Le couturier qui a dirigé pendant 14 ans la célèbre maison de mode Lanvin est décédé à l’âge 59 ans.
Né à Casablanca en 1961, élevé en Israël, diplômé du Shenkar College de Tel Aviv et formé aux Etats-Unis, où il a été le bras droit du styliste américain Geoffrey Beene pendant sept ans, Alber Elbaz est arrivé en France en 1996 pour prendre la direction artistique de Guy Laroche. Il y passe un an, le temps de se faire remarquer par la place parisienne et d’être recruté chez Yves Saint Laurent pour s’occuper du prêt-à-porter féminin. Il quitte cette maison deux ans plus tard, évincé par Tom Ford, arrivé à l’occasion du rachat de la griffe par l’ex-Gucci Group (Kering).
Après un passage chez Krizia, le couturier prend en 2001 la tête de la Maison Lanvin, appelé par sa toute nouvelle propriétaire, Shaw Lan Wang. En rupture avec la direction de l’entreprise, il est poussé vers la porte en octobre 2015. Son départ provoque une onde de choc dans le milieu de la mode. En 14 ans, le designer cosmopolite avait su créer un style, une allure, un chic français, qui avaient redonné notoriété et succès à la maison de luxe parisienne ultra-centenaire.
Après Lanvin, ce touche-à-tout, multiplie les collaborations. Il a dévoilé notamment en 2019 une collaboration avec le chausseur italien Tod’s. Auparavant, il avait signé une collaboration de sacs pour LeSportsac, travaillé avec Converse au Japon sur le lancement d’« Avant Converse », une nouvelle ligne de sneakers haut de gamme, et participé à la confection du parfum Superstitious pour les Editions de Parfums Frédéric Malle.
En janvier, il avait lancé au cours de la semaine de la Haute Couture parisienne sa nouvelle marque AZ Factory, qui se voulait à la fois haut de gamme et démocratique. A travers un film vidéo, le créateur se mettait en scène, présentant et commentant sa collection avec l’humour qui l’a toujours caractérisé.
Le monde de la mode est en deuil: le créateur israélo-américain Alber Elbaz, qui fut pendant 14 ans à la tête de la maison Lanvin avant d’en être évincé en 2015, est décédé à l’âge de 59 ans, a annoncé dimanche le groupe de luxe Richemont.
«C’est sous le choc et avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès soudain d’Alber (…) C’était un homme d’une chaleur exceptionnelle et très talentueux, et sa vision si singulière, son sens de la beauté et de l’empathie laisseront une marque indélébile», a salué son président Johann Rupert dans un communiqué. Les causes de son décès n’ont pas été précisées par cette source.
Reconnaissable à sa silhouette ronde, ses lunettes et son éternel nœud papillon, Alber Elbaz a marqué le monde de la mode par ses petites robes de cocktail, souvent noires, prisées d’actrices hollywoodiennes comme Natalie Portman.
«Un homme d’une chaleur exceptionnelle»
Né au Maroc, il a commencé sa carrière avec le créateur américain Geoffrey Beene à New York avant d’être engagé par Guy Laroche. Il avait ensuite pris la difficile succession de Yves Saint-Laurent pour la ligne prêt-à-porter du couturier français en 1998 avant de rejoindre Lanvin en 2001. «Quand j’ai fini une collection, j’appelle les magasins, pas le musée d’Art moderne», avait-il dit à Libération en 1998.
À la tête de cette grande maison pendant 14 ans, il a réussi le tour de force de replacer la plus ancienne maison de couture française, fondée par Jeanne Lanvin en 1889 au firmament de la planète mode, lui redonnant succès et notoriété.
Il avait également signé une collection capsule en 2010 pour le géant du prêt-à-porter suédois H&M. Il a été évincé de la maison Lanvin en 2015. Un départ brutal qui avait suscité des remous. Quelques années plus tard, il s’est associé au groupe de luxe suisse Richemont dans le but de créer sa propre griffe «AZ Factory».
«Priorité aux femmes»
«Alber Elbaz le couturier fin, sage et capricieux qui a donné la priorité aux femmes, nous a quittés après trois semaines de lutte contre le Covid», a indiqué sur Instagram, la papesse de la mode, l’Américaine Suzy Menkes.
«Disparition tragique d’Alber Elbaz, grand créateur de mode et grand artiste, intensément attaché au savoir-faire, voulant l’innovation dont il comprenait toute la portée et la nécessité. Il avait tant de talent et aussi du génie. Immense tristesse», a réagi sur Twitter le président exécutif de la Fédération de la haute couture et de la mode, Pascal Morand.
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Un génie israélien de réputation mondiale nous a quitté. Une belle âme pleine de bonté et de générosité qui agissait dans la discrétion. Encore une victime de cette saloperie de virus. Repose en paix dans la terre d’Israel, Cher Alber !