Le président Donald Trump et la première dame Melania Trump se rendent à Pittsburgh avec Ivanka Trump et Jared Kushner trois jours après la fusillade dans la synagogue Tree of Life, le 30 octobre 2018. (Asahi Shimbun via Getty Images).
La pire attaque de l’histoire des États-Unis contre les Juifs aura des conséquences à long terme, affectant probablement la vie et le culte des Juifs pendant des années.
À court terme, cela pourrait aussi avoir une signification historique: l’assassinat samedi de 11 fidèles dans une synagogue de Pittsburgh par un homme armé qui aurait juré de tuer tous les Juifs est inévitablement devenu une affaire électorale juste une semaine avant les élections.
Pas moins que le président Donald Trump a compris la signification.
« Hier à Pittsburgh, j’ai été très impressionné par le député Keith Rothfus (beaucoup plus que toute autre personnalité politique locale) », a déclaré Trump sur Twitter, faisant référence à sa visite de condoléances mardi. « Son niveau sincère de compassion, de chagrin et de chagrin pour les événements qui ont eu lieu était, à sa manière, très inspirant. Votez pour Keith! »
Les enjeux sont élevés: le parti républicain de Trump devrait perdre la Chambre des représentants américaine, qui remettra aux démocrates le pouvoir d’assignation à comparaître, ouvrant ainsi la perspective d’une saison de scandale et éventuellement de mise en accusation.
Les démocrates ont également plus de chances de remporter le Sénat. Si cela se produisait, la présidence de Trump aurait effectivement pris fin deux ans plus tôt.
Trente-six États élisent également des gouverneurs, et certaines des courses les plus compétitives – la Géorgie et la Floride en particulier – seront probablement déterminantes pour organiser la participation à l’élection présidentielle de 2020.
Rothfus est susceptible de perdre face au représentant Conor Lamb, un démocrate, dans une course post-redistriction qui oppose deux candidats sortants l’un à l’autre.
La course est une affaire personnelle pour le président: Trump a fait campagne plus tôt cette année pour vaincre Lamb, qui participait à une élection spéciale dans ce qui était alors un solide district républicain.
Lamb a tout de même gagné, poussé en partie par sa déception face au président dans un état qu’il avait remporté facilement en 2016.
Le massacre de la synagogue de la semaine dernière aurait été perpétré par un homme qui insultait Trump, mais partageait ses craintes d’un convoi de migrants centraméricains en direction de la frontière américaine.
Avant cela, un autre homme en Floride, amoureux de Trump, aurait envoyé au moins 15 bombes artisanales à des libéraux, démocrates et médias de premier plan.
Les cotes d’approbation de Trump, en hausse en raison de la vigueur de l’économie, ont chuté de 44 à 40 points, a indiqué M. Gallup, ce qui représente une baisse «inhabituellement abrupte», a déclaré Bloomberg News.
Et cela peut être pire: le sondage de 1 500 personnes est effectué du lundi au dimanche de la semaine précédente, de sorte qu’un certain nombre de personnes interrogées n’auraient pas pris en compte la fusillade de Pittsburgh, qui a eu lieu samedi, ni les bombes piégées, qui ont dominé les titres seulement dans la dernière partie de la semaine.
L’approbation de Trump a également chuté en août 2017 après avoir équivoque en condamnant une marche néo-nazie à Charlottesville, en Virginie, qui s’est terminée par une violence meurtrière.
Pat Toomey, sénateur républicain de Pennsylvanie, a décliné l’invitation à se joindre à Trump lors de sa visite de condoléances à Pittsburgh.
L’optique de cette visite, dans laquelle les médias ont montré à une foule de manifestants s’opposant à ce que Trump avait prévu comme un moment de guérison avant l’ultime coup de sifflet final, a clairement perturbé le président.
