La plus importante force islamiste combattant le régime en Syrie s’est emparée samedi de dépôts d’armes à la frontière turque appartenant à des rebelles rivaux, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Cet incident témoigne des tensions croissantes entre le Front islamique, créé fin novembre par la fusion de sept groupes islamistes, et l’Armée syrienne libre (ASL), la coalition rebelle chapeautée par l’opposition en exil appuyée par l’Occident, bien que les deux camps luttent pour la chute du régime de Bachar al-Assad.

Il intervient quatre jours après l’annonce du Front islamique qu’il claquait la porte de l’état-major de l’ASL, affirmant que ce dernier ne le représentait plus, ce qui accentue le morcellement de la rébellion.
« Après des combats nocturnes, des combattants du Front islamique se sont emparés des postes de l’état-major de l’ASL près du poste-frontière de Bab el-Hawa (dans la province d’Idleb, nord-est) et ont mis la main sur leurs dépôts d’armes », selon l’OSDH.
D’après l’ONG, il s’agit d’armes qui transitent à travers la frontière turque au profit de l’ASL. Cinq combattants ont été tués, a-t-elle ajouté, sans préciser de quel bord.
Depuis que la révolte contre le régime syrien, au départ pacifique, s’est militarisée face à une féroce répression, déserteurs et civils ayant pris les armes se sont regroupés sous l’ombrelle de l’ASL avant que des groupes, notamment islamistes, ne commencent progressivement à agir de manière indépendante.

La donne s’est compliquée davantage avec la montée en puissance de groupes jihadistes qui, tout en combattant également le régime d’Assad, se sont engagés dans des luttes et règlements de compte avec les autres groupes rebelles.
Le régime Assad affirme pour sa part combattre ce qu’il qualifie de « terroristes » dans cette guerre qui a fait plus de 126.000 morts depuis mars 2011.
Les combats et bombardements d’une violence inouïe se poursuivent au quotidien sur plusieurs fronts à travers le pays, alors que des préparatifs sont en cours pour organiser une conférence de paix internationale à Genève espérée en janvier.

Samedi, au moins 14 civils, dont six enfants et quatre femmes ont péri dans huits raids aériens de l’armée syrienne sur la ville de Raqa (nord), contrôlée par les jihadistes, selon l’OSDH.
Toujours dans le nord, le bilan des civils tués vendredi dans des raids aériens sur Bazaa s’est élevé à 20, y compris huit enfants et neuf femmes, indique la même source, qui s’appuie sur des militants et des sources médicales civiles et militaires.

Vendredi, 18 corps, dont ceux d’enfants, ont été retrouvés dans un abri de Nabak, une ville au nord de Damas que l’armée tente de reprendre, selon des militants anti-régime qui accusent l’armée de les avoir tués. L’OSDH n’était pas en mesure de préciser la date de cette tuerie.
La Coalition nationale de l’opposition a dénoncé un « massacre » perpétré selon elle vendredi par les forces du régime et des milices pro-gouvernementales.

« Les forces du régime d’Assad, ses mercenaires et ses milices sectaires, ont commis un horrible massacre vendredi matin 6 décembre 2013, dans le quartier Al Fattah, sous le contrôle du régime, à Nabak, tuant des dizaines de civils, dont des femmes et des enfants qui ont été cachés dans un sous-sol », affirme la Coalition dans un communiqué. « Après le massacre, les forces du régime ont brûlé les corps, tentant d’effacer les traces de leur crime ».
Des combats opposent des rebelles à l’armée, appuyée par le Hezbollah libanais, pour le contrôle de Nabak, l’une des dernières localités aux mains des insurgés dans la région stratégique de Qalamoun, à la lisière du Liban. Samedi, un combattant du Hezbollah a péri dans les affrontements.

Avec la prise de cette zone, l’armée s’assurerait notamment une continuité territoriale sous son contrôle entre les provinces de Damas et Homs, plus au nord.

08-12-2013/AFP

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