Le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a reconnu, lors d’une interview sur Radio Shalom, mardi 9 avril, qu’il n’était effectivement pas agrégé de philosophie, et qu’il était responsables des plagiats dont il a été accusé. Il a toutefois exclu de démissionner.

« Ma version: elle est très simple. Nous sommes 37 ans plus tard. Lorsque vous arrivez à un concours, il peut arriver et c’est ce qui m’est arrivé, alors que les choses étaient très largement bien engagées, avec une réussite sinon certaine, en tous les cas probable ou possible, de craquer. Craquer non pas sur une note, mais parce qu’un événement tragique arrive au moment où l’on ne peut pas subir, dans sa vie intime, des événements extérieurs au travail intellectuel. Cela s’est passé ainsi: événement tragique et ensuite on entre dans le déni. Le fait non pas de proclamer partout, mais de laisser dire que on est agrégé permet de mettre un pansement sur une blessure qui est très forte et de vivre longtemps après ».

Vendredi 5 avril, Le Monde confirmait que le grand rabbin ne figurait pas dans les listes des agrégés de philosophie de l’université, comme il s’en prévalait dans différentes notices biographiques, y compris celle du Who’s Who, où il était entré il y a six mois.

« DES ERREURS QUI FINISSENT PAR DEVENIR DES VÉRITÉS »

Quant aux notices biographiques, « elles ne sont pas faites par l’auteur que je suis », mais « par d’autres personnes, il y a des erreurs qui se véhiculent et qui finissent par devenir des vérités. Pour ma part, je le regrette profondément » . Les derniers « emprunts » du grand rabbin concernent l’essai qui a paru à l’automne contre le mariage pour tous, intitulé Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l’on oublie souvent de dire. Un essai salué comme celui d’un « sage » par de nombreux catholiques et même cité publiquement par le pape Benoît XVI, le 21 décembre 2012.

Sur son site, Archéologie du « copier-coller », Jean-Noël Darde met en évidence le rapprochement entre certains passages de l’essai et l’ouvrage L’Idéologie du gender. Identité reçue ou choisie, du prêtre Joseph-Marie Verlinde, fondateur de la Fraternité monastique de la famille de saint Joseph. Un autre plagiat concerne la reprise, mot pour mot, d’une interview de Béatrice Bourges, présidente du Collectif pour l’enfance, catholique ultraconservatrice en première ligne contre le mariage et l’adoption par les personnes de même sexe.

Depuis quelques jours, une partie de la communauté juive est en « état de sidération » et diverses initiatives sont apparues, de manière plus ou moins anonyme, en défiance ou en défense du grand rabbin.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters Article original

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Dans la tourmente, le grand rabbin Bernheim parlera mardi sur Radio Shalom

Alors que les révélations se sont multipliées ces derniers jours sur des plagiats commis par le grand rabbin Bernheim dans la rédaction de plusieurs de ses ouvrages et que le ministère de l’éducation nationale nous a confirmé, vendredi 5 avril, que son nom ne figurait pas sur les listes des agrégés – contrairement aux éléments biographiques jusqu’alors publiés –, le responsable religieux devrait s’exprimer pour la première sur ces accusations, mardi 9 avril, à 19 h 30, sur les ondes de la radio communautaire Radio Shalom, nous indique son entourage.

Lundi, l’universitaire qui a contribué à dévoiler les plagiats du grand rabbin, Jean-Noël Darde, a affirmé sur son blog que M. Bernheim se serait largement inspiré d’un livre publié en mars 2012 par le prêtre Joseph-Marie Verlinde, L’Idéologie du gender. Identité reçue ou choisie ? (Editions Le Livre ouvert) pour la rédaction de son essai remarqué contre le mariage pour tous, paru en octobre. Ce texte avait été salué et longuement cité par le pape Benoît XVI en décembre. Lorsqu’il avait reconnu, le 2 avril, avoir confié la rédaction de son ouvrage Quarante méditations juives à un étudiant, qui se serait livré au plagiat, le grand rabbin avait affirmé qu’il s’agissait là de la seule et unique fois où il avait eu recours à un tel « arrangement ».

Entre soutien et appel à la démission

Depuis quelques jours, une partie de la communauté juive est en « état de sidération » et diverses initiatives sont apparues, de manière plus ou moins anonyme, en défiance ou en défense du grand rabbin. Lancé entre autres par Philippe Meyer, ex-conseiller du président du consistoire central, Joël Mergui, et de Janine Riveline, du consistoire également, « un comité de soutien au grand rabbin de France » s’est constitué. « Au cœur de l’épreuve qu’il traverse, et face au lynchage médiatique ainsi qu’aux tentatives d’instrumentalisation orchestrées par certains médias et par certains milieux, nous réitérons au Grand Rabbin de France Gilles Bernheim toute notre estime et toute notre confiance dans la mission qui est la sienne à la tête du rabbinat de notre pays. Dans le cadre de ses fonctions au service du judaïsme français, le Grand Rabbin Bernheim œuvre avec détermination, respect et ouverture », indique ce texte qui circule depuis lundi dans la communauté juive.

Un autre texte, signé d’un « Collectif communauté consistoire », émanant aussi de proches du consistoire central, lance au contraire un « appel d’urgence pour sauvegarder et renforcer la communauté juive et les institutions consistoriales ». « Quels que soient les sentiments que nous éprouvons envers le Grand Rabbin Gilles Bernheim à titre personnel, ou l’opinion que nous avons de son enseignement ou de ses initiatives sur le plan purement religieux ou communautaire, nous constatons qu’il a commis des fautes graves, portant atteinte aux fonctions qu’il exerce. Le Grand Rabbin Gilles Bernheim ne pouvant plus exercer la plus importante de ses fonctions, et son maintien affectant de manière systémique le crédit de la communauté juive et de la religion juive, il doit faire l’objet d’un blâme et se retirer. Les modalités de ces deux mesures restent à définir, et la plus grande compassion est de mise. » Les auteurs de ce texte demandent plus globalement davantage de « collégialité » dans l’exercice du grand rabbinat.

