WCK; Tsahal admet des erreurs d’appréciations

WCK; Tsahal admet des erreurs d’appréciations et fait face aux conséquences

L’armée israélienne (Tsahal) a reconnu vendredi une série d’erreurs ayant conduit à la mort tragique de sept travailleurs humanitaires de World Central Kitchen (WCK). Cette organisation caritative internationale apportait une aide alimentaire dans la bande de Gaza lorsque ses convois ont été pris pour cible par un drone israélien.

Selon le communiqué de Tsahal, pas moins de sept « points d’action » distincts sont à l’origine du drame. Tout a commencé lorsqu’une unité de drones a aperçu des « actions suspectes » d’un présumé membre du Hamas à bord de l’un des camions humanitaires. S’en est suivie une séquence d’incompréhensions et de dysfonctionnements au sein de la chaîne de commandement.

Malgré les tentatives désespérées pour joindre les équipes des travailleurs humanitaires de WCK, sur le terrain, Tsahal n’a pas pu établir de communication avec ces travailleurs et l’incompréhension a persisté. Lorsque les camions ont quitté un hangar où ils s’étaient abrités, ils ont été identifiés à tort comme des véhicules ennemis. Déterminée à « neutraliser la menace », l’unité de drone a alors pris la décision fatidique d’ouvrir le feu à trois reprises sur le convoi.

Une enquête préliminaire publiée par l’armée pointe du doigt les « erreurs d’identification » et les « défaillances » ayant mené à ce drame évitable. Des sanctions ont d’ores et déjà été prises, avec le limogeage de plusieurs officiers supérieurs jugés fautifs.

Cependant, ces explications très techniques peinent à convaincre. Pour l’ONG World Central Kitchen, il ne fait aucun doute que « l’armée israélienne a déployé une force meurtrière sans tenir compte de ses propres protocoles ». L’organisation exige dès lors la création d’une commission d’enquête internationale indépendante.

Si Tsahal reconnaît ses torts, l’affaire est loin d’être close. En ciblant des travailleurs humanitaires pacifiques, l’armée israélienne s’est attirée une vague de condamnations à l’échelle internationale. Désormais contrainte de suspendre ses opérations vitales à Gaza, l’ONG World Central Kitchen pourrait même décider d’un retrait définitif de la région.

Au-delà du drame humain, cet incident tragique met néanmoins en lumière les efforts déployés par les opérateurs des drones pour s’assurer de la nature des cibles, d’après les éléments dont ils disposaient. Ils ont tenté à plusieurs reprises d’entrer en contact avec les travailleurs du World Central Kitchen présents sur le terrain, sans obtenir de réponse de leur part. Les militaires sont même allés jusqu’à contacter directement l’organisation caritative, qui a elle aussi essayé de joindre ses équipes sur place, mais en vain.

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