Les négociations nucléaires : trois promesses américaines irréalisables faites à Israël.
Arak : le réacteur à eau lourde en construction.

Le second cycle de pourparlers entre les six puissances et l’Iran – cette fois, en vue d’une résolution globale et définitive, concernant la controverse autour du programme nucléaire iranien – s’est ouvert à Genève, mardi 18 février. Mais, d’abord, l’Administration Obama a fait trois promesses au gouvernement israélien, révèlent les sources de Debkafile à Washington et Jérusalem. On doit, cependant, prévenir qu’aucune de ces promesses n’est réaliste.

L’une concerne l’engagement d’insister sur une fermeture totale du site souterrain d’enrichissement d’uranium à Fordo. La seconde serait la conversion du réacteur d’Arak en construction, qui, d’un site destiné au traitement de l’eau lourde, passerait à celui de l’eau légère, de façon à empêcher la production de plutonium suffisante à fabriquer des armes nucléaires ; et la troisième, de mettre une limite à l’enrichissement d’uranium au niveau faible de 5%.

Nos sources iraniennes et des renseignements militaires affirment qu’il n’y a pas la moindre chance que les négociateurs iraniens accèdent à aucune de ces exigences. Leurs dirigeants ont dit clairement que Fordo ne sera pas fermé, quelles que soient les circonstances. Ils veulent bien discuter certains aspects de la production, tels que le nombre de centrifugeuses utilisées et le niveau de pureté de l’uranium enrichi. Mais toute fermeture est, pour eux, hors de question. Concernant le réacteur d’Arak,, Téhéran pourrait envisager d’imposer un plafond à la production de plutonium, mais ne sont prêts à aucun autre type d’engagement.

Au sujet des stocks d’uranium enrichi, les Iraniens veulent bien négocier une limite dans les quantités, mais pas le nombre ni le type de centrifugeuses qu’ils seraient autorisés à employer. Téhéran conserverait ainsi la capacité de revenir en arrière, dès qu’il choisirait d’enrichir la quantité d’uranium qui lui convient.

Pour préserver cette capacité, les négociateurs iraniens rejetteront les exigences occidentales de démanteler les 18.000 nouvelles centrifugeuses déjà sur sites dans les chambres d’enrichissement (toutes ne fonctionnent pas encore) et de ne garder que 1000 des plus vieilles machines IR1.

Au vu de la longue liste de rebuffades que les négociateurs des six-puissances (USA, Russie, R-U, France, Chine et Allemagne) s’attendent à essuyer, de la part de l’Iran, une atmosphère de morosité enveloppait les deux camps, mardi, alors que les pourparlers démarraient. Les sources occidentales évoquaient un « défi ardu » à relever, alors que le Guide Suprême Ali Khamenei commentait : « Je l’ai déjà dit auparavant… Je ne suis pas optimiste au sujet de ces négociations. Cela ne mènera nulle part, mais je n’y suis pas opposé pour autant ».


Wendy Sherman.

Répondant à des questions épineuses, le 20 janvier, avant le cycle final des négociations nucléaires, la négociatrice en chef et Sous-Secrétaire Wendy Sherman assurait la Commission des Affaires étrangères du Sénat « qu’il y aura une étape supplémentaire entre l’accord de la Phase 1 et l’accord final, pour amener l’Iran à accéder aux résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU ».

En d’autres termes, on ne s’attend pas du tout à ce que le cycle actuel remplisse les objectifs avoués d’atteindre un « accord global et définitif ». L’Administration Obama se prépare plutôt à passer de nouveaux accords intérimaires avec l’Iran.

Debkaflie interprète le commentaire de Sherman comme une façon pour Washington de faire un cadeau à Téhéran : l’intention est de faire traîner en longueur toute résolution finale sur ce sujet sans solution, durant les deux années qui restent avant la fin du mandat du Président Barack Obama au Bureau Ovale, soit jusqu’en 2016, et laisser entière la décision sur la façon de manipuler la « patate chaude » à la charge de son successeur à la Maison Blanche.

Le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu marche dans les pas d’Obama, concernant le problème nucléaire iranien, depuis l’automne 2012, quand il s’est détourné de sa détermination première de détruire les capacités de l’Iran à obtenir la bombe nucléaire par la force militaire. Et depuis, il n’exige plus le démantèlement total des capacités nucléaires iraniennes.

Lorsque Netanyahu s’assoira à côté d’Obama, à la Maison Blanche, le 3 mars, il en sera probablement réduit à demander un plafond dans le nombre de centrifugeuses opérationnelles autorisées en Iran, comme un ultime effort pour retarder la percée de l’Iran vers la bombe nucléaire. Mais tous deux sont, de toute évidence, résolus à essuyer un rejet de l’Iran de toute limitation de ses capacités nucléaires militaires, comptant sur le fait qu’aucune puissance occidentale ne semble chercher sérieusement à imposer sa volonté à la République Islamique.

DEBKAfile Reportage Exclusif 18 Février 2014, 12:10 PM (IST)

debka.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski.

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