De nos jours, tous les mariages ne finissent pas heureux. Pour certains, il ne débutent même pas sous un ciel sans nuage. Surtout lorsque la mariée est agée de moins de 10 ans. Pourtant, cette coutume est de plus en plus fréquente sous d’autres cieux, d’ailleurs pas si loin de nous. Liliane Messika commente quelques fait concrets. Et cela nous fait un article saignant. Mariage, de 10 à 90 ans

Parmi les « informations » récurrentes concernant Israël se trouvent quelques poncifs largement véhiculés par les médias, notamment l’eau au Proche-Orient. Et certains font semblant d’y croire pour justifier leur petite détestation du pays des Hébreux. Rétablissons quelques vérités.

L’eau…ces méchants ‘colons’ israéliens assoiffent les Palestiniens. Primo, dans les prochains jours fera un état des lieux complet de la situation au Proche Orient avec Norbert Lipszyc, un des meilleurs spécialistes que l’on puisse trouver dans ce domaine. Journalistes et commentateurs ne pourront plus lire les dépêches AFP, les déclarations de l’ONU et les communiqués d’AMNESTY de la même manière. (Propos recueillis par Josiane Sberro)

Eau et énergie au Proche Orient

On ne peut parler de l’eau sans parler de l’énergie. Ces deux sujets sont intrinsèquement mêlés.

Dans les médias, l’accusation de « l’eau volée par Israël » est une donnée récurrente. Cette campagne refait surface en ce moment dans nombre de quotidiens.

L’observation des débats nous permet de remarquer que ces campagnes mensongères sur l’eau au Proche-Orient sont toujours le signe d’un blocage de la situation politique sur le terrain.

De, plus, depuis 1981, l’eau prétendument volée est une accusation toujours annonciatrice de campagne de terrorisme ou de violente campagne anti-israélienne.

Problèmes liés à la consommation

Contrairement à l’opinion générale, la technologie n’est pas la cause mais bien la solution aux problèmes posés.

La consommation d’eau en Israël était de 2 milliards de m3 pour l’année 2000 à l’identique de la consommation de 1977.

La quantité d’eau disponible en Israël ne varie pas, mais s’y ajoutent le produit du dessalement et 72% d’eaux recyclées réservées à l’agriculture. Dans le domaine du recyclage des eaux usées, Israël est champion du monde toutes catégories.

Selon les critères de l’ONU, une consommation raisonnable s’élève à 1000 m3 annuels par habitant, la zone de pénurie commençant à 500 m3 annuels par habitant.

Compte tenu de la réserve d’eau disponible en Israël, la consommation annuelle par habitant n’est que de 300 m3 pour les Israéliens et de 190 m3 en Cisjordanie. Gaza présente des différences majeures avec la Cisjordanie.

En comparaison, elle est de 1200 m3 en Syrie et de 3000 m3 en France. Comme son voisin la Jordanie, Israël souffre d’un manque d’eau endémique.

Ce qui ne se dit pas

Contrairement à ce qui est diffusé ici et là sur le problème de l’eau, les échanges israélo-palestiniens connaissent une progression, signe d’une entente réelle. La dépendance des uns par rapport aux autres est de l’ordre du vital pour les deux parties.

Les municipalités d’Israël et de Cisjordanie travaillent en coordination pour améliorer les systèmes de recyclage des eaux usées, totalement inexistants en Cisjordanie jusque-là.

De nombreuses usines de traitement des eaux ont été construites afin d’éviter la pollution des nappes phréatiques.

Le système israélien est réputé pour ses performances. Il est largement vendu aux pays arabes environnants par des sociétés d’ingénierie palestiniennes qui trouvent là une confortable source de profits. Personne, et surtout pas les Palestiniens, n’y trouvent à redire.

Les médias français et européens, volontairement ou pas, ignorent tout du problème.

Projections de la consommation

Les prévisions sont pessimistes. Au vu de la démographie et des besoins de la vie moderne en 2025, Israël ne disposera plus que de 150 m3 d’eau par Israélien et de 40 m3 par Palestinien, ce qui est très en dessous de l’état de pénurie déclarée selon les normes internationales.

Mais il y a une prise de conscience commune. L’objectif est qu’en 2025 Israël, la Jordanie et la Palestine aient les mêmes taux de consommation par habitant qu’Israël. C’est donc bien une situation de crise qui se dessine dans un avenir immédiat ; il faut noter que les accords d’Oslo l’avaient déjà prise en compte.

