Pêcheur de la bande de Gaza, malchanceux et endetté, Jafaar – Sasson Gabai, déjà vu dans « La visite de la fanfare », attrape plus de tongs ou de chaussures de sport dans ses filets que de poissons. Mais au lendemain d’une tempête en Méditerranée, sa vie médiocre va basculer lorsqu’il remonte à bord de son bateau un porc tombé d’un cargo. Que faire d’une telle prise quand ni les Arabes, ni leurs voisins Juifs, ne mangent de cet animal impur ?
Après avoir tenté en vain de lui trouver une utilité quelconque de laquelle il pourrait tirer un maigre profit, Jafaar apprends que la colonie juive voisine possède un élevage de porcs destinés à l’exportation. Aussi ne tarde-t-il pas à faire secrètement la connaissance de Yéléna, une immigrée russe, précisément à la recherche d’un mâle pour la reproduction. Cependant, cette dernière ne souhaite pas obtenir l’animal, mais uniquement… sa semence !

Jafaar se met alors en quête du précieux liquide, allant même jusqu’à administrer à l’animal de magiques pilules bleues. Malheureusement, son commerce lucratif sera rapidement écourté lorsque les islamistes apprennent à quel commerce se livre le pauvre bougre, et lui annonce que les porcs élevés dans la colonie ne sont pas destinés à l’exportation, mais à déceler les explosifs. S’il ne veut pas être considéré comme un traître, Jafaar n’a dès lors qu’une solution, devenir martyre…Comble de la situation, sa femme et lui doivent en plus composer avec les soldats de l’armée israélienne, en poste sur le toit de leur maison.

Si la situation du cochon tombé d’un cargo parait en vérité peu crédible, on l’oublie vite tant ce film, le premier du réalisateur Sylvain Estibal, est à la fois touchant, sensible et burlesque. Tourné à Malte, pour des raisons évidentes, on se surprend même à ressentir une sorte de compassion pour ce pauvre couple dépassé par les événements. Seul bémol : les dernières minutes, dont on peut se demander si le réalisateur voulait réellement véhiculer un message de paix, ou ne savait simplement pas comment achever son œuvre…

Le cochon de Gaza, en salles depuis le 21 septembre.

Alon HERMET pour JForum.

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Armand Maruani

Aujourd’hui malheureusement , ce pauvre pêcheur aurait plus de chance de récupérer une caisse de munitions qu’un cochon .