« Si cette avancée se poursuit et si les combats entre rebelles et jihadistes se poursuivent, il est possible que la ville d’Alep soit menacée d’un siège », avertit l’OSDH.

Les soldats de Bachar el-Assad, à Naqarine, le 13 janvier 2014. REUTERS/George Ourfalian

SYRIE

L’armée syrienne, profitant des combats entre jihadistes et rebelles, s’est emparée lundi de plusieurs localités à l’est de la ville d’Alep, qui pourrait la conduire à assiéger la ville, selon une ONG syrienne et un porte-parole militaire.

Dans un communiqué publié lundi soir, l’armée affirme que « ses forces valeureuses en coopération avec les Forces de défense nationale (supplétifs) ont pu, à la suite d’une série d’opérations militaires réussies, prendre le contrôle total des régions de Naqarine, Zarzour, Taané, Sobayhiyé et de la colline 53 sur le flanc est d’Alep ». Le communiqué fait également état d’un « grand nombre de terroristes » tués.
« Ce nouvel accomplissement de nos forces renforce la sécurité de la zone autour de l’aéroport international d’Alep, assure le contrôle sur la zone industrielle (au nord-est) et sur les routes reliant la région d’Al-Bab à la ville d’Alep et contribue à resserrer l’étau sur les groupes terroristes présents à proximité de la ville », a ajouté l’armée.

Le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a confirmé une avancée: « L’armée, prenant avantage des combats des rebelles contre l’EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant ou Daech, lié à el-Qaëda NDLR), a réussi à prendre le contrôle de la région de Naqarine et les collines stratégiques environnantes ». « Si cette avancée se poursuit et si les combats entre rebelles et jihadistes se poursuivent, il est possible que la ville d’Alep soit menacée d’un siège et d’une coupure d’approvisionnement des quartiers rebelles du côté est de la ville », a-t-il ajouté.

Des rebelles en majorité islamistes ont lancé il y a dix jours une vaste offensive contre Daech, accusée d’exactions et de velléités hégémoniques. Ces combats ont fait près de 700 morts, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un réseau de militants et de sources médicales et militaires.

(Reportage : « Il n’y a rien en Syrie… Notre pays est le pays de la mort »)

Des combats qui continuent puisque les jihadistes de Daech ont pris le contrôle d’Al-Bab, au nord-est d’Alep, et ont exécuté 60 combattants ou prisonniers dans d’autres régions, a rapporté également l’OSDH. « L’EIIL a pris lundi le contrôle de la ville d’Al-Bab, au nord-est d’Alep, et a emprisonné des dizaines de civils et de combattants », a déclaré M. Abdel Rahmane. « Les jihadistes ont appelé, via les hauts-parleurs fixés sur les minarets, les habitants à remettre leurs armes car l’EIIL est venu pour appliquer la loi islamique », a-t-il ajouté.

Cette localité, dont le régime de Bachar el-Assad a perdu le contrôle depuis plus d’un an, a été la cible ce week-end de violents bombardements aériens menés par les troupes gouvernementales, qui ont fait 50 morts, d’après l’OSDH.

Toujours dans la province d’Alep, les rebelles ont en revanche avancé dans Jaraboulous, près de la frontière turque, selon la même source. Dans cette localité, les combattants de l’EIIL ont perdu le contrôle de la prison, ce qui a permis aux rebelles de libérer au moins 60 personnes détenues par le groupe.

En revanche, plus à l’est, l’EIIL a exécuté dimanche soir 46 rebelles islamistes d’Ahrar al-Cham, tombés dans un piège à Kantari, à 80 km au nord de Raqa. Ces combattants fuyaient en direction de Hasaka quand ils ont été abattus, selon l’OSDH.
L’EIIL a également exécuté lundi 14 prisonniers dans une région désertique à 120 km de Homs, selon la même source.

De nouveaux combats entre l’EIIL et des forces de la rébellion ont également eu lieu dans la province d’Idleb (nord-ouest), ainsi qu’à Raqa, un bastion de l’EIIL où le groupe a en grande partie repoussé ses adversaires.
La branche de l’EIIL à Raqa avait affirmé dimanche que les attaques des rebelles à son encontre visaient à satisfaire les pays occidentaux, avant la conférence de paix sur la Syrie dite Genève -2 qui doit s’ouvrir le 22 janvier en Suisse.

Lundi, les Etats-Unis et la Russie ont appelé lundi à un « cessez-le-feu » limité géographiquement avant cette conférence, une des exigences de la Coalition de l’opposition syrienne pour y participer.

Les deux puissances ont par ailleurs continué à marquer leur désaccord sur une participation de l’Iran à ces négociations, conditionnée par Washington à l’acceptation d’une transition politique par Téhéran, soutien de Damas.*

OLJ/AFP 14/01/2014

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