Yossi Cohen du Mossad est-il l’avenir après Bibi-Gantz? – une analyse

Le Maître- espion a remporté des victoires importantes contre l’Iran et le coronavirus, est indemne de tout scandale, a du charisme et penche à droite.

Directeur du Mossad Yossi Cohen (crédit photo: MARC ISRAEL SELLEM)
Le directeur du Mossad, Yossi Cohen (crédit photo: MARC ISRAEL SELLEM)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Bleu et Blanc Benny Gantz n’ont toujours pas finalisé leur accord d’unité nationale qui devrait encadrer la politique d’Israël pendant au moins les trois prochaines années. Néanmoins, il y a peut-être déjà quelqu’un qui attend dans les coulisses pour monter en puissance, lorsque leurs mandats toucheront à leur fin : le directeur du Mossad, Yossi Cohen.

Qu’est-ce qui rend Cohen différent des autres anciens directeurs du Mossad? Et pourquoi aurait-il une chance de diriger le pays un jour?

Les anciens chefs du Mossad, Isser Harel, Meir Amit et Danny Yatom, ont tous rejoint la Knesset. Amit a même brièvement servi dans des postes ministériels mineurs. Mais aucun d’entre eux – ou d’autres chefs du Mossad qui étaient beaucoup plus confidentiels pendant et après leurs années dans les services secrets – n’a jamais eu une chance sérieuse de diriger le pays.

Mais Cohen est différent.

Tout d’abord, il a la reconnaissance du nom.

Lui et le Premier ministre ont bien plus rendu publics les actes du Mossad sous son règne qu’ils ne l’étaient sous aucun directeur précédent.

Chaque Israélien, qu’il respecte attentivement la sécurité nationale et le monde des espions ou non, sait déjà que Cohen a organisé et mené deux opérations aux proportions historiques.

La première a été l’appropriation par l’agence des secrets nucléaires iraniens au cœur de Téhéran en janvier 2018; le second est son initiative en vue d’amener du matériel médical en Israël pour lutter contre la crise du coronavirus.

Apporter les secrets de l’Iran à Israël a conduit les États-Unis, pour le meilleur ou pour le pire, à se retirer de l’accord avec l’Iran et a modifié la nature du débat que la République islamique tenait avec l’UE et l’Agence internationale à l’énergie atomique pour savoir si elle dissimulait des aspects de son programme nucléaire .

Dix millions de masques et jusqu’à quatre millions de kits de test arrivant en Israël à grande vitesse, sans parler des respirateurs et autres articles, sont des chiffres qu’il est impossible d’oublier.

POURQUOI Netanyahu a-t-il permis à Cohen une telle exposition publique?

Il a été très clair.

Il a fait savoir dans une interview que les deux meilleures personnes pour lui succéder au moment de sa retraite n’étaient pas l’un de ses ministres actuels, mais plutôt Cohen ou l’ambassadeur américain Ron Dermer.

Outre les opérations bien connues ci-dessus, des détails ont commencé à fuiter, sur les autres opérations de style militaire menées par Cohen et les éliminations de scientifiques terroristes de haut niveau, ainsi que son implication, toujours pas complètement divulguée, dans l’exécution américaine de Qasem Soleimani, le Chef de la force Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran (selon NBC, Avigdor Liberman et des informations connues du Jerusalem Post). Ces détails continueront d’être révélés, pas à pas, au moment où il entrera dans l’arène politique.

En outre, son rôle dans l’ouverture d’opportunités diplomatiques avec les Saoudiens et les autres pays du Golfe ainsi qu’avec le Soudan a filtré peu à peu au fil des années, et une plus grande partie de ces révélations se répandra également à l’avenir.

Il dispose donc d’une expérience à la fois en matière de sécurité et de diplomatie dans son curriculum vitae.

De nombreux chefs du Mossad auraient peut-être également eu plus d’opportunités politiques, mais ont été marginalisés, à la suite de scandales. Ils ont mené des opérations qui ont mal tourné et ont éclaté au grand jour – quelque chose qui est souvent un aspect inévitable de la gestion d’un réseau d’espionnage à haut risque.

L’étoile montante de Cohen peut encore faiblir s’il est absorbé par une future opération bâclée qui devient publique.

Mais à ce jour, après plus de trois de ses cinq ans au moins de mandat, il a réussi à garder les mains propres aux yeux du public.

IL Y A AUSSI le facteur personnel de Cohen lui-même.

Les chefs du Mossad dans la veine de Shabtai Shavit, Efrayim Halevy et Tamir Pardo, non seulement ont aimé préserver leur vie privée, mais se sont révélés emplyer un ton beaucoup plus professoral, au lieu de faire émaner le charisme politique nécessaire pour conquérir le grand public.

À la fois dans son apparence physique soigneusement conçue et dans ses compétences de présentation, Cohen a un charisme palpable et un talent pour persuader, qu’il s’agisse de recruter des agents ou de convaincre le public.

Amit aurait eu ce genre de charisme. Mais ses exploits étaient moins publics et il n’avait pas à son service de Premier ministre lui donnant une visibilité gratuite inégalée dans la presse.

Dagan a eu ce charisme. Cependant, il était malade et est décédé avant de rejoindre le jeu politique, ainsi que de conduire une mission embarrassante majeure à Dubaï en 2010.

Un autre aspect clé peut être que les opinions politiques de Cohen penchent à droite.

Les anciens chefs du Mossad les plus récents étaient de centre-gauche. Ils ont été appréciés pour avoir aidé à renforcer le volet sécuritaire des partis de centre-gauche. Mais la droite pourrait être plus à l’aise avec un ancien chef de l’espionnage comme meneur, plus facilement que beaucoup de gens de gauche ne le pourraient.

Certains acteurs de gauche peuvent souhaiter que Tsahal élimine les terroristes, mais ils ne voudront peut-être pas que le directeur de ces opérations dirige le pays.

Cohen doit encore terminer son mandat et prendre une période de réflexion.

Mais n’ayant que 58 ans, il ne sera alors peut-être encore qu’au début de la soixantaine et en pleine forme lorsqu’il deviendra admissible dans la sphère politique.

Si personne d’autre n’a endossé le manteau de Netanyahu à droite à ce moment-là, Cohen pourrait bénéficier d’une ouverture pour mettre sa propre participation au Mossad sur sa carte de visite politique d’une nouvelle manière, au-delà de ce que le pays a vu jusqu’à présent.

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bensoussan jean joseph

Mr Yossi Cohen a l’envergure d’un homme d’etat si il se presente prochainement il est à meme de remplacer Mr Natanyahou au poste de premier ministre Il n’est redevable en rien à de puissants industriels il y aura un large consensus sur son nom de la part du public Israelien Fort de mandats massifs à la Knesset le parti qu’il formera pourra former un gouvernement sans etre obligé de faire de viles compromissions avec X et Y et mettre un peu d’ordre dans les structures gouvernementales et sociales Bé zman karov a yom azé yavo joseph

Ixiane

Deux ans c’est long !! voire 3 non ? ( deux fois 18 mois ) ; il peut s’en passer des choses ….
N’empêche qu’il présente bien , ce Monsieur COHEN !! et le fait qu’il ne soit pas dans la sphère politique ( avec des casseroles ) c’est bon pour lui !!

de Hur

IL N’A PAS BESOIN DE POSTE IL L’A DÉJÀ DANS L’OMBRE ET C’EST MIEUX AINSI MERCI YOSSI