© 2009 AFP (Atta Kenare)
Le pouvoir iranien a affirmé vendredi que la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad avait été la plus « propre » de l’histoire du régime islamique, alors que le G8 a appelé Téhéran à cesser la répression des manifestants qui crient à la fraude.L’Ayatollah Ahmad Khatami mène la prière du vendredi à l’université de Téhéran le 26 juin 2009.

Le pouvoir iranien a affirmé vendredi que la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad avait été la plus « propre » de l’histoire du régime islamique, alors que le G8 a appelé Téhéran à cesser la répression des manifestants qui crient à la fraude.

« Nous pouvons dire avec certitude qu’il n’y a eu aucune fraude », a déclaré Abbasali Kadkhodai, le porte-parole du Conseil des Gardiens de la constitution, l’institution chargée de confirmer la validité des scrutins.

Le principal rival de M. Ahmadinejad et chef du mouvement de contestation qui a suivi l’élection du 12 juin, Mir Hossein Moussavi, et le candidat réformateur Mehdi Karoubi réclament toujours son annulation pour fraude.

« La dernière élection a été la plus propre » de toutes les présidentielles en Iran, a dit M. Kadkhodai. « Les examens faits au cours des dix derniers jours montrent qu’en dehors d’irrégularités mineures (…), il n’y a pas eu d’irrégularités majeures ».

Il avait déjà exclu mardi une remise en cause de la réélection du président ultraconservateur alors que le Conseil s’est donné jusqu’à lundi pour confirmer définitivement le résultat.

Des manifestations sans précédent en 30 ans de République islamique ont suivi l’annonce de la victoire du président Ahmadinejad avec plus de 63% des suffrages. Mais le pouvoir est ensuite parvenu à réprimer la contestation dans la rue qui a fait au moins 17 morts selon des médias officiels.
Mahmoud Ahmadinejad le 24 juin 2009 à Téhéran
© 2009 AFP (Behrouz Mehri)
Des manifestations sans précédent en 30 ans de République islamique ont suivi l’annonce de la victoire du président Ahmadinejad avec plus de 63% des suffrages.


Réunis à Trieste en Italie, les chefs de diplomatie du G8 ont demandé la fin des violences contre les manifestants. Tout en disant respecter la souveraineté de l’Iran, l’Italien Franco Frattini souligne que la déclaration du G8 « déplore » les violences post-électorales et invite le pouvoir iranien à respecter en particulier « le droit d’expression ».

Le G8 n’accepte « ni les violences, ni la répression, ni l’expulsion des journalistes », a-t-il dit.

Son homologue britannique David Miliband a jugé « déplorables » les violences des dix derniers jours où des personnes ont été tuées ou battues. L’idée que les manifestants sont « manipulés par des pouvoirs étrangers est totalement dénuée de fondement », a-t-il ajouté.

Cela n’a pas empêché un influent religieux conservateur iranien, Ahmad Khatami, de demander au gouvernement de « mieux contrôler » la presse étrangère, accusée d’avoir provoqué les manifestations.

« Les médias américains, européens et britanniques ont montré leur perversité dans cette histoire », a-t-il dit dans un prêche à la prière à Téhéran. « Ils mettent de l’huile sur le feu. Comment peuvent-ils se promener librement dans le pays. J’attends du gouvernement qu’il les contrôle ».

« Ils mentent. Regardez l?affaire de cette dame qui a été tuée et pour laquelle (le président américain Barack) Obama a versé des larmes de crocodiles. N?importe qui voyant ce film comprend que ce sont les émeutiers qui ont crée cette histoire de toute pièce », a-t-il affirmé.
Moussavi et sa femme, le 15 juin 2009 à Téhéran
© 2009 AFP (Olivier Laban-Mattei)
Jeudi, M. Moussavi, soutenu par le camp réformateur, a dénoncé des « pressions (du pouvoir qui) visent à (le) faire renoncer à (sa) demande d’annulation de l’élection », selon son site Kalemeh.


Il faisait référence à la mort par balle lors d’une manifestation à Téhéran d’une jeune Iranienne, Neda Agha-Soltan, dont l’agonie, filmée, a fait le tour de l’internet et provoqué une grande émotion.

Les autorités ont déjà imposé d’importantes restrictions à la presse étrangère depuis une dizaine de jours en lui interdisant notamment de couvrir les manifestations de l’opposition.

Elles ont annoncé l’arrestation d’un journaliste greco-britannique, Jason Fowden après celle du journaliste irano-canadien Maziar Bahari, travaillant pour des journaux américains. Le correspondant permanent de la BBC en Iran, Jon Leyne, a été expulsé.

Enfin, le candidat conservateur à la présidentielle, Mohsen Rezaï, qui a renoncé à sa plainte devant le Conseil des gardiens, a affirmé qu’il continuerait à se battre pour « réparer les dommages causés au régime islamique ».

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