Les gardiens de la révolution arrêtent des jeunes musiciens underground et veulent les obliger à faire des aveux et des confessions télévisées

Le label indépendant Iranien Barg Music harcelé par les « gardiens de la révolution »

11 et 12 2013 décembre. nouvelles qui nous sont parvenues via le site de l’International Campaign for Human Rights in Iran :

Des agents des forces répressives des « gardiens de la révolution «  de l’IRGC ont arrêtés en octobre 2013 dernier trois jeunes hommes qui sont depuis plusieurs années, impliqués dans la production, la distribution et la promotion de groupes Iraniens de rock et de musiques alternatives Underground. Ils exercent depuis contre eux des pressions pour les obliger à : « confesser leurs fautes à la télévision » – une pratique bien connue du régime qui utilise ses deux principales chaines de télévision et propagande médiatique comme l’IRIB et Press-Tv.ir pour diffuser ce genre de « confessions » , généralement extorquées par des violences quand ce n’est pas par des tortures, comme on à pu l’observer encore récemment dans la province du Khuzestân Article original où plusieurs prisonniers politiques et condamnés à mort Arabes Ahwazis ont également été obligés de le faire en subissant les mêmes genres de contraintes*1.

Une source locale qui a suivi attentivement l’affaire et les circonstances de ces arrestations à déclaré aux journalistes et activistes du site de la Campagne Internationale Pour les Droits de l’Homme en Iran que le jeune musicien Yousef Emadi, Mehdi Rajabian et son frère qui sont les producteurs, fondateurs et gérants du label indépendant Barg Music, avaient été arrêtés le 12 octobre 2013 dernier, dans la ville de Sari, située dans le Nord du pays. Par ailleurs, selon un rapport et un article publié par le site d’opposition Kaleme news*2 Article original on à également appris qu’après leurs arrestations, les trois prisonniers avaient été transférés dans la Section numéro 2 de la prison d’Evin à Téhéran qui est celle qui est tristement connue pour être sous le contrôle des « gardiens de la révolution » de l’IRGC. Peu de temps après, Youssef Emadi était libéré sous caution, mais avec toujours la menace d’un procès et d’une lourde peine de prison pour diffusion de « musique licencieuse aux paroles contraires aux valeurs de la république Islamique d’Iran » sur un site illégal.

Selon la même source, on apprenait ensuite que quelque jours après l’arrestation des deux frères Rajabian qu’ une jeune femme nommée Azadeh.S qui travaillait également pour le site du label indépendant Barg Music, avait elle aussi été arrêtée dans la ville de Hamadan. Ces nouvelles arrestations de jeunes musiciens venant de la scène musicale alternative Iranienne Underground, semblent faire parti d’une nouvelle vague répressive de grande échelle lancée contre les jeunes acteurs de l’internet libre et contre les musiciens professionnels et amateurs dans le pays.

Mehdi Rajabian et son frère avaient fondé le label indépendant et le site internet Barg Music en 2009. Un site très visité qui est rapidement devenu un portail majeur dédié à la distribution et à la diffusion de musiques alternatives et populaires à l’intérieur de l’Iran. Au cours du mandat présidentiel de Mahmoud Ahmadinejad, le site Barg Music avait été bloqué et filtré à plusieurs reprises pour ses utilisateurs Iraniens, mais les autorités n’avaient jamais officiellement poursuivis les fondateurs du label. Ce site était uniquement actif dans le domaine de la diffusion de musique et n’était pas considéré par le régime comme un site politique « dangereux ou séditieux« . Le label Barg Music avait demandé et tenté à plusieurs reprises d’obtenir une licence d’exploitation (obligatoire dans le pays) et si la Cyber police du net Iranienne pouvait débloquer sa diffusion dans le pays, mais toutes ses demandes avaient été soit refusées ou étaient restées sans réponses officielles.

Plusieurs rapports et articles ont depuis été publiés par le site d’informations proche de l’opposition Kaleme News qui nous apprennent que la scène musicale Underground et alternative Iranienne et ses activistes (musiciens, artistes , créateurs de labels indépendants, graphistes; web masters , vidéastes et illustrateurs), sont l’une des nouvelles cibles d’une « campagne de moralisation de la société » orchestrée en haut lieu par des agents appartenant au corps d’armée des « gardiens de la révolution » de l’IRGC en coordination avec des brigades de la « Police de la Moralité ». Et que les gestionnaires du site Barg Music, avaient été soumis à des interrogatoires sévères et qu’ils devraient avant leur procès se livrer à des « aveux Télévisés, visant à confesser leurs fautes« .


Le rappeur Amir Tataloo peu de temps avant son arrestation

La semaine dernière, le célèbre musicien et rappeur populaire Iranien Amir Tataloo*3 Article original avait été arrêté et détenu pendant plusieurs jours avant d’être libéré sous caution en attendant son procès. La section la « Police de la moralité » Iranienne, n’a d’ailleurs pas caché qu’elle avait pris l’initiative et la responsabilité de lancer ces campagnes d’arrestations, l’un de ces commandants en chef le Colonel Massoud Zahedian à récemment déclaré sur le site de l’agence de nouvelles de l’ ISNA News, que son unité avait été spécialement chargée d’identifier et de lutter activement contre toutes les « activités illicites », de musiciens Underground iraniens qui produisent leurs travaux dans le pays en se servant de chaînes de télévision par satellite étrangères, pour les distribuer et les diffuser dans le pays.

Depuis la création de la « république islamique d’Iran » intervenue après la révolution de 1979 confisquée par les Mollahs réactionnaires avec l’aide de l’Occident, les musiciens Iraniens ont besoin d’une autorisation légale, émise après examen et audition de leurs musiques et de leurs textes devant des commissions de « responsables culturels » du gouvernement, s’ils veulent pouvoir jouer leur musique, organiser des concerts, produire des albums des Cds ou distribuer des DVD de vidéos musicales. Ce contrôle gouvernemental de toutes activités et productions musicales est tellement rigoureux et moraliste que seuls certains genres de labels dûment sélectionnés et « triés sur le volet » par le régime et son « ministère de la culture » sont aptes à recevoir des licences de production et d’activités.

Dans de telles circonstances les jeunes musiciens Iraniens de rock et de musique traditionnelle sont contraints de rester dans ce qu’on appelle l’Underground et de jouer quasi clandestinement, chaque fois qu’ils se produisent sur scène. Il y a toujours de grands risques d’arrestations pour eux et leurs publics. De même les rares groupes qui arrivent péniblement à obtenir des licences de concert n’ont jamais aucune garantie de pouvoir jouer en toute sécurité, tant leurs apparitions publiques sont chaque fois sévèrement contrôlées par les forces de la « Police de la Moralité« . Lors d’un concert privé du groupe métal Dawn of Rage qui avait eu lieu en aout 2013 dernier; dans un théâtre public de Téhéran, tous les musiciens du groupe ainsi que 200 de leurs invités avaient été arrêtés, après saisie et confiscations de leurs matériels de sonorisation et de leurs instruments de musique.

Publié le décembre 14, 2013 par soliranparis Article original

Voir aussi sur

http://www.iranhumanrights.org/2013/12/bargmusic/ Article original

Notes voir sur

-*1: http://www.ahwaziarabs.info/2013/12/two-more-ahwazis-face-death-in-rouhanis.html Article original

-*2: http://www.kaleme.com/1392/09/20/klm-167823/ Article original

-*3: http://www.iranhumanrights.org/2013/12/amir-tataloo/ Article original

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