source / Abraham COHEN-SABBANCes juifs qui haïssent Israël sous tous les prétextes et qui parfois y vivent ou y ont de la famille : comment comprendre un tel phénomène ? La haine de soi intéresse l’ensemble du genre humain : ces sans-abri que nous faisons mine de ne pas voir, ces jeunes anorexiques, ces enfants abandonnés, ces divers dépresso- mélancoliques… Le concept de « haine de soi » concernant les juifs est créé par Theodor Lessing peu avant la Shoah, pour ceux qui intériorisaient parfois jusqu’au suicide un omniprésent antisémitisme ambiant. Il prend de nouvelles formes depuis la création d’Israël et depuis les années post 1968. Ses ressorts bibliques, psychologiques…
Réf. : Lessing « La Haine de Soi » Difficiles Identités ; « Controverses » 2/2007, éd. de l’Eclat.

La Haine de Soi, de la Bible à l’Allemagne
Pour Lessing (photo), le Juif qui cherche à s’intégrer se sent doublement coupable : a) d’avoir trahi son être juif, b) de ne pas avoir pu l’effacer aux yeux des autres.
Lessing montre qu’au fil de la Bible, le peuple juif s’est mué en un peuple de vouloir éthique : les Psalmistes, apôtres de la vie, allaient céder leur place aux Prophètes, ardents zélateurs et prédicateurs de la justice. Peu à peu les juifs ne ressentent plus ni un plein bonheur, ni la sécurité, et, encore moins, la sérénité. Leur « sens de culpabilité » interprète alors chaque malheur comme l’expiation d’un péché commis,
En Diaspora, l’âme juive a cédé son identité contre le plat de lentilles de l’intégration. Lessing perçoit qu’en ressemblant aux allemands et en se détournant de leur propre héritage culturel et religieux, les juifs se coupent de leurs racines ; il préfére défendre les juifs de l’Est « primitifs » dépositaires de la tradition, bien qu’aux conditions de vie repoussantes. De nombreux juifs intégrés ont souffert de leurs liens (assumés par eux ou dont ils étaient accusés) avec les juifs moins évolués d’Europe de l’Est : qu’ils s’en distinguassent et on les traitait de traîtres à leurs peuples ou de faussaires ou qu’il en assumassent le cousinage et on les traitait de primitifs !
Les juifs intégrés se sont ainsi mis à se haïr eux-mêmes dans tout ce qui leur rappelait leur ancienne condition. Pour Lessing cette démarche est suicidaire : il est dur pour une plante de lutter contre le terreau sur lequel elle pousse et dont elle tire sa subsistance même. Une telle situation provoque une crise de « haine de soi », qui aboutit généralement au suicide.

Des exemples de Haine de Soi (avant 1948)
– Rachel Levine-Varnhagen (début du XIXè), écrivaine juive allemande, à propos de sa judéité : « jamais je n’oublie cette infamie que je bois dans l’eau, le vin, avec l’air et à chaque respiration ; le Juif doit être exterminé en nous, même au prix de nos vies ».
De jeunes talents se suicidèrent effectivement comme
– Paul Rée ami de Nietzche,
– Maximilien Harden à qui la Jet-Set reprocha sa défense des valeurs allemandes,
– Arthur Trebitsch persuadé d’un complot juif mondial,
– Max Steiner ou Walter Calé allergiques à leurs origines juives.
– L’écrivain Maurice Sachs dont la longue autodestruction l’envoya dans les rangs de… la Gestapo (!) pour payer le prix d’une faute originelle qu’il était persuadé d’avoir commise par le simple fait d’être né juif. Selon la psychanalyse, sa « haine de soi » visait à regagner l’amour de sa mère, qui l’avait abandonné dans un internat.
– Otto Weininger fut, jeune philosophe, auteur du livre à succès « Sexe et caractère », et influença Wittgenstein, Kafka ou Musil. Son suicide est lié à son obsession d’échapper à sa condition juive : « face au christianisme, plus haute expression de la foi, le judaïsme est la forme extrême de la couardise et la cause de la décadence ambiante ».
– La philosophe Simone Weil fut, elle aussi, touchée par cette maladie : « mon attitude envers moi-même est un mélange de mépris, de haine et de répulsion ».

La Haine de Soi depuis la création d’Israël
C’est dans le sionisme que le peuple juif trouve la solution à ce paradoxe : dans l’affirmation d’un destin commun à travers une identité nationale et également métaphysique d’un peuple d’avant-garde porteur d’une conscience universelle.
L’antagonisme latent entre l’identité hébraïque et l’identité juive après la création d’Israël ne manque cependant pas d’évoquer la haine de soi. La volonté d’éradiquer le Yiddish et le judéo-arabe au profit de l’Hébreu, l’obsession de l’éducation physique et du sport au détriment bien souvent de l’éducation religieuse de base sont des signes d’une telle fracture dnas les premières années de l’Etat Juif.
Plus près de nous, les cas de Juifs atteints de haine de soi sont nombreux, même s’ils poussent rarement jusqu’au suicide. La haine de soi juive est devenue un phénomène politique collectif plus qu’une pathologie individuelle. On la voit sur les plateaux TV ou dans les Universités, dans les appels au boycott d’Israël (comme ce Rédacteur en Chef d’Haaretz), dans les pétitions pour la Palestine ou contre l’Armée de Défense d’Israël.

Les Juifs anti-Israël et la Haine de Soi
Shmuel Trigano a étudié les «alterjuifs» -terme de la psychiatre Muriel Darmon- ces intellectuels juifs qui supportent systématiquement les ennemis d’Israël.
Certaines élites israéliennes ont abandonné le sionisme pour défendre un «Etat de tous ses citoyens», Etat binational où les juifs deviendraient des « dhimmis », en péril de vie et de mort ! La haine de soi permet d’expliquer « Chalom Archav », qui impute toujours à Israël la responsabilité des guerres imposées par ses voisins arabes. Shlomo Sand, pseudo scientifique alcoolique, n’a de cesse que de démontrer que les juifs n’ont pas leur place en Israël (où sa famille habite pourtant !).
– On peut aussi citer Michel Warshawski (photo de titre, main dans la main avec Leila Shahid, antisémite patentée), fils du Grand Rabbin ou Ronny Brauman dont l’obsession est de combattre pour les Palestiniens opposés aux juifs d’Israël.
– Les combats d’Edgar Morin, de Pierre Vidal Naquet ou de Gisèle Halimi ont délaissé les misères du monde pour se focaliser sur ceux, soi-disant, infligés par Israël de la taille d’un département français…
– Cet auteur juif de guides touristiques, M. Braitberg, fait preuve d’une haine de soi quand il écrit dans Le Monde qu’il faut « effacer le nom de son grand-père à Yad Vashem. En y conservant, au coeur de l’Etat juif, le nom de mes proches, Israël retient prisonnière ma mémoire familiale derrière les barbelés du sionisme… ». Les « barbelés » de cet individu sont de fait ceux de son refus d’assumer sa judéité pleine pour échapper au destin collectif de son peuple, qui l’amènent à rejoindre le camp des bourreaux de son grand-père.
– L’UJFP (Union juive française pour la paix, photo ci-dessus) combat Israël avant tout avec Pierre Stambul (Président) , Marcel-Françis Kahn (Pr. de médecine), Richard Wagman (Prsdt d’Honneur), Rachel Choukroun (Prsdte de Femmes en Noir), Perrine Olff-Rastegar (‘Collectif judéo-arabe pour la paix’), Pascal Lederer (‘Autre Voix Juive’

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