Suite à la récente frappe israélienne contre des cibles houthis au Yémen, le conseiller à la sécurité nationale et aux communications de la Maison Blanche, John F. Kirby, a déclaré : « Nous n’avons pas participé à l’attaque israélienne d’aujourd’hui contre le Yémen et n’avons pas aidé Israël. »
C’est une excellente nouvelle. Elle montre aux Iraniens, aux États arabes et aux autres qu’Israël est un acteur indépendant et non un « État client » de l’Amérique. Elle démontre également qu’Israël est prêt à agir seul contre l’avis ou les exigences des Américains.
Cela montre aux pays arabes sunnites qu’Israël est un partenaire fiable contre le régime iranien, car Israël fera tout ce qu’il faut pour se protéger et arrêter l’Iran et ses mandataires. Comme le dit souvent le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer , même si les sunnites ne peuvent pas compter sur le gorille de 360 kilos (les États-Unis) pour les défendre contre l’agression iranienne, le gorille de 113 kilos (Israël) s’est avéré une alternative fiable.
Que pouvons-nous apprendre de plus de l’attaque d’Israël contre les Houthis (chiites) ?
Premièrement, la distance entre Israël et sa cible à Hodeida, au Yémen (environ 2 000 kilomètres) dépasse le rayon d’action du chasseur F-35. Cela signifie que les Israéliens ont dû se ravitailler en vol. Comme les États-Unis ne les ont pas aidés, les Israéliens ont dû se ravitailler eux-mêmes en vol ou un autre pays (l’Arabie saoudite, peut-être ?) les a peut-être autorisés à se ravitailler sur son territoire. C’est une nouvelle dévastatrice pour les Iraniens.
La distance de vol entre Israël et Hodeida est la même que celle qui sépare Israël de la majeure partie de l’Iran. Téhéran, par exemple, n’est qu’à 1 600 kilomètres d’Israël. Cette frappe est donc un sérieux avertissement adressé à l’Iran. Le gouvernement iranien fait de grands discours, mais étant donné la culture iranienne et arabe, lorsque les gens se vantent de leurs capacités, ils le font généralement par peur. Ils espèrent que leur ennemi sera dissuadé. Ainsi, une telle vantardise revient à dire : « Retenez-moi, car j’ai peur que mon ennemi me détruise. »
L’attaque israélienne et les dégâts qu’elle a causés aux Houthis chiites ont permis aux sunnites yéménites, qui constituent la majorité de la population du pays et qui dirigeaient autrefois le pays, de relever la tête et de se révolter. On voit soudain sur X beaucoup plus de vidéos montrant des sunnites en révolte contre les Houthis et l’Iran.
Les sunnites parviendront-ils à renverser le contrôle houthi-iranien au Yémen ? Si ce n’est pas maintenant, ce sera peut-être le cas à l’avenir. Au Moyen-Orient, lorsque les gens sentent que leur ennemi est faible (ce qu’Israël a démontré avec son attaque), la violence ne tarde pas à suivre. Si j’étais un chiite yéménite ou un membre du gouvernement iranien, je serais, pour le moins que l’on puisse dire, inquiet. De plus, le peuple iranien est certainement encouragé par le fait que son gouvernement n’a pas pu arrêter les frappes aériennes israéliennes.
Malheureusement, les propos de Kirby sont un signe de faiblesse pour les Moyen-Orientaux. Ils méprisent la faiblesse. L’attaque réussie d’Israël contre l’Iran et les Houthis au Yémen est une preuve de force.
C’est une victoire énorme pour Israël, mais pas pour l’administration Biden. Les Moyen-Orientaux en tireront sans aucun doute les conclusions qui s’imposent. Israël a gagné un nouveau respect pour sa volonté de décimer ses ennemis.
Harold Rhode a obtenu un doctorat en histoire islamique et a ensuite été responsable du bureau turc au ministère américain de la Défense. Il est membre éminent du Gatestone Institute.
JForum.fr avec www.gatestoneinstitute.org
Sur la photo : des incendies se déclarent après une frappe aérienne israélienne sur une installation de stockage de pétrole dans la ville portuaire de Hodeida, au Yémen, le 20 juillet 2024. (Photo du Houthi Media Center via Getty Images)
 |
 |