Certaines difficultés dans la gestion du problème sont dues aux textes de loi qui régissent la propriété du sous-sol. Ils sont différents en Jordanie (applicables en Cisjordanie) de ce qu’ils sont en Egypte (applicables à Gaza). Les lois jordanienne et israélienne en la matière sont très semblables car elles sont dérivées du droit anglais.

En Israël comme en Jordanie, la gestion du sous-sol est réservée aux plans nationaux de gestion du territoire. Creuser un puits est interdit au particulier pour préserver l’état des nappes phréatiques et lorsqu’un puits est creusé, l’Etat définit le volume d’eau qu’on est autorisé à en tirer.

A Gaza, c’est le droit égyptien qui s’applique. Le sol et le sous-sol appartiennent en intégralité au propriétaire du terrain. D’où le droit de creuser des puits sans en référer à un plan d’intérêt général.

Il s’ensuit des forages abusifs et des prélèvements trop importants provoquant des infiltrations d’eau salée, qui rendent le puits définitivement inutilisable.

La situation anarchique de Gaza fait de ce problème un drame sans équivalent, malgré le fait qu’en quittant leurs implantations, les Israéliens ont laissé des installations en parfait état de marche.

Les tuyaux ont été pillés par des particuliers. Mais, le plus souvent, ils ont été récupérés par des bandes organisées proches du Hamas ou du Djihad Islamique pour fabriquer des missiles Kassam. Les civils israéliens ont assez peu goûté d’en recevoir sur les maisons et écoles dans ce curieux renvoi à l’expéditeur.

Pour acheminer l’eau aux particuliers, il ne reste plus aucune infrastructure sur ce territoire qui ne comporte pas le moindre cours d’eau.

Mais en quoi la responsabilité des Israéliens est-elle engagée dans cette gestion anarchique ?

Les villes Israéliennes sont desservies par le réseau national Mékorot qui crée les canalisations et les entretient. Pour des raisons politiques compréhensibles, la Cisjordanie préfère garder son indépendance.

Elle reçoit de très importantes aides financières européennes et internationales à cet effet, mais les crédits sont-ils utilisés à édifier un réseau digne de ce nom ? Qui s’en soucie ?

D’où viennent les ressources aquifères d’Israël ?

30% de l’eau potable provient du lac de Tibériade. 60% de la nappe phréatique est située sous les monts de Samarie, en grande partie donc sous le territoire palestinien.

Les droits historiques, définis par les conventions internationales sur les riverains, appartiennent juridiquement à 90% à Israël au sens du Droit international. En effet, ces nappes alimentent toutes les rivières dont les sources sont entièrement dans les limites d’Israël d’avant 1967.

Les eaux d’Israël sont donc bien juridiquement israéliennes. Néanmoins, Israël reconnaît à l’Autorité palestinienne le droit d’exploiter une part nettement plus importante que les 10% environ que le Droit leur accorde. Et Israël fournit chaque année à la Jordanie 50 millions de m3 en provenance du Lac de Tibériade.

Dans le Néguev, les pluies sont rares mais très abondantes quand elles surviennent. La terre étant trop desséchée pour l’absorber, cette eau était perdue en grande partie.

Depuis quelques années, de nombreuses petites installations ont été construites dans les lits des oueds afin de favoriser l’infiltration des eaux de ruissellement dans les nappes phréatiques.

La technologie israélienne

Un système ingénieux et simple de mini barrages dans tout le Néguev permet aujourd’hui une récupération conséquente et inespérée des eaux de pluie.

S’y ajoute le développement de systèmes agraires nabatéens remis à l’honneur. Le Néguev retrouve aujourd’hui des zones agricoles importantes sans irrigation.

Le développement de l’agriculture dans ces zones désertiques favorise peu à peu un nouveau cycle d’humidification et de pluviométrie.

La technologie développe des moyens efficaces pour économiser l’eau autant que faire se peut dans les installations domestiques.

Incitations à l’économie (y compris par l’augmentation drastique du prix de l’eau à la consommation) et surtout campagne de communication et d’éducation dans les écoles.

Dans la recherche sur le dessalement de l’eau de mer, Israël occupe une place prépondérante, par rapport aux pays développés. L’usine d’Ashkelon ne restera pas isolée. Cinq nouvelles usines sont planifiées. La technologie israélienne collabore avec la haute ingénierie française (Veolia et Suez Environnement) et fournit ses savoir-faire.

