« Ordonne à Aaron et à ses fils ce qui suit: « Ceci est la règle de l’holocauste. C’est le sacrifice qui se consume sur le brasier de l’autel toute la nuit jusqu’au matin ».

Après réflexion sur le début de la Paracha, il nous apparait une chose étonnante: bien que le début et donc le titre de la paracha soit « ceci est la règle de l’holocauste », nous constatons par la suite que la paracha ne traite pas du tout du sujet de l’holocauste, mais plutôt de la Mitsva du prélèvement des cendres qui se sont accumulées pendant toute la nuit de la consumation par le feu des membres du sacrifice.

Il nous faut donc expliquer les raisons pour lesquelles la paracha commence par le verset « ceci est la règle de l’holocauste », sachant que par la suite, il n’est pas question d’holocauste.

Selon l’explication homélitique, nous pouvons expliquer la question en introduisant tout d’abord la notion de sacrifice en général pour en venir à la notion d’holocauste en particulier.

C’est un fait bien connu que l’offrande d’un sacrifice consiste fondamentalement à faire retourner une chose matérielle à sa racine, c’est-à-dire à la source de sa création et spécialement « le sacrifice de l’holocauste », dont son sens même signifie s’élever (ola en hébreu = monter). Car toute chose aspire à retourner à sa source et la source de la création est bien évidement son Créateur. Et c’est cela même la nature du sacrifice qui est brûlé; il se consume et s’élève vers le ciel, retourne à sa source de là où il provient.

Dans les Mitsvot que nous a ordonné l’Eternel, deux notions y sont inclues. La première, c’est la réparation et la conséquence pratique de l’accomplissement de chaque Mitsva. Réparation que seul l’Eternel connait « Car il dispose de toute science, l’Eternel, et toute oeuvre Lui est facile » (prière de ‘Hana, I Samuel II, 3), et Il sait exactement comment et combien chaque Mistva est bénéfique pour l’homme. Comme il est dit: « les Mitsvot n’ont été données que pour y associer les hommes dans leur accomplissement ».

La deuxième notion, c’est l’accomplissement pur de la volonté divine, même s’il n’y en ressortait aucune conséquence bénéfique pour l’homme. Comme un esclave accomplissant la volonté de son maître, sans connaissance et sans attente d’un résultat et d’un bénéfice de l’action qu’il accomplit. Et voici que ces deux notions s’entrevalent sans que l’on puisse savoir laquelle est la plus importante des deux. Pour cela, les Sages nous enseignent (Avot): « Sois diligent dans l’accomplissement d’une mitsva insignifiante à tes yeux comme d’une mitsva importante, car tu ne connais le salaire des Mitsvot ».

C’est-à-dire que même si tu as une mitsva que même si le côté de l’effet visible qui en découle est plus grand, voire même beaucoup plus grand que l’autre, que celui de l’accomplissement de la volonté du Roi par son serviteur, il n’y a pas de différence entre les deux. A plus forte raison, plus l’effet visible de la mitsva est petit, plus se révèle l’expression d’accomplissement sans comprendre de la volonté divine.

Voici donc maintenant que la mitsva du prélèvement des cendres semble bien moins importante par rapport à la Mitsva du sacrifice lui- même. Et si les Cohanim s’empressent de l’accompir comme s’il s’agissait d’offrir le sacrifice lui-même, c’est un signe qu’ils sont des serviteurs d’Hachem.

Car du côté du serviteur, ce n’est pas le résultat qui entraine et oblige d’effecteur le travail, mais l’essence-même de l’ordre reçu. Car celui qu’ils servent, c’est l’Eternel, pour les petits ordres comme pour les grands, car si le Tout-Puissant ordonnait maintenant de moudre de l’eau, il faudrait s’empresser avec le même empressement.

Et c’est ainsi que nous pouvons expliquer le sens du verset  » ceci est la règle de l’holocauste ». Car la nature de l’holocauste consiste, comme nous l’avons dit plus haut, à ramener chaque chose de la création à sa source, vers son Créateur. Et lors du prélèvement des cendres, l’homme accomplit un retour de lui-même à sa racine, en reconnaissant qu’il est un simple serviteur à qui rien ne lui appartient. Il s’annule complètement devant l’ordre de son Maître. En cela même consiste son élèvation, lors de l’accomplissement d’une petite chose comme d’une grande avec la même ferveur et le même enthousiasme. C’est donc bien la « règle de l’holocauste »!

http://www.torah.net/frn/parsha/03-25.htm

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