeants israéliens à interdire à Tsahal de cibler des civils à l’avenir.

1955 – Membres de l’Unité 101 après son intégration dans le 890e bataillon de parachutistes. De gauche à droite et haut en bas : Lieutenant Meir Har-Zion – Major Arik Sharon – Lieutenant-Général Moshe Dayan (Chef d’État-Major) – Capitaine Dani Matt – Lieutenant Moshe Efron – Major-Général Asaf Simchoni – Capitaine Aharon Davidi – Lieutenant Ya’akov Ya’akov – Capitaine Raful Eitan

Dissolution de l’unité

En janvier 1954, l’unité 101 est intégrée dans le 890e bataillon parachutiste dont Ariel Sharon prend le commandement. Le bataillon continue à conduire les actes de représaillles israéliens contre les terroristes palestiniens et les arabes. Cependant, les activités de l’unité se limitent aux cibles militaires. En particulier, une vingtaine d’attaques sont menées en 1955-1956, jusqu’au raid d’octobre 1956 contre la police de Qalqilya (Opération Shomron) – une bataille contre une position tenue par la Légion arabe dans un des anciens forts de la police britannique lors de laquelle 18 soldats israéliens et une centaine d’arabes périssent.

En 1956, l’unité 202 (renommée l’année suivante 202e brigade parachutiste) est créée afin de rassembler les troupes parachutistes israéliennes, parmi lesquelles le 890e bataillon.

Perspective

L’unité 101 est la première unité de forces spéciales de l’armée israélienne. Elle a eu une forte influence sur l’évolution postérieure de l’infanterie israélienne.

C’est aussi la première unité à avoir reçu ses ordres directement du chef d’état-major de l’armée israélienne. Amnon Lipkin-Shahak, chef d’état-major de Tsahal dans les années 1990, déclare en 1998 que

« l’unité 101 constitue un chapitre important de l’histoire de la sécurité du pays parce que l’esprit de cette unité est ce qui fait la force de l’armée israélienne, même aujourd’hui. »

Membres

* Ariel Sharon
* Meir Har-Zion
* Mordechai Gur
* Raful Eitan
* Shlomo Baum
* Shimon Katcha Kahaner
* Yitzhak Ben Menahem surnommé « Gulliver » du fait de sa haute taille
* Yosselé Regev
* Zéévele Amit
* Dani Matt
* Aharon Davidi

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Le volontariat Civil en Israël

Lors de l’été 1982, en pleine guerre de Galilée, la population du plateau du Golan dut faire face à une perspective dramatique : celle de perdre l’ensemble de ses récoltes.

La majorité des hommes des villages furent appelés sous les drapeaux et dans les services de réserve de l’armée. Les récoltes prêtes à la cueillette furent perdues faute de main d’œuvre.

Le docteur Aharon Davidi, ancien chef du corps des parachutistes de Tsahal, dirigeait alors les activités culturelles des communautés du plateau du Golan.

Emu par le désespoir des habitants, il forma une équipe de recrutement comprenant plusieurs de ses amis, qui réussit à réunir en quelques semaines environ 650 volontaires Américains.
Ces premiers volontaires exprimèrent le désir que le projet soit maintenu.

Ainsi « SAR-EL », projet National des Volontaires pour Israël fut fondé au printemps 1983, en tant qu’organisation à but non lucratif et apolitique. SAR-EL, est l’abréviation de Sherut Le Israël. Service pour lsraël.

Avec les années, des volontaires d’autres pays ont pris part au projet et aujourd’hui SAR EL est représenté dans quelques 35 pays et les branches les plus importantes sont SAR EL-France en France, V.F.I. aux Etats-Unis, et SAR EL en Russie.

JForum.fr tient à rendre un sincère hommage au travail accompli par le volontariat civil en Israël. C’est une œuvre importante, car outre le soutien apporté à Israël, c’est aussi un formidable travail d’éducation et d’identification au peuple juif qui se révèle être d’une grande efficacité. Bien des institutions devraient s’inspirer de ce modèle, pour la formation de leurs cadres et de leurs membres.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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Balouka suzy

Lors d un volontariat effectue a Tel Nof en AOUT 2002.J ai eu le bonheur de rencontrer le General Davidi,un Homme d une grande humanite et sagesse.
J ai revu avec emotion la photo de groupe prise avec le General Davidi,tout de blanc vetu ,au milieu de tous les volontaires du Camp de M »ARA.

Merci pour l article.Je decouvre le vecu de Monsieur Davidi avec davantage d admiration et de respect.

Suzy Balouka

Béatrice

Je me joins à tous ces hommages, ayant aussi fait partie d’un programme de Sar El à Tsrifin au printemps 1985. Le général nous avait accueillis avec une grande bienveillance et m’avait fait l’honneur de m’affecter à la « nashqia » (arsenal) avec un couple dont j’aimerais tant avoir des nouvelles: Joffre et Ilse Chétrit. Je ne connaissais pas l’histoire si riche et édifiante de sa vie…

Alainlvy

Oui je l’ai bien connu Monsieur Davidi lors d’un volontariat en EREZT
Israel perd en ce jour UN GRAND HOMME qui avait le courage de nous dire « la honte du retrait de Tsahal du sud Liban » malgré la censure militaire
Je n’oublierai jamais ce visage aux cheveux si blancs parlant plusieurs langues qui critiquait ouvertement,tout comme moi, la mollesse des dirigeants du pays…alors que des attentats survenaient en plein coeur de Jerusalem dans restaurants et pizzerias!!!
Que le Tout Puissant veuille bien acceuilir une si grande ame en paix!
Alain Levy
Marseille

Jean

En Juillet 84 , je me trouvais dans le cadre du volontariat civil à Sri Fin et je devais le rencontrer au siège de Sar El à Jaffa .

D’une immense humilité , Davidi interrompit son travail à mon arrivée et commença l’entretien pour ne pas me faire attendre . On lui apporta le sandwich en forme de Falafel qu’il avait commandé .

Immédiatement , tel un vieux copain , il se proposa de le ….partager en deux . Il était général , de réserve certes, mais moi même n’étais ni colonel ni même israélien .

Que le Tout puissant bénisse celui qui fut ainsi le serviteur de son œuvre

Jlt

Je garde un souvenir ému du Général Davidi. Au cours des volontariats il trouvait toujours un moment pour venir nous parler et nous encourager. C’est une grande perte pour Israel et pour tous ceux qui, comme moi, admiraient son courage et sa détermination.

marcopolo

quelle perte pour israel !!!! general Davidi z »l etait brillant , je l « ai connu seulement en lisant le livre  » la guerre de six jours  » un homme tres courageux , facinant , que hachem ai son ame . amen !

Maara

C’est avec une trés grande tristesse que j’ai appris la disparition du Général Davidi.
J’ai rencontre Aharon pour la première fois dans le cadre de Sar-El en 1995. Par la suite je l’ai rencontré régulièrement plusieurs fois par an lors de volontariats.
Un homme d’une immense culture ( possédant plusieurs langues dont le Russe et l’arabe).Un sioniste taillé dans le plus pur des cristals doublé d’une extrême gentillesse.
Un grand Général, un Grand Homme, un Père nous a quitté.
Qu’il repose en Paix.
Amen