Bien sûr, il faut souhaiter bonne chance à ce gouvernement dont les Français attendent beaucoup et notamment qu’il jugule le chômage, rétablisse le pouvoir d’achat, réinstalle la sécurité et traite efficacement la dette. Est ce que les conditions sont réunies pour parvenir à un tel objectif ? La question se pose sérieusement. Mais il y en d’autres que le récent remaniement dont ce gouvernement est issu pose avec acuité : ne faut il pas changer les institutions, passer de la Ve à la VIe république ?

Revoir les pouvoirs quasi monarchiques du chef de l’Etat ?

Il est la clef de voûte de l’ensemble, il peut même dissoudre l’assemblée nationale, ce qui, d’une certaine manière, le place au-dessus de la volonté populaire. C’est lui qui décide à quel moment il peut remercier le premier ministre.

Enfin, il a, sans le dire vraiment, deux domaines réservés, la défense car il est le chef des armées et la politique étrangère qu’il est le seul à déterminer en fin de compte.

Tous ces dispositifs étaient vraiment nécessaires du temps du général de Gaulle et étaient appelés à lutter efficacement contre l’instabilité politique. Aujourd’hui, près de 60 ans après 1958, cela ne s’impose plus puisque la France est devenue, comme les autres pays voisins, une province parmi d’autres au sein de l’U.E.

Et cela pose assurément les limites de la marge de manœuvre de M. Manuel Valls. D’ailleurs, le gros défi du nouveau pouvoir est avant tout la négociation avec Bruxelles et la nécessité dictée par l’Europe de combattre les déficits : la maison France n’est plus maîtresse chez elle…
Par ailleurs, est ce qu’on peut remanier comme on l’a fait il y a quelques jours ?

Est ce qu’on peut ainsi remercier un gouvernement et son chef alors que ce dernier n’a fait qu’appliquer, avec des fortunes diverses, les instructions du président ?

Voilà une mentalité française que les voisins ne comprennent pas. Certains n’hésitent plus à dire que la France n’a pas quitté le régime monarchique…

Demandez à la chancelière allemande ce qu’elle en pense…

Il faudra donc changer les institutions. Je ne crois pas que le gouvernement actuel soit en mesure de le faire. Il faudra pourtant en passer par là.

Une dernière interrogation : ce nouveau gouvernement sera t il en mesure de gagner les prochaines élections européennes ? D’après tous les sondages connus, c’est hors de sa portée.

On a déjà entendu un ancien ministre critiquer son parti, le PS, qu’il traite de coque vide. Cela pose aussi la question du maintien de Harlem Désir à sa tête.

On ne peut pas dire qu’il ait brillé par des initiatives courageuses et innovantes, se contentant d’emboîter le pas à un gouvernement inexpérimenté et paralysé par d’innombrables couacs.
Le changement, c’est ce que les Français aiment et pourtant ils le redoutent et le nouveau gouvernement qu’on leur offre ressemble étrangement au précédent.

Il faut prendre les problèmes à bras le corps, le taureau par les cornes. L’Union Européenne n’attendra pas la France éternellement

Maurice-Ruben Hayoun

in Tribune de Genève du 4 avril 2014

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david c

@ Maurice-Ruben Hayoun : Qu’est-ce qui peut vous pousser à rassembler tant de…contre-vérités ( pour rester poli ) bien que l’on voit clairement la mentalité « socialo-groupie » qui vous anime :
– passer de la Ve à la VIe république ?… pour faire avancer le schmilblick ?
– «les pouvoirs monarchiques du chef de l’Etat» : la seule chose valable qui nous reste ! par contre , quand le chef est un idiot qui ressemble plus à Louis 16 qu’à un vrai chef , c’est l’intrus qu’il faut chasser et non les institutions ! et la marge de manœuvre de M. Manuel Valls ou de son prédécesseur , est due au fait que le « chef » ne sait pas se décider à indiquer une direction !
– « la maison France n’est plus maîtresse chez elle…» voilà maintenant l’argument du FN ! : Ce n’est de la faute que de la France , si ce pays dépensier gaspille plus qu’il ne gagne ( c’est le même problème dans toutes les familles ! )
ETC…..