A l’occasion de la fête de notre Liberté, à l’occasion de la fête des pains Azymes ou Matsot, plus communément appelée Fête de Pessah, nous allons lire et commenter la haggadah.
L’élément majeur de cette célébration, unique en son genre est constitué par une étude familiale d’un texte écrit et organisé par nos rabbins, fait de juxtapositions de citations et d’enseignements.

Cette cérémonie dont l’Ordre ou le Séder en hébreu est lui-même l’objet et la source d’enseignements, oblige aux questionnements.

Au-delà des questions qui sont posées, il convient d’attirer l’attention des participants sur la manière juive de répondre, et d’enseigner

Cette manière de répondre aux questions s’accompagne toujours par une référence aux textes qui sont les seuls garants de la crédibilité de nos propos.

Exemples :

Nous voyons à travers ces nombreux exemples, que nul n’est en droit d’enseigner quelque chose sans en apporter un fondement textuel émanant de la Bible.

Ce n’est pas là une chose anodine.

Le Rabbin est l’homme qui par définition détient la connaissance. Celle-ci passe par la maîtrise de tous les textes majeurs constitutifs de la science juive. Le minimum est donc la connaissance du TaNaKh la Bible, de la Loi orale à savoir La Michna et la Guémarah, et le Choulhan Aroukh ainsi que les commentaires et autres livres incontournables de Grands Maîtres.

L’enseignement transmit par une personne ayant cette maîtrise doit l’obliger à transmette un savoir en parfaite cohérence avec cet ensemble de textes. Et son enseignement doit toujours s’appuyer sur ces derniers, car il doit démontrer qu’il s’inscrit dans leur continuité.

Cela pose un problème au passage, pour ceux, qui nombreux sont enclins à enseigner sans avoir parcouru l’ensemble des textes, et qui pourraient être en contradiction avec ce corpus.

Dans la mesure où ils reproduisent un enseignement reçu d’une personne qualifiée, et qu’ils restent fidèles à cet enseignement, on peut considérer que le risque d’incohérence est limité.

Quant à ceux qui se hasardent à enseigner, sans avoir la vraie qualification de rabbin pour n’avoir pas investi dans les dix années au minimum d’études pour parcourir ce corpus, les choses sont plus hasardeuses.

Enfin, il existe une troisième catégorie de personnes, qui prétendent enseigner la Torah sans jamais citer un seul verset, et dont les propos se constituent essentiellement de paroles se voulant moralisantes.

Nous sommes là dans la perte de temps, voire dans le dénigrement de la Torah.

Deux exemples:

– Et brave homme érudit sans nul doute nous a fait récemment un petit discours, dont l’objet était de louer l’étude de la Torah. Devait-il pour autant dénigrer les non juifs et leur science en nous disant qu’INTER -N-ET cela voulait dire que l’on entrait INTER dans le N Noune en hébreu qui a pour valeur numérique 50, soit le cinquantième degré de T qu’il écrit en hébreu avec un Têth soit la première du mot Toum-a, donc qu’internet est le summum de l’impureté, alors que lui-même enregistre des cours sur le Net. Devait-il nous dire que le Iphone est similaire en hébreu à Iphoune ténèbres.

– Ou comme cet autre homme lui aussi érudit, qui nous raconte l’histoire d’un juif américain, qui fait un retour au judaïsme, et qui après plusieurs années passées en Israël à étudier la Torah décide de retourner voir ses anciens amis. Il leur apporte à chacun une mézouzah.
Le premier la dénigre, le second l’accepte que par politesse, le troisième estime ce cadeau à sa juste valeur. Quelque temps plus tard un tremblement de terre détruit les maisons des deux premiers, celle du troisième étant épargnée. Voilà l’histoire des trois petits cochons revue et corrigée, servie comme étant d’une grande profondeur, émanant d’un maître.

Alors que notre communauté a un besoin réel de découvrir la profondeur, et la fulgurance des textes de ce corpus Divin et rabbinique, le recours à des historiettes de mauvaise qualité soutenue par des personnes voulant être les portes paroles charismatiques de la Tora, est la manière la plus sûre d’aboutir au dénigrement de la Torah. Car de tels propos suggèrent que le reste du contenu est de même nature, ce qui est tout simplement une insulte à la profondeur des textes bibliques et rabbiniques.

D’abord, c’est une perte de temps, puis le dénigrement des non juifs n’est pas obligatoirement la bonne manière de mettre en valeur la Torah, enfin vu l’urgence à diffuser vraiment un enseignement transmit d’âge en âge. Il convient de lui rester fidèle, et d’enseigner comme nous le suggère la Haggadah.

Ceci est aussi une des leçons de Pessah, et de la Haggadah, c’est-à-dire rester fidèle à la lettre et à son esprit de la Torah.

Hag Saméah.

M. COHEN SABBAN

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Richard

D’une autre manière peut-être plus « pragmatique » avec toutes les pressions ou influences (bonnes ou mauvaises) que subissons au quotidien l’essentiel est aussi que:
Juifs religieux, non religieux, massorti, libéraux, intellos, idiots, capitaliste, communiste, obsédé etc….l’essentiel est d’être juif comme chacun le veut, mais pas de la manières dont les autres voudraient qu’on le soit BONNES FETES DE PESSAH