VaYiKRa: le Lévitique ou l’art de se rapprocher? vidéo

Le Lévitique ou troisième volume du Pentateuque est également appelé TORAT COHANIM (l’enseignement des prêtres) car il s’agit bien d’un condensé des lois qui doivent être appliquées par les prêtres et de leur rôle bien précis en toutes circonstances ainsi que l’affirme le Ramban.

La première péricope du Lévitique traite des sacrifices. Les années précédentes nous avons disserté de nombreux sujets concernant ces premiers chapitres. Nous allons, bien que le sujet soit sévère détaillé et très technique, traiter des sacrifices et de la façon dont nous disposons, aujourd’hui, de compenser l’absence de Temple.

Nous savons qu’il existe plusieurs sortes de sacrifices à apporter selon les fautes commises et/ou selon les circonstances: il est à distinguer entre les sacrifices offert parmi les différentes sortes d’animaux (gros ou menu bétail ou encore ceux provenant du règne végétal….

Certains sacrifices sont entièrement consumés, d’autres sont en partie offerts au Cohen mais une autre sorte de sacrifice existe dont une partie est consumée, une partie est offerte au Cohen et une partie est consommée par le donateur il s’agit du korban shelamim ou sacrifice de paix.

Dans la Guemara Menahot trois sages prennent la parole pour débattre du sujet des korbanot apparemment de la même façon mais, pourtant en incluant de petites différences entre eux. : Resh Lakish, Rava et Rabbi Yitshak.

L’énoncé de l’opinion de ces trois grands noms de la Guemara comporte des variations sémantiques qui vont en définitive arriver plus ou moins à nous faire entendre que, si dès l’époque du prophète Daniel la prière fut instituée pour « remplacer » les sacrifices quotidiens qui étaient présentés au Temple, il n’en demeure pas moins que d’autres moyens existent pour perpétuer ces actes virtuellement en lieu et place des sacrifices et ce sont : l’étude des textes traitant de ce sujet selon que l’on ait conscience d’avoir à offrir, un hatat, un ôla, un « shelamim » ou autres.

Les exégètes se questionnent à savoir si l’intention des amoraim était la même. En réalité, Rava pense que si l’étude de la Tora est faite dans un but d’expiation elle est effectuée dans un intérêt certain et ne peut donc remplacer l’étude pure et simple.

D’autres commentateurs s’attachent au fait que les noms des sacrifices apparaissent tous au singulier alors que shelamim est un nom pluriel.

La raison en serait que ce sacrifice n’est offert que dans le but de remercier HaShem pour un bienfait ou tout simplement pour se rapprocher opérer un changement dans son comportement vis-à-vis du Très Haut. C’est un acte volontaire programmé pour une offrande généreuse (de « bon cœur »).

Le Hafets Haïm enseignait dans son collel les lois des sacrifices en particulier et l’on rapporte qu’un jour, son gendre, lui posa la question de savoir quelle était la finalité d’étudier des sacrifices qui ne pouvaient être sacrifiés.

Sa réponse fut celle-ci : « si l’on admet que le Mashiah peut se dévoiler à tout instant et qu’en conséquence le Temple descendra des cieux tout construit, il faudra que dès le lendemain les cohanim puissent entrer en fonction et qu’ils connaissent parfaitement ce qu’ils auront à faire et qu’ils sachent parfaitement comment procéder, c’est la raison pour laquelle il faut étudier et se tenir prêt. »

Rabbénou Behayé insiste sur le caractère « pacifiste » du « shelamim » pour lequel toutes sortes d’animaux du gros ou du menu bétail sont acceptés qu’il s’agisse de mâles ou de femelles alors que pour certains sacrifices ne sont admis que des mâles.

Shelamim provient du mot Shalom. Alors pourquoi emploie-t-on un pluriel alors que le pluriel très peu usité est shelomoth ? C’est qu’il est question de tenter de parvenir à quelque chose/un acte de recherche de perfection.

Car, en l’occurrence dans le cas de présentation d’un korban shelamim, chacun reçoit sa part et se réjouit HaShem puisque c’est sur le mizbéah que sera présenté la part de sacrifice destinée à être consumée par le feu, le Cohen et aussi celui qui a offert, prétend Rashi.

Le Rashbam prétend que shelamim est un dérivé du mot « tashloumim » (payement). Le Midrash Tanhouma perçoit la chose différemment en expliquant que pour lui le korban shelamim dépasse cette notion et qu’il s’agit d’un acte qui transcende toutes les notions pour mettre en présence tous les mondes et faire régner la paix sur l’ensemble de l’Univers.

Ceci rejoint le fait que l’un des Noms divins est Shalom et, en conséquence, en offrant un korban shelamim, le donateur prend une part dans le fait qu’HaShem est Maître du Monde et en tant que tel, c’est Lui qui fera régner la paix sur le monde !

Caroline Elishéva REBOUH
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

 

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