Les forces de l’ordre ont rouvert plusieurs dépôts pétroliers, vendredi 15 octobre, alors que l’ensemble des 12 raffineries françaises étaient en grève, selon les syndicats.

Premier à être débloqué par les CRS, le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (DPF), particulièrement stratégique, qui était bloqué depuis jeudi. Les forces de l’ordre sont restées sur place pour sécuriser le site, a précisé la préfecture des Bouches-du-Rhône. Quelques instants plus tard, la préfecture de la Gironde annoncait la levée du blocage des docks pétroliers d’Ambès (DPA), à Bassens. Puis, la police affirmait avoir débloqué le dépôt de carburant Total de Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme).

Dans le même temps, d’autres dépôts pétroliers ont été bloqués. Des étudiants de l’université de Rennes-2 et des chômeurs ont entrepris de bloquer celui de Vern-sur-Seiche, en Ille-et-Vilaine. A Rouen, un autre dépôt pétrolier est fermé, tout comme celui au Mans. Des cheminots CGT et des salariés du dépôt de carburant Total de Lespinasse, près de Toulouse, ont également bloqué le site, avant que la police ne le réouvre. Enfin dans le Calvados, la gendarmerie indique que deux dépôts pétroliers sont bloqués : l’un à Caen, l’autre à Ouistreham. La France compte près de 160 dépôts sur le territoire.

COLÈRE DE BERNARD THIBAULT

Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, a affirmé que le déblocage des dépôts de carburant par les forces de l’ordre n’est pas « la méthode qui permettra de sortir de l’impasse sur la réforme des retraites ». Selon le leader de la CGT, l’objectif « en soi » des mouvements de grève, notamment dans le secteur de l’énergie, n’est pas de stopper l’activité économique. « L’objectif de cette mobilisation c’est bien d’obtenir des discussions pour un autre avenir de nos retraites », a-t-il martelé. « Il va bien falloir que le gouvernement aborde le fond du problème (…) Je vois bien qu’il s’efforce aujourd’hui d’entretenir à la fois la polémique voire un climat qui n’est pas bon, c’est lui qui tend le climat dans le pays », a-t-il ajouté. « Ce mouvement est durablement ancré dans le pays », a assuré M. Thibault.

Les salariés des 12 raffineries françaises sont en grève vendredi, ont annoncé les représentants des syndicats CGT et CFDT. Sur 12 raffineries, toutes ont des problèmes d’approvisionnement en pétrole brut à cause des grèves dans l’énergie et leurs expédition sont bloquées. Dix raffineries ont entamé ou vont entamer dans les heures qui viennent des procédures d’arrêt complet de la production qui prennent plusieurs jours. Une raffinerie fonctionne au débit minimum à cause des grèves, tansi que la raffinerie Total de Dunkerque ne produit plus depuis septembre 2009.

LE TERMINAL DE FOS EST STRATÉGIQUE

Avec une capacité de stockage de 860 000 mètres cubes de produits chimiques et raffinés, le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer est le plus important de la région. Il est primordial pour l’alimentation des pompes à essence de la région car les quatre raffineries situées autour de l’étang de Berre sont privées de brut, depuis le 27 septembre.

Le blocage des accès au dépôt de Fos avait été organisé jeudi matin par des agents portuaires et des salariés de la pétrochimie locale ou de l’aciériste ArcelorMittal, dont l’usine voisine le site. Selon la CGT, jeudi, il était « parti pour durer ». Alors que la CGT menace toujours d’une pénurie de carburant et que les raffineries locales ne distillent quasiment plus de brut, reste à savoir combien d’essence et de gazole contiennent encore les énormes cuves de Fos-sur-Mer, dont Total est un gros actionnaire. La CGT avait déjà temporairement bloqué l’accès à DPF le 7 septembre lors d’une action commune des agents portuaires, qui s’opposent à la création d’une filiale pour gérer les terminaux pétroliers de Fos et Lavera, et des salariés du raffinage, qui protestent contre un projet de dépôt pétrolier Oiltanking Mediaco qui menace leur activité selon eux. Le conflit combine désormais des revendications liées à l’avenir de la filière pétrochimique locale et au projet de réforme des retraites.

Les manifestants doivent se retrouver dans la matinée pour décider de la suite de leur mouvement. L’Union française des industries pétrolières (UFIP), qui craint une pénurie dès le 20 octobre, a réclamé le déblocage des stocks de réserve des distributeurs et l’importation de carburant pour les transporteurs routiers, ce que le gouvernement a autorisé. Ces réserves « représentent entre dix et douze jours de consommation », selon le secrétaire d’Etat au transport, Dominique Bussereau, qui a répété, jeudi, que la France ne connaîtra pas de pénurie.

LEMONDE.FR avec AFP

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