JERUSALEM, 15 août 2010 (AFP)

Après de longues négociations entre Israël et les Etats-Unis, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a donné son accord de principe dimanche pour l’achat par l’armée de l’Air israélienne d’avions américains F-35L, actuellement en cours de production, a indiqué un communiqué de son bureau.

« A l’issue d’une série de consultations et examens au sein de l’armée de l’Air et au département de la planification, M. Barak a donné son accord de principe aux recommandations de l’armée et du ministère de la Défense en vue de l’achat d’avions F-35L » furtifs aussi appelés JSF (Joint Strike Fighter), indique ce texte.

« Le F-35L est l’avion de combat de l’avenir et permettra à Israël de préserver sa suprématie aérienne et son avance qualitative technologique dans la région », a déclaré M. Barak, selon ce communiqué.

« Cet appareil permettra à l’armée de l’Air de réaliser de meilleures performances tant sur un rayon d’action proche que lointain, pour assurer la sécurité de l’Etat », a encore dit M. Barak. Toujours de même source, le directeur général du ministère de la Défense, le général de réserve Udi Shani, a de son côté souligné que dans le cadre du contrat envisagé, les Industries aéronautiques israéliennes (IAI) seraient habilitées par le constructeur Lockheed Martin à produire des pièces de cet avion jusqu’à hauteur d’un montant d’au moins 4 milliards de dollars.

Selon le quotidien Yediot Aharonot, Israël a conclu un accord de principe pour l’achat d’une vingtaine de F-35L livrables à compter de 2015. Initialement, Israël envisageait d’acheter 75 de ces appareils, qui échappent à la détection radar, mais à raison de 130 millions de dollars l’unité, ce contrat a été revu à la baisse, a précisé le journal. L’armée de l’Air israélienne compte surtout pour l’heure sur ses escadrilles de F-15 et F-16, dont les prototypes sont sortis il y plusieurs décennies.

COMPLEMENT D’INFORMATION.

En 2014 au plus tard, l’aviation israélienne sera dotée du dernier tout avion de combat produit par le géant américain Lockeed Martin. Multi-rôle, furtif, possédant la technologie aéronautique la plus avancée, le F-35 n’en reste pas moins un appareil au coût exorbitant…

Au terme de négociations particulièrement âpres, l’acquisition par Tsahal du chasseur F-35, connu également sous l’appellation « Joint Strike Fighter » (JSF), a été officialisée cet été par de hauts responsables américains. Dans la foulée, le ministère de la défense israélien faisait parvenir au Pentagone une commande officielle chiffrée à 15,2 milliards de dollars.

La transaction prévoit de s’articuler en deux phases à l’issue desquelles l’aviation israélienne capitalisera une flotte de soixante-quinze appareils qui viendront remplacer les F-15 et F-16 vieillissants de la Heyl Ha’avir. Si le contrat devrait être signé début 2010, la livraison du tout premier escadron n’interviendra pas avant 2014, ce qui laisse penser qu’Israël ne pourra en faire usage en cas de confrontation militaire avec l’Iran dans un futur proche.
Priorité de l’actuel chef d’état major de Tsahal Gaby Ashkénazi dans le cadre de son « plan Tefen » de modernisation des forces armées, l’arrivée prochaine de F-35 vient toutefois conforter la suprématie aérienne de l’Etat hébreu dans la région, notamment face au renforcement des défenses syriennes et iraniennes en passe d’être équipées du redoutable système SA-300 de fabrication russe.
Obstacles

Dès 2008, la DSCA, l’agence officielle américaine qui supervise les ventes d’armes US à l’étranger, avait donné un avis favorable à la demande israélienne de se procurer 25 F-35 Lightning II, incluant une option portant sur 50 appareils supplémentaires du même type.

En dépit de l’aval rapide du Congrès, intervenu juste avant l’accession de Barack Obama à la Maison Blanche, Israël a exprimé plusieurs objections qui ont longtemps retardé la conclusion d’un accord. Jérusalem voyait d’abord d’un mauvais oeil que des pays comme l’Arabie Saoudite ou l’Egypte, clients traditionnels des industries de défense américaines, cherchent également à se doter du F-35.

Tom Burbage, responsable du programme JSF chez Lockheed Martin, avait alors du se rendre en personne à Tel-Aviv le 5 octobre dernier pour dissiper ces inquiétudes. L’autre point de friction du dossier a résulté de l’insistance d’Israël à vouloir remplacer certains composants électroniques de l’avion furtif américain par des équipements de sa propre industrie militaire. De la sorte, les Israéliens pensaient trouver le moyen de réduire le coût unitaire de chaque appareil, évalué entre 70 et 100 millions de dollars. Pour contourner le refus de Washington à cette demande, le ministre de la défense Ehoud Barak aurait décidé d’acquérir dans un premier temps des F-35A, davantage modulables et moins onéreux.

