Face au développement public des faits reprochés au Grand rabbin de France, Gilles BERNHEIM, ce dernier a reconnu avec humilité les fautes commises par lui sur le plan littéraire et le fait de ne pas avoir démenti lorsqu’il avait été présenté comme titulaire de l’agrégation de philosophie.

Certes, nombreux sont les membres de la Communauté juive à avoir été déçus lorsqu’ils ont pris connaissance de ces manquements. Mais, dans le même temps, ils se sont sentis interpellés devant la multitude des attaques contre leur grand rabbin. Pour certains, ces agressions médiatiques étaient disproportionnées par rapport aux faits incriminés et pour d’autres, ce n’était que la réponse à un manquement à l’éthique.

Aujourd’hui, qu’en est-il ? Le Grand Rabbin Gilles BERNHEIM a assumé pleinement ses responsabilités, sans chercher à cacher quoi que ce soit. Aurait-il dû démissionner ?

Il a probablement envisagé cette hypothèse et s’il a pris une décision inverse c’est parce qu’il a estimé que sa tâche strictement rabbinique était loin d’être achevée. Les erreurs commises et reconnues sont sans commune mesure avec le travail effectif accompli au sein de l’institution : défense énergique de la cacheroute consistoriale, formation des rabbins, modernisation de l’école rabbinique, écoute des problèmes de société, dialogue avec les autres religions, présence spirituelle dans les hôpitaux, les prisons , etc. . Ce sont là des chantiers essentiels pour le judaïsme et où l’efficacité du Grand Rabbin de France relativise les maladresses et les erreurs commises et reconnues humblement par l’homme.

Certes, les censeurs montent au créneau en hurlant à la démission, mais ils devraient aussi faire la part des choses et reconnaître le travail accompli. Que doit-il faire maintenant qu’il a opté pour rester à son poste ? Laisser passer l’orage. Dans quelques jours, on ne parlera plus de cette affaire, car une actualité chasse l’autre. Qu’il renonce à ses prétentions littéraires et qu’il s’attache à poursuivre son œuvre sacerdotale.

Nous voici contraints, par cette crise morale, à ’une prise de conscience collective. Les questions sont nombreuses auxquelles il n’a pas été répondu : ces manquements ont-ils atteint la crédibilité de l’institution? Ces mensonges ont-ils porté atteinte à l’image du Grand rabbin de France? Qu’en est-il des valeurs éthiques propres à la Torah en pareil cas? L’autorité morale du Grand rabbin est-elle désormais diminuée suite à ces erreurs? Quel visage les autres confessions portent-ils désormais sur le judaïsme français? Comment le Grand Rabbin pourra-t-il désormais intervenir dans nos débats internes ou dans la sphère publique? Comment soigner cette blessure à la hauteur de l’immense espoir suscité par l’élection du Grand Rabbin BERNHEIM?

Autant de questions ouvertes qui laissent un goût amer, car on ne peut pas se voiler la face. Mais, il faut se ressaisir et se montrer encore plus vigilant dans le comportement de nos élus, laïcs ou religieux, se montrer encore plus exigeants face à ceux dont la conduite n’a peut-être pas été irréprochable. Cette sombre péripétie a jeté une ombre sur notre Communauté et sur ceux qui la dirigent.

Il faut sortir au plus vite de cette polémique et ouvrir un débat honnête et sincère sur les dérives de la communication communautaire. Montrons nous plus vigilants, plus unis et essayons de repartir du bon pied.

Moise COHEN

Président d’Honneur du Consistoire de Paris

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DANIELLE

Moi je plains le prochain grand rabbin de France, soit il fera partie de la clique consistoire, soit il ne sera que représentatif et non actif !

Tristes Juifs que nous sommes !

En tous les cas Monsieur Gilles Bernheim nous vous regretterons et comme disait le message précédent, après le Grand Rabbin Kaplan il n’y a pas eu d’autre grand Rabbin, à part sans doute, Mr René-Samuel Sirat que j’appréciais pour sa franchise et que l’on a dirigé vers la sortie.

alinou39

Mon sieur Cohen, avez-vous été aussi tatillon lorsqu’il s’est agi de l’ancien Grand Rabbin de France dont vous et autres membres du Conseil d’administration avaient entériné les tricheries et mensonges ? Je peux affirmer que non pour les avoir vécus !!! S’est-on élevé contre lui quand on a su qu’il recopiait sans vergogne des paragraphes de livres ou d’homélies de personnalités pour l’élaboration de ses discours ? jamais!!!
D’autre part, vous-même n’avez-vous jamais menti ? Posez-vous intimement la question.
En tout cas, pour le grand rabbin de france Gilles Bernheim (car pour moi, après le Grand Rabbin Jacob Kaplan, c’est le seul qui mérite ce titre et je le lui conserverai même après la prochaine élection !) le Consistoire Central dont vous êtes le président d’honneur, a usé d’un abus de pouvoir.

mot.passant

C’es terrible comme l’on peut gommer avec une rapidité fulgurante les multiples qualités d’un être pour n’en laisser ressortir que ses erreurs et mieux le faire tomber. Aller fouiner dans la liste des agrégés en philosophie pour trouver le nom de Bernheim avait vraiment comme but de le faire « tomber ». Il n’a pas volé, il n’a pas tué, il n’a pas blasphémé,il n’est pas pédophile. Pour un homme dont la présence,l’intelligence,la philosophie,l’esprit d’entreprise est là ,le diplôme n’est plus qu’un accessoire dans ce cas là (juste un rêve peu-être, inavoué dans un coin de la tête),Maintenant il est vrai que la paternité d’une expression,d’un texte doit être mentionné et n’appartenir qu’a son auteur.( les milieux littéraires doivent certainement jongler aisément avec genre de problèmes et avec beaucoup moins de remue-ménage) .Quand on voit des hommes politiques ayant fait de la prison pour divers délits bien plus graves,revenir au devant de la scène sans scrupules ni face, ou se trouve la justesse et la clairvoyance qui caractérise le discernement .

DANIELLE

A toute la clique du Consistoire, je dirai :

QUE CELUI QUI N’A JAMAIS PÊCHÉ, JETTE LA PREMIÈRE PIERRE.

A bon entendeur, salut !

YSJOLIO

Ce n’est certes pas une faute bénigne Ce que l’on peut lui reprocher, ce n’est pas tant, en soi, la ou les faute(s) que sa manière de nier dans un 1er temps puis face à l’évidence des preuves, d’avouer Les hommes d’importance réagissent apparemment de nos jours comme des enfants pris en flagrant délit de gourmandise : nier à tout hasard, pensant qu’on oubliera, qu’on ne leur opposera pas assez de preuves etc Puis, face à l’évidence, avouer, avouer vite et dans la précipitation (cf. qui vous savez…) Avouer nécessite un cheminement très difficile à parcourir et à assumer Certes, Gilles Bernheim est humain, trop humain : que celui qui n’a pas pêché jette la première pierre… Dans une autre époque moins médiatique, on aurait étouffé l’affaire et personne n’en aurait rien su, d’autant qu’il ne s’agit que de moralité et qu’il n’y a pas « mort d’homme » Mais aujourd’hui, pris « la main dans la confiture », au vu et au su de tout le monde, il devrait, à mon avis, se retirer en toute « humilité », selon le terme qu’il a employé, car il aurait du mal à se prévaloir de l’autorité morale dont il est investi : ses interlocuteurs auront toujours malheureusement et malgré eux, une mauvaise pensée à son sujet Pour le reste, c’est une question de conscience personnelle