Duel Romney-Santorum: tous les coups sont permis ?

Le privilège a longtemps été réservé à Newt Gingrich. Mais, maintenant qu’il apparait comme le challenger n°1 dans les primaires républicaines, Rick Santorum est devenu la cible privilégiée des publicités négatives du favori, Mitt Romney. L’ultra-conservateur n’entend pas se laisser faire et la riposte n’a pas tardé. A moins d’une semaine des primaires de l’Arizona et du Michigan, et à moins de deux semaines du «Super Tuesday», la tension monte…


Rick Santorum réplique par la dérision aux attaques de Mitt Romney

Mitt Romney aurait-il peur ? Depuis son triplé du 7 février dans les caucus du Colorado, du Minnesota et du Missouri, Rick Santorum est le nouveau champion de l’électorat ultraconservateur, qui peine à se résoudre à ce que le « modéré » Mitt Romney décroche l’investiture républicaine et affronte Barack Obama lors du scrutin présidentiel du 6 novembre prochain.
Newt Gingrich, le quatrième candidat encore en course avec Romney, Santorum et Paul, mais aussi Rick Perry, Herman Cain et Michele Bachmann ont tous, à un moment, caracolé en tête des sondages avant de voir leur cote s’effondrer. Là, le contexte est différent : Mitt Romney redoute que son désormais principal adversaire, catholique fervent apte à attirer l’électorat religieux conservateur, engrange des victoires dans l’Arizona et le Michigan, le 28 février, qui le placeraient en position idéale avant le « Super Tuesday » du 6 mars, échéance clé de la campagne puisque dix Etats sont appelés à voter ce jour.

Un débat qui tourne au vinaigre

Mercredi 22 février, CNN a organisé un débat entre les prétendants à l’investiture, à Mesa dans l’Arizona. C’était la dernière confrontation avant les primaires du 28 février, pour lesquelles les sondages prédisent un duel serré entre l’ancien gouverneur du Massachusetts et l’ex-sénateur de Pennsylvanie.

Mitt Romney a multiplié les attaques dans l’espoir de bloquer l’élan de Rick Santorum. Il s’est interrogé à plusieurs reprises sur le bilan de son adversaire lorsque celui-ci était au Sénat au début des années 2000, le dépeignant comme le partisan de coûteux projets gouvernementaux. Le milliardaire mormon a pris pour exemple un projet de pont en Alaska pour 400 millions de dollar, « le pont qui ne mène nulle part », souvent pris en exemple par les républicains pour dénoncer les gaspillages de l’Etat fédéral car il n’a jamais été mis en chantier et qu’avait soutenu Rick Santorum.

Les esprits se sont échauffés et les deux hommes se sont un moment coupé la parole en refusant d’écouter l’autre, provoquant les sifflets du public.

Par spots de publicité interposés, Mitt Romney dénigre son adversaire

Cette stratégie avait fait merveille en Floride à la fin du mois janvier contre Newt Gingrich et Rick Santorum, après ses victoires, devait s’attendre à être à son tour la cible privilégiée de l’équipe de campagne de Mitt Romney. Disposant d’un trésor de guerre quasi illimité – déjà plus de 12 millions de dollars dépensés -, le « Super-Pac », le comité d’action politique du richissime mormon, inonde les écrans de télévision des Etats appelés à voter prochainement de messages visant à détruire l’image de son gênant rival. Rick Santorum y est accusé d’être un « initié » de Washington et, encore une fois, un politicien dépensier : après le « pont qui mène nulle part », le « musée de la théière »…

Newt Gingrich, l’ancien président de la Chambre des représentants, traine tant de « casseroles » que l’opération avait peu de chances d’échouer. Mais, avec Rick Santorum, c’est une toute autre affaire et cela d’autant plus que l’ultra-conservateur a pris les devants…

Rick Santorum ridiculise le « modéré du Massachusetts » avec un spot inédit

De l’avis des publicitaires, tout avait déjà été tenté dans les campagnes présidentielles américaines mais, pourtant, la Team Santorum a réussi à innover. Son dernier clip, tout simplement impensable ailleurs qu’aux Etats-Unis – imaginez en France ! -, ridiculise la stratégie de Mitt Romney qui vise à dénigrer les candidats du même parti. En bon chrétien, Rick Santorum tend l’autre joue et souligne le fait que son rival dépense en vain des millions de dollars puisqu’il se trompe de cible et il le prévient du risque de voir sa stratégie se retourner contre lui.

Mitt Romney y est comparé à Rambo, la bête de guerre, qui tire sur tout ce qui bouge… mais ne parvient pas à atteindre un portrait grandeur nature de Rick Santorum. A la fin, le sosie de Romney devient lui-même la victime de ses attaques puisqu’il se retrouve aspergé de la boue fétide qu’il s’efforçait d’envoyer.

Courageusement, Rick Santorum fait aussi référence à ce qu’il appelait son « problème Google ». En 2003, Dan Savage, un militant de la cause gay et lesbienne, avait fait en sorte que toutes recherches Google sur le sénateur de Pennsylvanie, connu pour ses positions homophobes, soit associé à un terme scatophile assez explicite. Or, le liquide utilisé par le vrai-faux Mitt Romney ressemble à la substance décrite par le terme en question…

Barack Obama, le véritable adversaire

D’après la moyenne des derniers sondages, réalisée par Real Clear Politics, Rick Santorum s’échappe au niveau national avec une avance de 5,8% (33,8) devant Mitt Romney (28%), Newt Gingrich (14%) et Ron Paul (12,2%). Pour la première fois, symboliquement, l’ultra-conservateur dépasse le champion des modérés. L’ancien sénateur de Pennsylvanie en profite pour se projeter dans le rôle du champion républicain, futur adversaire de Barack Obama. Un privilège réservé jusque-là à Mitt Romney…

jolpress.com Article original

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