Près de 9 étudiants juifs sur 10 ont déjà été victimes d’actes antisémites

Par Louis Heidsieck • Publié le 

Le local de l’union des étudiants juifs de France à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne avait été victime de tags antisémites en mars 2018.Crédits photo: UEJF

L’union des étudiants juifs de France (UEJF) et l’Ifop ont réalisé la toute première enquête sur l’antisémitisme à l’université. Si les étudiants juifs sont très nombreux à être victimes de violences, ils ne sont que 1% à aller porter plainte.

L’antisémitisme se banalise dans les universités. C’est le bilan de la première enquête jamais effectuée sur les actes antisémites dans les établissements d’enseignement supérieur, dont nous livrons ici les premières données. Commandée à l’Ifop par l’union des étudiants juifs de France (UEJF), cette enquête inédite fait suite à une multiplication des actes violents envers des étudiants ou des institutions juives, comme le saccage du local de l’UEJF en mars dernier, ou la découverte de tags antisémites à HEC en octobre. Et d’après ces premiers chiffres, on note qu’une immense majorité d’étudiants juifs ont déjà été témoins d’actes antisémites, même s’ils sont très peu nombreux à porter plainte.

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Ils sont en effet 89% d’étudiants juifs à avoir été déjà victimes d’actes antisémites et 20% à des agressions. Par ailleurs, 45% des répondants à l’enquête, étudiants juifs ou non, ont déjà été confrontés à des actes antisémites sur leurs lieux d’études. «Il y a une banalisation de l’antisémitisme depuis une dizaine d’années, explique au Figaro Sacha Ghozlan, le président de l’UEJF. Sur internet, sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les couloirs des universités, la parole de haine se banalise. Dieudonné a été le premier à instrumentaliser la haine antijuifs pour en faire de l’humour, et depuis, c’est devenu presque normal.»

Stéréotypes

Malgré ces données inquiétantes, l’étude note pourtant que les stéréotypes sur les juifs sont plus faibles en milieu étudiant qu’ailleurs. «Les gens sont globalement plus éduqués à l’université, ce qui empêche certains clichés de véhiculer, note encore Sacha Ghozlan. Malgré tout, les étudiants juifs sont très souvent victimes. Cela signifie que les factions antisémites à la fac, bien qu’assez rares, sont très actives et virulentes.»

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Ces violences récurrentes ne poussent pourtant pas les étudiants juifs de France vers le commissariat: ils ne sont en effet que 1% à aller porter plainte. «20% d’entre eux ont peur des représailles en cas de dépôt de plainte», poursuit le président de l’UEJF.

Référents absents

Il y a trois semaines, les responsables des dix universités du Grand Est et des Hauts-de-France avaient mis en ligne un texte pour lutter contre la violence antijuifs dans leurs établissements. Un rôle qui n’existe pas ou passe bien trop inaperçu dans la plupart des universités, selon Sacha Ghozlan. «Les étudiants ne savent pas vers qui se tourner, poursuit-il. Il faudrait que le jour de l’inscription, quand ils viennent se renseigner pour les bourses ou les associations, on leur fasse une présentation du référent.» De fait, 88% des étudiants sondés ne savent pas qui est le référent racisme et antisémitisme dans leur université.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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LACHKAR Norbert

CE QUE JE NE COMPRENDS PAS C’EST QUE LORSQUE J’ETAIS PLUS JEUNE ET QU’IL Y AVAIT UNE ATTAQUE ,LA PLUPART DU TEMPS, VERBALE,NOUS ETIONS DES CENTAINES DE JUIFS ET QUEQUES NON JUIFS A NOUS RASSEMBLER ET ALLER AU CONTACT CONTRE CES ANTISEMITES.CE QUE JE NE COMPRENDS PAS AUSSI C’EST QUE LES ETUDIANTS JUIFS NE FASSENT PAS BLOC , ‘ILS SONT MOINS NOMBREUX MAIS DOIVENT REPONDRE AUX COUPS POUR COUPS AU RISQUE D’EN PRENDRE.IL NE FAUT PAS OUBLIER QUE CES DEGENERES NE RESPECTENT QUE CEUX QUI LEUR TIENNENT TETE.LE MEILLEUR EXEMPLE EST ISRAEL AVEC SES 9 MILLIONS D’HABITANTS QUI TIENNENT EN RESPECT 500 MILLIONS D’ARABES.IL NE FAUT SURTOUT PAS OUBLIER QUE LA PEUR N’EMPECHE PAS LE DANGER.MES JEUNES FRERES ET ENFANTS JUIFS,NE VOUS LAISSEZ PAS FAIRE ET NE PASSEZ SUR RIEN.IL VA ARRIVER UN JOUR AVEC L’AIDE D’HACHEM,QUE TOUS CES COMPTES SERONT REGLES ET JE PENSE QUE CELA NE SAURAIT TARDER.COURAGE ET VIVE ISRAEL QUI NOUS A PERMIS DE RELEVER LA TETE ET D’ETRE UN REFUGE POUR LES JUIFS DU MONDE ENTIER.NE VOUS INQUIETEZ PAS TOUT SE PAIERA UN JOUR COMME CELA A ETE LE CAS DANS L’HISTOIRE.BONNES FETES DE POURIM

Muntz Patrick Nathan

Le CRIF pourrait proposer aux recteurs des universités de Franc de former un groupe qui regardera en détails une sorte de certificat d’être étudiant dans une des universités et écoles supérieure de l’exagone. Demander au gouvernement que ce certificat soit légalisé et qu’un étudiant changeant d’établissement puisse être tenu de présenter ce certificat et ses compléments (documents annexés) s’ils sont demandés par l’université d’arrivée de toute étudiant. Des actes de violences, la copie conforme du certificat de bonne vie et moeurs ou des explications de la raison d’avoir été expulsé de l’autre université ou d’être passé en justice pour faits de racisme, de violences, de dégradations des locaux, d’actes interdits contre des étudiants, le corps professoral… Je sais que l’installation de cela provoquera des violences au début mais c’est la seule façon d’habituer les hyperkinétiques, les haineux d’une minorité (contre les homophobes, les misogynes…), les racistes… à un certain contrôle social, des conditions pour faire des études aux frais partiels de l’Etat… Avec le temps, l’habituation (au mal comme au bien) peut devenir une contrainte plus efficace que la loi. Bruxelles, Nathan le toqué (hommage rendu à un professeur du ghetto de Varsovie qui se moquait des Allemands, des Polonais et des Juifs jusqu’à la destruction du ghetto, durant la Pâque en avril 1943. Il joua le rôle d’une sorte de « fou du roi » qui faisait rire tout le monde sous cape en disant tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas).