La Haut-Commissaire des Nations unies aux
droits de l’Homme, Navi Pillay, a mis en garde jeudi les groupes armés de
l’opposition syrienne devant la multiplication des exécutions en masse dans le
nord du pays, affirmant qu’elles peuvent être considérées comme des crimes de
guerre. »Au cours des deux dernières semaines, nous avons reçu des informations sur
une succession d’exécutions en masse de civils et de combattants qui ne sont
plus engagés dans les combats à Alep, Idlib, Raqa par des groupes armés
radicaux de l’opposition en Syrie, en particulier par l’Etat islamique en Irak
et au Levant (EIIL) », a affirmé Mme Pillay dans un communiqué, rappelant que
cela « peut constituer des crimes de guerre » dont les auteurs peuvent être
poursuivis par la justice.
« Si les chiffres exacts restent difficiles à vérifier, des informations
crédibles que nous avons recueillies auprès de témoins oculaires suggèrent que
de nombreux civils et combattants sous la garde de groupes d’opposition armés
extrémistes ont été exécutés depuis le début de l’année », indique le
communiqué diffusé à Genève.

L’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), lié à al-Qaïda, fait face
depuis début janvier à une offensive de coalitions de rebelles islamistes et
modérés. Ces derniers, excédés par les exactions attribuées à l’EIIL et sa
volonté d’hégémonie, ont retourné leurs armes contre leur ex-allié dans la
lutte contre le régime, dans les zones sous leur contrôle dans le nord du pays.

Selon la Haut-Commissaire, des rapports suggèrent qu’au cours de la
première semaine de janvier, de nombreuses personnes ont été exécutées à Idlib
par des groupes d’opposition armés. Le 6 janvier, à Alep, trois individus qui
étaient supposément détenus par l’EIIL dans sa base de Makhfar al-Saleheen ont
été retrouvés morts, menottés et avec des blessures par balle à la tête. Le 8
janvier, à Alep, de nombreux corps, pour la majorité également menottés et les
yeux bandés, ont été retrouvés dans un hôpital pour enfants qui servait de
base à l’EIIL jusqu’à ce que celui-ci soit contraint de battre en retraite
après un raid mené par d’autres groupes d’opposition armés. Un témoin oculaire
interrogé par le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme a identifié au moins
quatre activistes locaux des médias parmi les personnes décédées, ainsi que
des combattants affiliés à divers groupes d’opposition armés qui avaient été
capturés.

« L’exécution de civils et de personnes ne participant plus aux hostilités
constitue une violation flagrante du droit international des droits de l’Homme
et du droit international humanitaire, et pourrait constituer un crime de
guerre. Ces rapports sont particulièrement alarmants, étant donné le nombre
important de personnes, dont des civils, que les groupes d’opposition armés
sont présumés détenir », souligne la Haut-Commissaire.

« J’appelle toutes les parties au conflit à respecter de manière stricte
leurs obligations en vertu du droit international et leur rappelle que toute
personne impliquée dans des crimes graves doit rendre des comptes », a ajouté
Navi Pillay.

GENEVE, 16 jan 2014 (AFP)

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