Le conflit avec les Palestiniens est plus grave pour l’avenir d’Israël que le nucléaire iranien (Shin Bet)Le secrétaire d’Etat américain John Kerry entame jeudi en Israël pour la première fois depuis l’accord de Genève sur le nucléaire iranien et à mi-course des négociations de paix directes de neuf mois entre Israéliens et Palestiniens.

Ces deux dossiers domineront les entretiens que M. Kerry aura jeudi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et avec le président palestinien Mahmoud Abbas, ont indiqué à des journalistes des diplomates américains voyageant dans l’avion du secrétaire d’Etat.

Le secrétaire d’Etat devra notamment présenter à Israël un plan portant sur des arrangements de sécurité en Judée-Samarie qui seraient appliqués après la création d’un Etat palestinien.

Ce plan, élaboré par le général John Allen, ancien chef de la coalition internationale en Afghanistan et conseiller spécial au Moyen-Orient du secrétaire à la Défense, doit permettre de concilier les exigences de sécurité d’Israel et les respect de la souveraineté nationale des Palestiniens dans le cadre de la création de leur prochain Etat.

« Le secrétaire d’Etat Kerry et le général Allen présenteront une nouvelle évaluation sur la sécurité d’Israël », a confirmé un diplomate américain. S’exprimant sous couvert d’anonymat, il a également souligné que le général Allen « travaille de façon très proche avec ses partenaires israéliens » depuis plusieurs mois.

Quant à l’Iran, M. Kerry « informera (Benjamin Netanyahu) sur les négociations du groupe des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), sur le premier pas sur lequel nous nous sommes entendus et sur notre marche vers un accord complet » avec l’Iran, selon un responsable du département d’Etat.

« Il est important de noter qu’il y a certes un désaccord sur la tactique (à l’égard de l’Iran), les Israéliens ayant appuyé l’idée d’un accord complet alors que nous pensions qu’un accord préliminaire était la seule option viable. Nous négocions maintenant un accord complet et il (M. Kerry) espère en discuter avec le Premier ministre Netanyahu et son équipe », a avancé ce responsable.

A propos des difficiles négociations israélo-américaines, M. Kerry « a toujours dit qu’il se rendrait dans la région lorsqu’il a le sentiment qu’il peut personnellement aider à faire avancer le processus (de paix). C’est l’objectif de ce voyage » a dit le diplomate américain.

Le « président » Abbas a d’ores et déjà prévenu que si les négociations de paix avec Israël échouaient, il serait bientôt libre de se tourner vers les instances internationales pour faire progresser le processus d’acceptation de la Palestine comme Etat à part entière. « Les négociations traversent de grandes difficultés à cause des obstacles créés par Israël », a récemment souligné le président de l’Autorité palestinienne.

« L’engagement de ne pas nous tourner vers l’ONU se termine à la fin des neuf mois de négociations avec Israël », relancées fin juillet, a souligné le président palestinien, à la veille de la visite de John Kerry.

Youval Diskin, l’ancien directeur du Shin Bet, les services de sécurité intérieure israéliens, a estimé mercredi que le conflit avec les Palestiniens est bien plus grave pour l’avenir d’Israël que le programme nucléaire iranien.

« Je l’affirme bien que cela ne soit pas populaire: nous avons absolument besoin d’un accord maintenant avant que nous n’atteignons un point de non retour après lequel une solution de deux Etats pour deux peuples sera impossible », a affirmé Diskin.

A l’occasion d’un discours commémorant le 10ème anniversaire de l’Initiative de Genève, l’ancien patron du Shin Bet a déclaré: « Je voudrais être persuadé que notre pays a des frontières claires et que nous mettons en avant le caractère sacré de notre peuple avant le caractère sacré de la terre. Je veux une patrie qui ne nécessite pas l’occupation d’un autre peuple afin de se maintenir lui-même ».

L’Initiative de Genève est une résolution officieuse pour un traité de paix avec les Palestiniens datant d’octobre 2003 proposée par un groupe de personnalités privées israéliennes et palestiniennes.

« L’Initiative de Genève est une base solide pour la solution de deux Etats pour deux peuples », a ajouté Diskin qui précise: « les négociations de paix ont fait long feu, il est temps maintenant de prendre une décision ».

05-12-2013/ I 24 NEWS Article original

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