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Richard Prasquier, déclare mardi sur le site du CRIF : « J’imagine la tourmente dans laquelle il vit, mais il doit cette explication à la communauté juive, frappée derrière lui, et plus largement à la communauté nationale dans laquelle sa place est importante et que parcourt actuellement un mouvement de rejet des élites aux suites potentiellement désastreuses. Il la doit à sa famille et surtout à lui-même. Je lui garde d’ici là ma confiance et mon amitié. »

Stéphanie Le Bars – Le MONDE Article original

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YSJOLIO

Ce n’est certes pas une faute bénigne
Ce que l’on peut lui reprocher, ce n’est pas tant, en soi, la ou les faute(s) que sa manière de nier dans un 1er temps puis face à l’évidence des preuves, d’avouer
Les hommes d’importance réagissent apparemment de nos jours comme des enfants pris en flagrant délit de gourmandise: nier à tout hasard, pensant qu’on oubliera, qu’on ne leur opposera pas assez de preuves etc
Puis, face à l’évidence, avouer, avouer vite et dans la précipitation (cf. qui vous savez…)
Avouer nécessite un cheminement très difficile à parcourir et à assumer
Certes, Gilles Bernheim est humain, trop humain: que celui qui n’a pas pêché jette la première pierre…
Dans une autre époque moins médiatique, on aurait étouffé l’affaire et personne n’en aurait rien su, d’autant qu’il ne s’agit que de moralité et qu’il n’y a pas « mort d’homme »
Mais aujourd’hui, pris « la main dans la confiture », au vu et au su de tout le monde, il devrait, à mon avis, se retirer en toute « humilité », selon le terme qu’il a employé, car il aurait du mal à se prévaloir de l’autorité morale dont il est investi: ses interlocuteurs auront toujours malheureusement et malgré eux, une mauvaise pensée à son sujet
Pour le reste, c’est une question de conscience personnelle

barmoha andr

Coupable ou pas coupable ??……

Quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, de toute façon il restera coupable pour les uns et pas coupable pour les autres, hélas.

« Plagia » qui de ceux qui écrivent des textes, articles, chansons et autres ne sont pas coupable de plagia, même un peu, même involontairement ??….

Les langues et les pensés sont riches, mais un moment ou un autre , il est certain que nous allons avoir à un moment des concordances avec un autre auteur.

Cela fait des siècles que « l’on écris », que « l’on pense », n’est ce pas présomptueux de penser que l’on est le premier « à penser » ou « à écrire » sur tel ou tel sujet ??….

Il aurai fallu changer un ou des mots, pour arriver « à la même pensée » pour ne pas faire du plagia ??….

Bon et puis après, il devrait peut être satisfait d’avoir un Grand Rabbin au diapason avec eux ??….

Peut être pas ??…. Et pourquoi, alors ??…

Ils ne seraient pas un peu anti….. Non non, ne soyons pas parano, d’autant qu’il paraît que c’est un syndrome très présent chez les Juifs et pour cause.

L’histoire du Peuple Juif et d’Israël est là pour les amnésiques.

Autre point : « il n’était effectivement pas agrégé de philosophie ».

Et bien, s’il y a faute, force est de constater, qu’il fait parti du genre humain et que tout rabbin qu’il est, il lui arrive de faire des fautes, désolé ce n’est qu’un homme.
Mais il n’est jamais trop tard pour le reconnaître de son vivant.
La masse de ses mérites n’est elle pas plus grande que celle de ses fautes ??… Alors.

Ne dis ton pas; « Que nous ne sommes pas parfait, il n’y a que HM qui le soit. ».

Mais il me semble que c’est une pensée Juive et les autres ne la connaissent peut être pas ??….

Puisque « le Monde », le journal, comme son homonyme d’ailleurs, à le procès facile.

Prenons l’exemple des dernières révélations de Médiapart et comparons avec le journal le Monde et les médias en général, ou étaient ils ??….

Sur l’affaire du grand rabbin, euh non, c’est une erreur de ma part, encore que tout était possible avec lui.
Je veux parler de Stéphane Hessel, «  the french little big man ».
A quand « son procès » pour plagia et j’en passe, pourquoi ??.. Cela serait trop long dans son cas, trop de coupable ??….

Dans ce cas, il faut jouer à « Celui qui était, qui était pas » :

1) Quo-signataire de « la charte des droits de l’homme » ??….
2) Grand résistant ??…
3) Évadé des camps ??….
4) Agrégé de beaucoup de… ??…
5) Un Juste ??…..
6) Juif ??…..

Sur les points 2,3,4, il y a des doutes, et selon toute vraisemblance de l’exagération, pour le moins.
Sur les points 1 et 6, ce n’est plus une question c’est une certitude. C’est totalement faux.

En 1, il n’était qu’un petit secrétaire, sans importance dans une délégation française.

En 6, C’est totalement faux. De famille chrétienne luthérienne et profondément antisémite, comme la famille de sa femme, « selon la tradition de l’époque ».
Juste un grand père juif paternel converti au christianisme.

NB : Le 5 et le 6 sont totalement incompatible. Pour info on ne peut être les deux.

Alors « le Monde de la bonne conscience », aurait une vision et un jugement partiale, des indignations sélectives ??…..

C’est un scoop !!….

André BARMO’HA

david c

Ouais ! Avant , on déformait la réalité en prenant du LSD …maintenant on prend du PROZAC pour essayer de la supporter…!