Le programme JSF

Bien que lancé au début des années 90, le programme américain Joint Strike Fighter n’en est qu’à la septième année de sa phase de développement. Destiné initialement à satisfaire les besoins d’un avion de combat polyvalent de l’US Air Force, de l’US Navy et du Corps des Marines, le programme décline, à partir d’une cellule de base, trois versions aux caractéristiques spécifiques : F-35A à décollage et atterrissage conventionnel, F-35B à décollage court et atterrissage vertical et F-35C destiné à opérer à partir d’un porte-avions.

Ces machines ont en commun les sous-systèmes les plus coûteux, tels que l’avionique, le moteur et certains composants structuraux. Non moins de 19 plateformes d’essais sont en cours de production. L’objectif fixé au maître d’oeuvre industriel, à savoir Lockheed Martin, consiste à initier les premiers essais opérationnels en 2010 afin de pouvoir atteindre une capacité opérationnelle initiale dès 2012.

Le programme du F-35 a été rapidement rejoint par une dizaine de pays européens qui participent à son financement et à sa réalisation. Unique partenaire de niveau 1, le Royaume-Uni représente le premier contributeur, grâce un apport financier de 200 millions de dollars pour la phase d’étude et de plus de 2,2 milliards de dollars pour la phase de développement et d’essais.
L’Italie, les Pays-Bas sont partenaires de niveau 2. La Norvège et le Danemark apparaissent ensuite aux côtés de l’Australie, du Canada et de la Turquie avec des contributions situées entre 122 et 175 millions de dollars. Israël, avec une contribution de 50 millions de dollars, entre dans la catégorie des « Security Cooperative Participants ».

Merveille de technologie

Du fait de sa furtivité qui le rend indétectable au radar, le F-35 entre dans la catégorie des avions de cinquième génération. Sur le plan logistique, le chasseur américain possède une soute à armements capable de loger principalement deux bombes guidées et deux missiles air-air AMRAAM.

La forme triangulaire de ses ailes lui permet en outre de bénéficier d’une autonomie importante et d’une manœuvrabilité comparable aux F-16 de première génération. Pesant seulement 20 tonnes en ordre de combat, le F-35 est considéré comme un avion relativement léger. Sa géométrie fait qu’il peut recevoir de nombreux armements sur 7 pylônes externes, jusqu’à neuf tonnes de charges diverses : réservoirs, bombes guidées, missiles de croisière et missiles air-air.

Doté de capacités air-air de premier ordre, le F-35 reste un appareil destiné en priorité à l’attaque. Son avionique est basée sur un processeur central à très haute capacité de calcul, capable de centraliser et de restituer les informations fusionnées par différents capteurs.

Le pilote est équipé d’un casque HMDS (Helmet Mounted Display System) produit par le fabricant israélien Elbit. Doté de fonctionnalités extrêmement évoluées, il permet aussi bien de désigner des cibles par un simple mouvement de la tête que de littéralement voir à travers le plancher de l’appareil, pendant les manœuvres d’atterrissage vertical par exemple.
Particulièrement puissant, le F-35 est motorisé par un réacteur à double flux Pratt & Whitney F135. Dérivé du F-22 Raptor, autre joyau de l’aviation américaine, il dispose ainsi d’un système de postcombustion lui permettant d’accroître considérablement sa vitesse supersonique.
Production massive

En dépit de la crise financière, le programme F-35 n’a pas été égratigné par l’administration Obama, contrairement F-22 dont la production devrait être arrêtée une fois livrés les 187 appareils commandés par l’US Air Force. Il est désormais question de doubler les commandes de F-35 au cours des cinq prochaines années ; une nouvelle stratégie d’acquisition censée amortir la facture globale du programme qui a coûté jusqu’ici près de 300 milliards de dollars.

Le général David Heinz, qui dirige le programme au sein du Pentagone, estimait récemment que l’appareil construit par Lockheed Martin pourrait à terme se vendre à 6.000 exemplaires. Si les Etats-Unis et ses huit partenaires étrangers ont prévu d’acheter un total cumulé de plus de 3100 unités, les premières ventes à d’autres pays, tels que l’Espagne, Israël, la Grèce, Singapour et la Corée du Sud, représenteront au moins plus de 1.000 commandes supplémentaires.

Mais, le temps passant, le besoin de remplacer les flottes d’avions de combat de quatrième génération – F-16, F-15 et F-18 engagés notamment en Irak en Afghanistan – devrait faire augmenter le total des ventes et faire du Joint Strike Fighter un avion de référence sur le marché.

Maxime Perez

http://www.israelvalley.com/articles/24936-f-35-dossier-special-sur-le-nouveau-chasseur-de-l-aviation-israelienne

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires