Israël est cette année l’invité d’honneur de la Foire internationale du livre (FIL) à Guadalajara, au Mexique, la plus importante du monde hispanophone, avec la présence du président Shimon Peres, d’une quinzaine d’auteurs et d’autres personnalités telles le prix Nobel de chimie Ada Yonat ou la chanteuse Noa.L’écrivain David Grossman, l’un des auteurs israéliens les plus célèbres, et une voix parmi les pacifistes de son pays, a assuré lundi que la « situation extrême » que constituait le conflit sur les Territoires disputés avait généré un « véritable paradis artistique » dans son pays.

« La situation extrême d’Israël engendre une création artistique foisonnante, pas seulement en littérature, et génère une imagination et une inventivité vraiment exceptionnelles », a déclaré l’écrivain, âgé de 59 ans, au cours d’une conférence de presse.

La dureté de la situation, l’écrivain l’a vécue dans sa chair avec la perte à la guerre de son fils Uri, un sergent de 20 ans. Il se souvient de l’époque où les attentats suicide « se répétaient chaque semaine » et où il demandait à ses enfants d’aller au collège dans des autobus différents.

« La proximité de la mort est très concrète » en Israël, a souligné David Grossman en reconnaissant que « bien qu’il ne soit pas facile de vivre cette situation éprouvante, pour un artiste, c’est réellement un paradis ».
« Quand j’écris du point de vue de l’«ennemi», j’ai soudain l’impression d’avoir le privilège de me voir moi-même avec des yeux différents, je vois des choses que les Israéliens préfèrent ne pas savoir », dit l’auteur de « Voir ci-dessous amour » (1986) et de « Une femme fuyant l’annonce ».

Inaugurée samedi, la Foire a commencé avec la remise du Prix de la littérature en langues romanes au poète, conteur et essayiste français Yves Bonnefoy et l’inauguration du pavillon israélien par M.Peres.
Lors de l’annonce de l’attribution de son prix en septembre, la FIL avait souligné que Bonnefoy, membre du Collège de France, était « considéré comme un des poètes les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle ».

Il est le premier Français à recevoir ce prix créé en 1991 et le quatrième écrivain non hispanophone à le recevoir, après les Brésiliens Nelida Piñón (1995) et Rubem Fonseca (2003), et le Portugais Antonio Lobo Antunes (2008).

En recevant son prix, le Français a souligné que pour lui « la poésie est le fondement de la vie en société ». « La société succomberait si la poésie s’éteint peu à peu, dans notre relation avec le monde », a-t-il dit devant un public de 500 personnes présente pour la remise du prix.

AFP

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