Le Canal Mer Rouge-Mer Morte est en prévision malgré les craintes d’incompatibilité entre ces eaux et leurs conséquences sur la biosphère. Si ce projet ne devait pas aboutir, la situation serait sans issue et la Mer morte risquerait de disparaître d’ici trente ans.

Les énergies

Dans sa lutte pour la diminution de CO², Israël va plus loin que les recommandations de Kyoto. Sur le plan des biocarburants, Israël développe des technologies révolutionnaires qui n’utilisent pas d’oléagineux, ceux-ci étant réservés à l’alimentation humaine.

Israël développe l’utilisation des déchets des olives, et d’une plante « la Jatropha », très riche en huile non consommable et qui pousse dans le désert.

Le gaz naturel découvert au large de Haïfa représente 88 milliards de m3 et probablement beaucoup plus, soit 25 ans d’énergie totale pour le pays.

La voiture électrique fait son entrée en force suite à un bon jumelage avec Renault. Israël fournit son savoir-faire pour l’échange instantané des batteries de ces véhicules électriques, au moyen d’un maillage de stations service spécialement équipées.

La société Ormat et plusieurs autres entreprises sont à l’avant-garde de la géothermie. Ces firmes israéliennes sont les leaders mondiaux pour les centrales thermo-solaires de grande capacité comme de petites dimensions. (1) Il se pourrait bien que la France soit bientôt au bénéfice de ces trouvailles.

Conclusion

On peut remarquer qu’il n’y a pas de Parti Vert en Israël. La Hévra le Haganat Hatéva existe depuis 1952, faisant suite à l’association des professeurs de botanique qui l’avait précédée. Le développement durable est un terme intrinsèque à la philosophie juive et au Talmud.

Toute législation liée au développement durable en Israël est élaborée par des ONG reconnues. Ces ONG présentent leurs projets en même temps aux différents partis politiques de la Knesset, afin de les faire voter conjointement.

Ce système favorise un dialogue permanent des ONG avec le terrain et la population. C’est une sensibilisation du public et non une position politique. Les écoles sont systématiquement insérées par les « Beit Sefer Saddé ». Tout écolier y fait un stage pour apprendre le geste utile.

Information et formation tous azimuts

Les enfants sont concernés en première ligne. La formation des officiers de Tsahal comprend un module de formation au développement durable. Les jeunes femmes peuvent faire leur service comme instructrices dans les sections de « Tevah ».

La terre d’Israël est très riche sur le plan de la biodiversité. La protection de cet environnement est intrinsèque à la culture juive.

Malgré 2000 ans de rupture avec cette terre, les Israéliens d’aujourd’hui ont repris cette tradition dont la première consiste à « connaître son pays avec les pieds ». La randonnée est un sport national.

A lire ce propos, on comprend mal les dérives permanentes de la presse française (Lire Le Figaro du 24 octobre) présentant Israël comme un pays dévastateur et captateur des richesses naturelles qui, on peut le constater, sont pourtant bien rares sur ce bout de terre.

C’est le pays développé dont le pourcentage de la surface consacré aux réserves naturelles est le plus important du monde. Sous son impulsion et avec ses conseils, cette politique s’est depuis étendue à la Jordanie.

Bout de terre arraché aux marécages et qui ne serait rien sans l’acharnement et l’ingéniosité des Israéliens. Dans la solitude et l’animosité permanentes, ils font beaucoup avec bien peu.

Norbert Lipszyc

(1) «En Israël, l’innovation est au pouvoir» : Anne-Marie Idrac a lancé cette petite phrase avec une pointe d’envie, lors d’une visite à Jérusalem, la semaine dernière. La secrétaire d’État chargée du Commerce extérieur faisait allusion à la réussite d’Israël dans la haute technologie grâce à une myriade de start-up et de PME. Un succès qui ne doit rien au hasard. Israël consacre l’équivalent de 5 % de son PIB à la recherche et au développement alors que ce pourcentage atteint péniblement les 2 % en France. Elle assistait à une démonstration d’un nouveau concept de chargement rapide des batteries pour Renault Mégane électriques ainsi que de leur remplacement dans des stations services.

Norbert Lipszyc représente en France la SPNI ou Société pour la Protection de la Nature en Israël. (Hévrat léhaganat hateva en hébreu). La SPNI est un peu le pendant du réseau associatif France-Nature Environnement, qui se décline dans toutes les régions de France.(Lire également du même auteur dans la rubrique ‘Idées reçues’ : L’eau dans les relations israélo-arabes’, un document prophétique de 2004).

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