Le chef d’état major de l’armée israélienne, le général Gaby Ashkenazi, a entamé mercredi à Jérusalem sa déposition devant la commission d’enquête israélienne chargée d’examiner les aspects juridiques de l’assaut meurtrier de la flottille d’aide pour Gaza le 31 mai.

Le général Ashkenazi est le troisième haut responsable, après le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Ehud Barak, à comparaître devant cette commission depuis lundi.

Cette commission, présidée par le juge à la retraite de la Cour suprême Yaakov Tirkel, est composée de cinq membres israéliens et deux observateurs étrangers sans droit de vote.

Le témoignage du général Ashkenazi, comme ceux de MM. Netanyahu et Barak, doit être en partie public, puis se dérouler à huis clos, a indiqué la commission.

Le général Ashkenazi est le seul militaire dont la commission pourra entendre le témoignage.

L’armée israélienne avait déjà reconnu dans un rapport interne rendu en partie public le 12 juillet des « erreurs » lors de la planification et l’exécution du raid tout en justifiant le recours à la force. « Des erreurs ont été faites dans le processus de décision, y compris à un échelon relativement supérieur », avait admis le général de réserve Giora Eiland en présentant les conclusions de cette enquête. Toutefois, l’équipe d’experts militaires n’avait pas relevé de « négligences », qui auraient pu éventuellement entraîner des sanctions contre des soldats. « Ni moi, ni l’équipe d’experts n’ont découvert des omissions ou des négligences, mais certainement des erreurs ont été identifiées qui doivent être corrigées à l’avenir », avait alors affirmé le général Ashkenazi.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, entendu mercredi par la commission d’enquête israélienne sur la flottille, a justifié toutefois les tirs du commando, lors de l’assaut meurtrier du 31 mai.

Au cours d’une audition de trois heures, Gabi Ashkenazi a admis que les militaires israéliens avaient sous-estimé la résistance des passagers et qu’ils auraient dû mieux préparer l’assaut.

«J’estimais qu’il n’y avait que quinze personnes sur le pont du bateau et qu’il suffirait de grenades à souffle pour les éloigner», a-t-il expliqué, en ajoutant qu’il manquait aussi d’informations sur l’organisation humanitaire turque, l’IHH, interdite en Israël pour des liens supposés avec le Hamas

Selon lui, l’armée aurait dû faire un usage plus important de la force avant d’assaillir le bateau. «Nous aurions dû positionner des hommes pour tirer précisément et neutraliser ceux qui empêchaient nos soldats de descendre d’hélicoptère», a-t-il regretté, en précisant qu’un tir dissuasif aurait découragé toute velléité de résistance.

«Les membres du commando était en danger»

Au contraire, les soldats sont descendus sur le pont en pleine mêlée, confrontés à certains passagers munis de barres de fer et de couteaux, a affirmé le chef de Tsahal. Il a aussi déclaré que les activistes disposaient d’au moins une arme à feu, qu’ils auraient ensuite jetée à la mer. Dès lors, «il n’y avait d’autre choix que de poursuivre l’opération». Et d’ouvrir le feu pour répliquer. «L’opération était mesurée et justifiée. Les soldats ont fait preuve de sang froid et de courage. La vie des membres du commando étaient en danger, ils ont agi de façon exceptionnelle».

Le général a reconnu que des militaires avaient tiré à bout portant sur certaines personnes, mais il a rejeté toute allégation d’exécution sommaire. «Dans un cas, un soldat a été attaqué par un passager muni d’une hache, ce qui mettait sa vie en danger. Dans un autre cas, un soldat a reçu une balle dans l’estomac. Il a alors sorti son pistolet et ouvert le feu vers celui qui lui avait tiré dessus.»

Le général Ashkenazi est le troisième haut responsable israélien à comparaître devant cette commission, après le ministre de la Défense Ehoud Barak et le premier ministre Benyamin Nétanyahou. Ce dernier avait notamment déclaré qu’Israël avait agi «conformément au droit international». La commission doit encore examiner des documents écrits puis éventuellement convoquer d’autres témoins. Aucune date n’a été fixée pour la remise de ses conclusions.

Une autre commission, menée par l’ONU, enquête également sur l’assaut de la flottille. Mais Benyamin Nétanyahou a averti mardi que son pays refuserait de coopérer si des militaires ayant pris part à l’abordage devaient être interrogés.

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