«Melania et moi avons été très bien traités hier à Pittsburgh», a-t-il tweeté. «Le bureau du président a reçu un grand respect pour un jour très triste et solennel. Nous avons été traités si chaleureusement. Petite protestation n’a pas été vu par nous, mis en scène au loin. Les histoires de Fake News étaient tout le contraire – honteux! «
Jusqu’à présent, la haute direction du parti démocrate a évité de recourir à la fusillade à Pittsburgh contre Trump, mais les groupes de terrain n’ont pas été aussi réticents.
Dans la communauté juive, les groupes libéraux Bend the Arc et J Street ont cité Pittsburgh pour avoir appelé des partisans à se rendre mardi pour voter.
« Il est clair que ce genre de pensée anti-immigrée et antisémite a été répandue non seulement par des groupes d’extrême droite, mais également par le président Trump et certains de ses alliés du parti républicain », a déclaré J Street dans un courrier électronique avec le sujet.
Rep. Debbie Wasserman Schultz, D-Fla. – une cible du prétendu bombardier – a pris pour Twitter et a déclaré que les dirigeants américains devaient assumer la responsabilité de la lutte contre l’antisémitisme.
«Nos lieux de culte ne seront jamais vraiment en sécurité tant que les membres du pouvoir n’auront pas combattu l’antisémitisme et la prolifération d’armes à feu», a-t-elle déclaré .
Notamment, certains des candidats démocrates qui ont le plus parlé ouvertement du lien entre Trump et les républicains à la violence ont été critiqués par les républicains pour leur soutien insuffisant à Israël.
«Ces personnes dérangées ont toujours été avec nous. Ce qui a changé, c’est le climat politique », a déclaré dans un communiqué Tom Malinowski, qui espère renverser le républicain en exercice Leonard Lance dans le 7ème district du New Jersey.
«Nos plus hauts dirigeants nationaux légitiment une rhétorique autrefois confinée aux extrêmes paranoïaques de notre société – contre les » mondialistes « , qui se trouvent tous être des Juifs éminents, se plaignant du » génocide blanc « , attaquant les immigrants pour » menacer notre culture « et diffusant théories du complot de crackpot pour préconiser l’emprisonnement de leurs opposants politiques.
Les républicains juifs ont pris pour cible Malinowski en raison de son passé auprès de Human Rights Watch, un groupe critique à l’égard d’Israël.
Alexandria Ocasio-Cortez, qui vise le 14ème arrondissement de New York, a envoyé un message à ses adeptes par le biais de MoveOn, un énorme mouvement pro-démocrate de sortie du vote.
«Dans six jours, nous pourrons vaincre les forces suprémacistes blanches brutales d’antisémitisme, de nativisme anti-immigrés et de racisme», a déclaré Ocasio-Cortez, accusé d’avoir accusé Israël de «massacre» plus tôt cette année. *
«Nous pouvons envoyer aux bigots et aux milliardaires le message que ce pays nous appartient à tous. Nous pouvons gagner si nous nous présentons le 6 novembre. Nous devons mettre fin au contrôle républicain du Congrès et commencer à réclamer notre nation. »
Les républicains semblaient reconnaître le changement d’humeur. Le représentant Steve Stivers, R-Ohio, président du comité du Congrès national républicain, a qualifié mardi de «complètement déplacé» les récents commentaires du représentant de l’Iowa Steve King.
King est controversé depuis des années en raison de ses associations avec des groupes d’extrême droite, y compris des antisémites.
Le commentaire de Stivers signifiait en réalité que la NRCC, l’organe de collecte de fonds de la direction de la Chambre, coupait court à King, qui manquait d’argent et faisait face à une difficile candidature de réélection dans un district qui l’avait battu de loin par le passé.
Dans une apparition mercredi sur CNN, une présentatrice a fait pression sur Matt Gorman, porte-parole de Stivers, au sujet du moment choisi.
«Nous devons retourner à la civilité des deux côtés», a-t-il déclaré.
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